Planétaire !! L’infection s’était répandue à trop grande vitesse et rien ne saurait plus la guérir !! Non ce n’est pas le synopsis de la prochaine série parlant de zombis mais plutôt de l’implantation du Death
Metal. Depuis son apparition au milieu des années 80, ce gendre musical a planté ses dents pourries et contagieuses un peu partout dans le monde, notamment en
Europe.
Si l’Espagne n’est pas le pays qui vient immédiatement à l’esprit quand on parle de Death européen, elle a toujours su présenter de bons groupes comme, par exemple,
Avulsed,
Unbounded Terror,
Feretrum et
Necrophiliac pour les anciens ou
Wormed,
Domains et
Graveyard pour les groupes récents.
Un peu oublié dans la masse,
Oniricous se forme en 2011 dans la ville de Las Pedroñeras, autour de Chuster (guitare/chant), Tilo (batterie), Tony (basse) et
Mazo (guitare). Bien qu’ayant joué précédemment dans Ghül (black metal), ils optent ici pour un Death
Metal old-school doté d’une légère coloration thrash,complété par un chant uniquement en castellan. Influencés par
Possessed, Death,et
Morbid Angel, le groupe voue aussi un culte à Howard Philips Lovecraft, l’intégralité des paroles se référant aux différents écrits du maître de l’épouvante.
Le groupe se rapproche de l’écurie
Razorback pour la sortie de leur premier album
Ritos Diabolicos (2013). Leur second full-lenght,
La Caverna de Fuego, sort en 2016 chez leurs compatriotes d’
Equinox Discos.
Il a fallu attendre 3 ans et l’adjonction d’un nouveau guitariste (surnommé Al-Wars) pour entendre les 4 nouveaux titres (plus intro et outro) de cet EP intitulé
La Maldición, prévu pour le 31 octobre 2019 chez BlackSeed Productions.
Après une mise en ambiance horrifique judicieusement instillée par l’intro, le premier titre Exhumendo el Horror déboule tel un 33 tonnes dans un magasin de poupées, avec la volonté de faire un maximum de dégâts. On a affaire à un death aux atours thrashisant (qui rappelle un peu
Malevolent Creation pour le coup), avec des rythmiques en béton armé, un solo de guitare qui se base plus sur la mélodie que la technique et le chant éraillé caractéristique en catalan de Chuster. Le morceau suivant, El Extraño, continue dans la même veine, avec un regain de violence rythmique prodiguée par les blast-beats du refrain. La
Cabra Negra présente une facette plus mid-tempo, plus swedeath, avec un riffing réitératif et roboratif, avant le break vers 3mn13 qui annonce la furie toute en blasts qui clôt le morceau. Quant au titre éponyme, il démontre la capacité du groupe à composer un bon morceau de Death
Metal à l’ancienne : gros riffs qui déboulonnent, du tchouka-tchouka à souhait et un surprenant interlude mélodique en milieu de morceau. L’outro au piano résonne alors, avec des extraits de dialogues sans doute tirés de films d’horreur hispaniques des années 70. Avec une durée de 19 minutes, on a naturellement l’envie d’appuyer à nouveau sur « Play ».
Enregistré aux
Moontower studios, cet EP est doté d’un bon son, bien équilibré, sauf pour la basse un peu perdue dans le mix. L’orientation sonore est aussi bien dosée entre crasse et clarté. Les guitares sont aussi bien tranchantes dans les riffs que lumineuses dans les soli. Quant au chant éraillé et sombre, qui renvoie au grain du regretté Breff Hoffmann, il déblatère maléfices et incantations dans ce catalan qui sied à merveille à l’ambiance horrifique voulue par le groupe (on ressent la malignité même si on ne comprend qu’un mot sur 10 comme moi aha).
À noter aussi le très bel artwork signé Raul Fuentes, illustrant le grand primitif Borkug attaquant la ville de
Sarnath, tiré de l’ouvrage La Malédiction de
Sarnath (Lovecraft encore et toujours).
Bref,
Oniricous poursuit sa quête (de
Kadath l’inconnue ?) d’un Death
Metal traditionnel de qualité, avec ce qu’il faut de personnalité pour se démarquer des nombreuses autres formations qui officient dans le genre. Mon seul regret est naturellement la courte durée de cet EP que je vous conseille vivement, tout comme l’écoute de leurs 2 albums.
Donc je crois que je l'avais déjà lu, tu donnes l'eau à la bouche avec cette chro, tu nous démontre qu'il ne faut pas passer à côté de ce skeud. Je penses comme toi qu'en parlant de death européen qu'il ne faut pas oublier l'Espagne qui compte beaucoup de gros groupes très intense! Tu as oublié de cité un des plus grands groupes espagnol comme Haemorrhage, qui pour moi est le meilleur certe je suis un très grand fan c'est peut être pour cela ;-)
Belle chro l'ami en tout cas;)
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