Le Canada est une terre propice au développement de l'Art Noir. Que dis-je, une véritable vivier. On ne cite plus les nombreux groupes ayant réussi à porter leur étendard hors de leurs terres froides.
Akitsa est un duo plutôt connu des amateurs du genre, s'evertuant depuis bientôt onze ans à nous achever de leur musique extrême, tant sur le plan des idéaux (leur split avec
The Shadow Order est un exemple parmi tant d'autres) que purement mélodique.
Akitsa n'est pas NS, mais est bel et bien un groupe nationaliste pur jus. Mélange de Black
Metal et de RAC, le groupe s'est rendu célèbre, tout comme son compatriote de chez Malveillance, pour sortir moult réalisation sans jamais varier d'un poil de cul la recette originelle. Une boîte à rythme cheap et la plupart du temps en mid-tempo, des guitares ultra-saturées, des visuels minimalistes et une voix écorchée et distordue.
Le
Darkspace du pauvre ? Vous n'y êtes pas du tout.
Akitsa est un missile qui arrache tout sur son passage, et vos oreilles au passage. "
La Grande Infamie" est leur troisième véritable album, et ni plus ni moins que leur onzième sortie. La couverture aura eu le mérite d'accrocher mon regard - les autres étant plutôt affreuses à mon sens. La mort, une faux dans la main, une montre dans l'autre. Dans le livret, vous trouverez les paroles, bien entendu, et leur traduction en anglais.
Le disque démarre sur "Le
Rite des Cavernes", courte introduction très ambiante et sombre qui plonge l'auditeur dans de bonnes conditions pour apprécier ce qui suivra. Et à partir du second morceau, "Magie et Vérités", le vrai
Akitsa arrive : BaR en carton et guitares stridentes, le tout rythmé par la voix, masquée sous des tonnes d'effets (ou pas, c'est d'ailleurs là qu'on la remarque le plus tant elle sonne mal). Vous trouvez que je me répète ? Non, je ne fais que décrire ce disque.
Et c'est bien là que se trouve la plus grosses lacune du groupe : il ne se renouvelle que très peu. Hormis les riffs bien balancés assez éparpillés au long du disque ("
Silence" par exemple), les compositions Trve bien trop classiques ("Cultes Vertueux") voir même la très (trop) longue dernière piste de l'album, "Forêt Disparue", très typées DSBM, la recette reste toujours la même. Tartiner un seul et unique riff sur cinq minutes ne suffit pas à faire un disque complet, et certainement pas un disque de cinquante minutes - et je vous assure que s'enfiler cette galette en entier, sans pause, relève du véritable défi. L'auditeur trouvera cependant un certain répit sur l'interlude qu'est "Chthonos", guitare sèche très douce à peine masquée par des choeurs masculins en arrière-plan, sans compter sur les hurlements de dément poussés par O.T. et Néant en seconde partie.
Akitsa, en tout point similaire à Malveillance (en moins percutant, et plus vicieux), est absolument parfait pour se mettre la tête au carré. La piste éponyme, "
La Grande Infamie", est jouissive au possible : son écoute fout la patate pour des heures durant. Ceci dit, le groupe s'essoufle de plus en plus, de réalisation en réalisation, et la lecture des paroles ne parvient malheureusement pas à refouler l'ennui qui grandit en nous au cours des différentes pistes. "
La Grande Infamie" n'est pas un mauvais album, mais quelque chose qu'il faut déguster avec modération pour ne pas frôler l'indigestion.
Et pitié, plus jamais de pièce de vingt minutes de long, messieurs. Pitié. La dernière est tout bonnement insupportable.
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