Malgré les a priori que nous pouvons avoir en ce moment sur le death mélodique, notamment sa tendance à être trop moderne, à s'échapper des codes originels, à apporter un lot de mélodies peut-être trop étouffantes au détriment de la brutalité pure du death metal et à incorporer des voix claires pas forcément utiles dans certains cas, il se pourrait que nos mauvaises impressions, pourtant justifiées, passe à la trappe avec cette découverte australienne venue de Perth. Le quatuor formé en 2003 et auteur de plusieurs démo et d'un album en 2008 franchit un grand pas, non seulement en prenant de l'assurance, mais en renforçant sa musique d'éléments variés et beaucoup plus sombres, empruntés à certaines formations connues telles que
Kalmah,
Dimmu Borgir ou
Summoning. On ne parlera pas de pompage pour la sortie de ce « Kingdoms » mais plutôt d'influences, qu'on retrouvera autant dans le melo death à voix black propre aux Finlandais, les mélodies et symphonies sombres des Norvégiens, et le côté épique et antique des Autrichiens.
En effet,
Red Descending repart dans les récits héroïques d’antan en les mettant en musique, mais surtout, en les habitant d'une aura sombre et guerrière au sein d'un death mélodique tendant sur le symphonique et le black, tant au niveau des riffs que du chant, mi-crié, mi growlé. Les choeurs, les parties folkloriques, les mélodies rapides et renversantes à la guitare favorisent l'aspect épique de la musique des Australiens, bien que l'accent soit porté sur le côté sombre de cet ensemble recherché et même progressif : les titres sont longs et parfois alambiqués et ont chacun leur mouvement, témoins de la narration des événements dans les paroles. Le titre est révélateur de l'histoire, les royaumes étant représentés à l'intérieur même du livret, tant par la pochette sur laquelle siège un château dont la hauteur sépare le monde terrestre et le monde du ciel, que par les pages délivrant des images de monde marin ou désertique.
L'affrontement entre les royaumes est terrible et puissant, on nous parle autant de mort que de vie, autant de lumière que d'obscurité, autant de rois que de tyrans, autant de vent que de froid sur une musique véloce et maîtrisée. Nous voilà bercés par la vélocité des riffs, endiablés par la brutalité de certains passages, enchantés par des parties sombres et mystérieuses. Même si l'introduction peut rappeler Pirate des Caraïbes avec son violon en fil conducteur, il n'en est rien puisque les guitares prennent le dessus sur un « Burned to
Death » entraînant. Le chant black se veut rageur pendant le couplet tandis que le refrain laisse apparaître un growl et le chant féminin de Jesse Millea. Rassurez vous, ce chant féminin ne se retrouve quasiment plus sur les prochains morceaux, qui tendent cependant à devenir plus sombres et plus furieux. «
Inferno » porte bien son nom de ce côté là. Il nous octroie, le temps de six minutes, un mélange de death mélodique et de black symphonique soutenu par une agressivité palpable. L'ensemble nous prend en haleine jusqu'au moment ultime où les claviers se mettent en valeur et que tout fusionne. Atmosphérique et puissant. Une claque.
De l'épique « Reprieve » au prog, rapide et moyen-âgeux « This
Endless War »,
Red Descending n'oublie rien et apporte à son album des titres accrocheurs et à retenir, renforcés par un mélange réussi de puissance et de finesse. « Througn Unknown » nous laisse entrevoir la différence flagrante de genre entre chaque passage, alternant death mélo et black mélo, toujours avec élégance et avec ces touches de claviers en arrière plan. Toutefois, c'est sur l'éponyme « Kingdoms » que le contraste se fait, grâce à un ensemble harmonieux, atmosphérique, parfois guerrier. On se retrouve avec l'impression d'être sur un champ de bataille après la bataille, les percussions étant trompeuses, les voix terminant le récit dans un murmure et une certaine mélancolie.
Une belle découverte encore une fois.
Red Descending nous offre un album qui ne tombe pas forcément dans le piège des mélodies niaises, de la fausse brutalité et des chants clairs. Ce « Kingdoms » auto-produit nous présage que du bon pour le futur des Australiens, avec leur death mélodique symphonique aux relents black et épique. Un opus à se mettre sous la dent.
Comme tu le souligne,ces ambiances black épic sont très agréable,rendant le contenue très réussit.
Merci pour la chronique:)
Merci pour cette découverte !
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