Ah la Biélorussie ! Pays slave renommé pour... Euh... Renommé pour quoi justement ? Là est la question ! Sûrement pour ses femmes d'une beauté sans pareil (je pense que Greg ne me dira pas le contraire) et pour ses groupes de
Metal ! Oui, oui, vous avez bien lu : aussi petit soit-il, ce pays regorge de petits bijoux de la scène
Metal, tel que
Asguard,
Thelema, ou encore
Znich. Oui tiens
Znich... En ancien biélorusse,
Znich signifie le feu sacrificiel, là où l'on se doit de se purifier. Avec un nom à la signification aussi barbare, nous avons alors affaire à un groupe de Black... Et c'est là que j'interviens ! Détrompez-vous, enlevez vos préjugés, et écoutez moi attentivement... Car contrairement à ce que pourrait augurer le nom,
Znich n'officie nullement dans un Black primitif et sauvage, mais plutôt dans un
Pagan plutôt posé et sans prétention... Relativement peu connu dans nos contrées,
Znich jouit d'une notable notoriété dans sa mère patrie, savant mélange d'instruments locaux et de riffs lourds, et a su s'imposer comme un poids respectable de la scène biélorusse.
L'album que je vais vous chroniquer ici, est l'album Kryzhy-Abyaregi (ou encore
Pagan Crosses, Croix Païennes pour nos amis non-anglophones), sorti en 2007. Un rapide coup d’œil à la discographie, et on voit de suite que nous ne sommes pas au premier coup d'essai, puisque c'est ici le troisième album de nos amis slaves. Alors, verdict ?
La première chose qui frappe à l'écoute de
Znich, c'est son absence totale de double pédale, ou même d'une accélération quelconque sur la majeure partie des morceaux. On reste dans des mélodies très mid-tempo, où se mélangent guitares puissantes, quelques nappes de synthé, instruments locaux, et chants traditionnels biélorusses. Seulement,
Znich rattrape son manque de "punch" par des riffs simples, catchy, qui n'ennuient aucunement, faisant voyager l'auditeur dans le temps, au moment où le Christianisme n'avait pas encore foulé les terres slaves, où le Paganisme était roi. Les paroles en elles mêmes restent très païennes, soutenues par le guttural d'Ales Tabolitch, profond et puissant, donnant une dimension presque guerrière à l'album. En quelques sortes, en trois albums,
Znich s'est forgé une identité propre, qui plait ou qui ne plait pas certes, mais qui a le mérite de pouvoir se distinguer des moult groupes de
Pagan dont on ne sait plus que faire, qui se ressemblent tous, et qui en deviennent fades et insipides. Alors oui,
Znich se démarque du lot, nous propose quelque chose de frais, de savoureux, qui rebutera sûrement les plus sauvages d'entre vous (moi le premier, je trouvais ce groupe ennuyeux à mourir). Mais des écoutes répétées m'ont permis de prélever la quintessence, l'essence même du groupe : l'amour de sa patrie.
Loin d'une idéologie très nationaliste à la
Nokturnal Mortum,
Znich vous dépeint musicalement son pays, la terre qui les a accueilli dès la naissance, n'hésitant pas à lui dédier une chanson, Belarus', et à lui donner une dimension traditionnelle à sa musique : une incorporation judicieuse de chants et d'instruments folkloriques. La chanson Paganski Vir vous donnera même envie de pousser le petit pas de danse tant elle est entraînante, et vous prend par les sentiments, toujours à coups de riffs simples, mais qui restent indubitablement dans la tête, et qui vous imprègne de toute cette culture. Les chansons Pad Chornai Vishnioi, Oi Dymna Za Dvarom, Hai Paliubits' et Oi Pushchu Stralu intensifient ce côté folklorique, car ce sont eux mêmes des chants traditionnels.
Au final,
Znich, on aime ou on n'aime pas, mais en tout cas on n'en sort pas indifférent. Pour peu, on aurait presque envie de faire sa valise et de foutre le camp en Biélorussie... C'est d'ailleurs ce que je vais faire !
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