Land of Eternal Dreams

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16/20
Nom du groupe Astralium
Nom de l'album Land of Eternal Dreams
Type Album
Date de parution 23 Août 2019
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album11

Tracklist

1.
 Remembrance
 02:00
2.
 The Journey
 04:00
3.
 Rising Waves from the Ocean
 05:38
4.
 My Life Is My Eternity
 06:07
5.
 Whisper in the Silence
 06:02
6.
 Hope Is Gone
 05:18
7.
 Breath of My Soul
 05:07
8.
 A Dream's Elegy
 05:27
9.
 Seven Seas, Seven Winds
 05:15
10.
 Ethereal Voices from the Forest
 03:16
11.
 The World of Unknown
 05:40
12.
 Hidden Conspiracy
 06:59

Durée totale : 01:00:49

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Astralium


Chronique @ ericb4

02 Septembre 2019

Une frissonnante invitation au voyage...

Encore un énième groupe metal symphonique à chant féminin probablement voué, comme tant de ses pairs, à une disparition prématurée, me direz-vous, et vous auriez raison. A quelques nuances près toutefois... Conscient des risques courus à se lancer tout de go dans la bataille, le combo sicilien s'est précisément laissé le temps d'asseoir son projet sur des bases stables, de faire mûrir ses compositions, d'affiner le trait de sa plume, mais aussi de fouler quelques planches de la scène metal locale. Prudence est mère de sûreté, dit-on...

Cofondé en 2010 sous le nom de Black Roses par la soprano Roberta Pappalardo et son père, le bassiste et choriste Giuseppe Pappalardo, le groupe devint Astralium quatre années plus tard, et ce, corrélativement à la naissance de son premier line-up. Dans ce dessein, furent requis les talents du guitariste Emanuele Alessandro et du batteur Corrado Geniale (ex-Tamed Darts). De 2014 à 2016, le quartet ainsi constitué participa à de nombreux festivals locaux et un peu partout en Italie, à commencer par le Steel Legion Fest. Pour des raisons personnelles, Corrado Geniale quitta le groupe en 2017, alors remplacé par le prolifique batteur et vocaliste Salvo Grasso (Hypersonic, Metatrone, ex-Denied). C'est là le point de départ d'une palpitante aventure...

De cette nouvelle et étroite collaboration naquit, deux ans plus tard, l'introductif et présent album full length « Land of Eternal Dreams » ; une galette généreuse de ses 60 minutes sortie chez le puissant label italien Rockshots Records. Aussi, effeuille-t-on un dantesque, épique et luxuriant opus d'obédience metal mélodico-symphonique aux relents power progressif, dans la lignée de Nightwish, Xandria, Delain, Ancient Bards, Sirenia, Kamelot et Serenity. Fringant manifeste pour lequel ont été sollicités des invités de marque, dont : Tommy Johansson (Charlie Shred, Golden Resurrection, Sabaton, Majestica, Symphony Of Tragedy...), Jo Lombardo (Ancestral, Orion Riders, ex-Metatrone), Adam Cook (A Hill To Die Upon) et Davide Bruno (Metatrone) au chant ; Andrea Martongelli (Arthemis, Fear Of Fours, ex-Power Quest...) à la guitare ; avec la participation du guitariste/vocaliste Stefano "Ghigas" Calvagno (Metatrone).

D'une structure éminemment classique, les hostilités démarrant par un instrumental de circonstance, alternant passages enfiévrés et romantiques, s'achevant par une fresque symphonico-progressive, la tracklist laisse néanmoins entrevoir d'insoupçonnées variations atmosphériques et autres péripéties disséminées çà et là. Doté d'arrangements instrumentaux d'excellente facture et d'une ingénierie du son que pourraient leur envier bien de leurs homologues, l'opus se pare en prime d'un corps oratoire des plus enveloppants et diversifiés, renforcé par des choeurs judicieusement positionnés. Pourvu d'un mixage parfaitement équilibré entre lignes de chant et orchestration, ne concédant que peu de sonorités résiduelles, et témoignant parallèlement d'une belle profondeur de champ acoustique, le méfait offre un confort auditif propice à nous embarquer tout le long dans la tourmente. Indices révélateurs d'une sérieuse envie d'en découdre de la part de nos acolytes...


C'est sur des charbons ardents que s'effectue le plus clair de la traversée, avec quelques braises incandescentes disséminées sur notre route. Ainsi, par un subtil fondu enchaîné, la brève et pénétrante entame instrumentale d'obédience symphonico-cinématique et progressif d'inspiration ''nightwishienne'' « Remembrance » cède le pas à « The Journey » ; tubesque up tempo power symphonique aux riffs corrosifs dans la veine d'Ancient Bards. Dans ce champ de lave semblent danser les cristallines inflexions de la sirène, alors apparentées à celles d'Anette Olzon (ex-Nightwish), avec un zeste d'Ailyn Giménez (ex-Sirenia) quant à son timbre de voix. En outre, la féline incursion d'un récitatif en voix de gorge dispensé par Adam Cook sur un break opportun apporte un bel effet de contraste avec la bondissante reprise sur la crête d'un refrain catchy entonnée par la belle en voix de tête. Une entrée en matière sur des chapeaux de roue, donc...

Dans cette énergie, le combo a étoffé son propos de duos mixtes et de choeurs aux abois, pour un rendu aussi saisissant qu'inattendu. Ce qu'illustre, d'une part, « Rising Waves from the Ocean », furieux up tempo power symphonico-opératique à la basse claquante, à la confluence entre Sirenia et Ancient Bards, où les puissantes et claires attaques de Tommy Johansson, bien qu'un peu tardives, donnent néanmoins judicieusement le change aux graciles volutes de la déesse. Le tempétueux et entêtant « Whisper in the Silence », quant à lui, laisse entrevoir un duo en parfaite osmose, les limpides patines de la belle s'unissant aux toniques et rocailleuses impulsions de Jo Lombardo. Et ce ne sera pas le fuligineux solo de guitare signé Andrea Martongelli qui nous déboutera de ce brûlot dans la veine de Kiske-Somerville. Elargissant le champ des possibles, la troupe a également opté pour un duo mixte en voix de contrastes, et ce, à l'aune de « Seven Seas, Seven Winds », épique et romanesque offrande aux multiples rebondissements, dans la mouvance d'Epica, où les gracieuses oscillations de la douce, cette fois, font face aux growls glaçants d'Adam Cook. Et la sauce prend sans tarder, une fois encore...

D'une présence plus discrète, demeurant alors bien souvent terrées derrière les impulsions de la frontwoman, certaines empreintes masculines n'ajouteront guère la plus-value attendue aux passages en question qui, pourtant, les auraient appelées de leurs vœux. Tout d'abord, claquent fort les tambours et s'enfièvre prestement la rythmique sur « My Life Is My Eternity », offensif et orientalisant manifeste dans la mouvance d'un Kamelot seconde période. Recelant de sidérantes montées en puissance du corps orchestral et des couplets finement ciselés, le cinglant méfait voit déambuler un duo mixte en voix claires aux bien timides incursions masculines. Pourtant muni d'efficaces refrains et d'une imposante et seyante muraille de choeurs, l'entraînant et ''xandrien'' « A Dream's Elegy », pour sa part, ne laisse que bien peu d'espace aux attaques de Davide Bruno pour les rendre véritablement impactantes.

Par ailleurs, nos gladiateurs se sont frottés au redoutable exercice des pièces en actes symphonico-progressives. Aussi, à l'aune de « Hidden Conspiracy », le gracile filet de voix de la belle se voit-il véritablement aux prises avec la graveleuse et infiltrante empreinte vocale de Davide Bruno. En outre, au fil des 7 minutes de la fresque, les effets de surprise ne manquent pas à l'appel et les changements de tonalité et d'atmosphère sont loin d'être rares. Toutefois, en dépit de la qualité de ses arrangements, de par l'abondance de ses chemins de traverse et ses déconcertants harmoniques, l'orgiaque méfait se plaît à nous bringuebaler, et parfois nous égare. Un espace d'expression certes techniquement éprouvé mais qui, pour l'heure, demeure encore taillé dans la roche.

Quand il desserre un tantinet la bride, le collectif sicilien trouve, là encore, les clés pour nous rallier à sa cause. Ainsi, d'un claquement de doigts s'infiltrera dans nos tympans alanguis « Hope Is Gone » ; sensible et ''delainien'' low/mid tempo syncopé aux fines nuances mélodiques et mis en exergue par les troublantes modulations de la belle. Doté de couplets bien customisés relayés chacun d'un refrain immersif à souhait, le caressant effort recèle, en prime, une forte charge émotionnelle, tout en réservant une insoupçonnée accélération en bout de course. On retiendra également le ''nightwishien'' mid tempo « The World of Unknown » à la fois pour ses grisantes variations rythmiques, sa ligne mélodique d'une précision d'orfèvre et ses ponts instrumentaux bien amenés.

Lorsque les lumières se font douces et que s'évanouissent les tensions, nos compères se muent alors en bourreaux des cœurs. Aussi, nous livrent-ils leurs mots bleus les plus sensibles à l'instar de « Breath of My Soul », aérienne et frissonnante ballade aux airs d'un slow qui emballe, ''évanescente'' en l'âme. Glissant sur une sente mélodique des plus ensorcelantes, plaçant judicieusement ses montées en régime tout comme ses dépressurisations, se parant également de délicats arpèges au piano, la violoneuse et chavirante ritournelle trouvera sans l'ombre d'une difficulté le chemin de nos émotions les plus intimes. A la maîtresse de cérémonie, eu égard à ses magnétiques envolées, de contribuer à encenser le pavillon pour ce voyage en totale apesanteur. En nous élevant d'un cran au-dessus du plancher des vaches, la céleste et progressive ballade « Ethereal Voices from the Forest » a de quoi nous interpeller. Aussi y décèle-t-on une plage propice à la profonde zénitude, où de troublantes incantations féminines d'une pureté immaculée voguent sur d'enveloppantes nappes synthétiques.


Au final, en dépit du caractère éminemment classique de l'oeuvre et de sources d'influence encore insuffisamment digérées, le combo sicilien réussit néanmoins le pari de maintenir l'attention constante et l'émotion intacte, et ce, de bout en bout de la roborative galette. Ayant veillé à varier son offre sur les plans atmosphérique, rythmique et vocal, à diversifier ses exercices de style, la troupe a également soigné tant son ingénierie du son que ses arrangements et enchaînements inter-pistes. On regrettera cependant le peu de prises de risques consenti et l'octroi de certains duos ne se résumant qu'à de furtives apparitions de la part des guests ; empreintes masculines se juxtaposant alors plus qu'elles ne fusionnent avec les modulations de la frontwoman.

Doté de qualités mélodiques difficiles à prendre en défaut et faisant montre d'un potentiel technique éprouvé qui, d'ailleurs, ne demande qu'à être davantage exploité, le collectif sud-européen peut, cependant, et sans complexe, envisager de jouer les trouble-fête parmi les Beyond The Black, Elvellon, Sleeping Romance et autres Metalwings et Walk In Darkness. Bref, une vibrante et rayonnante offrande susceptible de placer dores et déjà nos valeureux gladiateurs parmi les sérieux espoirs du metal symphonique à chant féminin ; gargantuesque et poignant manifeste que l'amateur du genre, a fortiori l'aficionado de leurs maîtres inspirateurs, ne saurait éluder. A bon entendeur...

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