Quatre années après un «
The Fall of Omnius » plus que sympathique,
Nephren-Ka revient nous exploser nos cages à miel avec son dernier méfait intitulé « La Grande Guerre De L’Epice », toujours inspiré de l’univers de « Dune », l’œuvre de Franck Herbert. Il est à souligner que, durant ce laps de temps, le combo a trouvé refuge chez Dolorem Records, jeune label tourangeau, mené par des passionnés, qui auront en charge de la promotion de ce nouveau brulot de brutal-death hexagonale, ont-ils eu, une nouvelle fois, le nez creux ? Réponse en fin de chronique.
En préambule, il est à noter qu’Alex Phalippon (basse) ne fait plus partie de la formation (ce dernier a cependant enregistré toutes les parties de basse de cet album), il est remplacé par Thibault « Zaak » Gosselin. Cette nouvelle offrande a été mixée et masterisée au Vamacara Studio par H.k (
Otargos,
The Order Of Appolyon), ce qui augure d’un son en béton armé. L’artwork, magnifique au demeurant, est l’œuvre de Stan W. Decker, représentant parfaitement le contenu de cette livraison.
Les aficionados de
Nephren-Ka ne seront aucunement décontenancés par ce quatrième enregistrement longue-durée (incluant la démo) des Clermontois, puisque ceux-ci reprennent les tripes là où ils les avaient laissé avec «
The Fall of Omnius », la recette reste la même, à savoir un death-metal brutal et technique, qui laissera une multitude de nuques endolories et un grand nombre de gencives sanguinolentes, privées de leur dentition.
Nephren-Ka fait preuve d’une férocité et d’une vélocité exceptionnelle, montant encore d’un cran la violence qui émanait de son prédécesseur. Les blasts sont exécutés à une vitesse dépassant largement la limite autorisée (« New Melange For The Real
God », « The
Demise Of Ix », ou « Watch
And Learn » et « Plan To
Master The
Universe », pour ne citer que ces morceaux), succédant ou précédant des cassures rythmiques lourdes, massives ou écrasantes comme sur « Watch
And Learn », « Fenring’s Test », « Idar
Fen Adijica » ou le fabuleux « Proditoris Gloriosa Finis », entre autres. Sur ces passages plus lents,
Nephren-Ka prouve que brutalité ne rime pas forcément avec vitesse et que l’effet escompté est atteint. L’écoute de « La Grande Guerre De L’Epice » donnera l’impression à l’auditeur d’être happé dans un tourbillon sonore duquel il ne pourra jamais s’extirper et, une impression d’oppression intense, dont l’asphyxie ne sera que la seule issue.
Cet album est exécuté avec maestria par des musiciens chevronnés. Thibaud Pialoux semble être le fruit d’un essai génétique douteux entre la mutation d’un homme et d’une mitraillette, il enchaîne les rythmes frénétiques et cadences massives à la double pédale, sans aucune faiblesse. Sébastien Briat fait office de manufacture à riffs, qui, tout comme Thibaud Pialoux, fait preuve d’une technique redoutable, en témoigne les nombreux solos de haute volée ou les passages en sweep qui émaillent cette galette. Quant à notre Laurent Chambe national, il est juste vocalement monstrueux, le bougre passe d’un growl caverneux très profond, par des vocalises hurlées (« From High Hopes To
Failure ») amenant, de ce fait, une coloration black-metal, et, par du chant plus clair lorgnant chez
Gojira (« New Melange For The Real
God »), mais il reste littéralement impressionnant lorsque son organe se fait gras et glaireux. La mise en son, comme il fallait s’en douter, est massive. Elle met en exergue la violence et la brutalité de l’ensemble, tout en restant suffisamment claire et étouffante, malgré la masse compacte et homogène qui en ressort.
Due à sa qualité intrinsèquement élevée, le seul grief que votre serviteur aurait à l’encontre de « La Grande Guerre De L’Epice » est que les influences restent encore trop audibles, avec
Nile,
Hate Eternal ou
Origin en tête.
« La Grande Guerre De L’Epice » est assurément l’œuvre la plus aboutie de
Nephren-Ka et promet des prestations scéniques très furieuses. Cet album prouve, une fois de plus, la richesse de la scène extrême nationale, et fera franchir, à la formation, un palier supplémentaire décisif. Les frères Dolorem, comme à leur habitude, ne se sont pas trompés en signant la formation clermontoise et, quelque chose me dit que cette alliance pourrait tenir sur du long terme. A signaler cette reprise explosive de « Mirror, Mirror » de
Candlemass, passée à la moulinette brutal-death, faisant de cette nouvelle version une cover totalement death-metal et, dépourvu de son essence « doom ».
Maximum respects les gars !!!
ah ok, j'ai écouté les deux bonus (écouté en ligne) mais j'en sais pas plus que toi..... Seul JEROME te renseignera!
Il n'y qu'un titre bonus sur l'album : la reprise de Candlemass. On garde le reste sous le coude hé hé.
Je ne me suis pas encore procuré l'album, mais ce que j'en ai écouté confirme ce que dis la chronique, c'est de mieux en mieux à chaque album, vous avez effectivement regardé et appris. Ce Watch and learn est terrible.
Pour Mirror Mirror, je m'attendais à une reprise de Blind Guardian, je suis déçu.
J'espère que ça sera pour la prochaine fois :)
cet album est vraiment très bon, un plaisir de l'écouter et quelle année pour le death. Fantastique.
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