Quand on pense au thrash technique d’il y a 20 ans, ce sont des noms comme coroner, sadus voir même annihilator (si si, les 2 premiers) qui nous viennent en tête. Dans la catégorie des grands oubliés qui méritent d’être redécouverts,
Wolf Spider est assurément en très bonne place. Petit retour en 1990 avec leur deuxième réalisation…
Formé en 1985, le groupe sortira quatre albums entre 1989 et 1991et jouera d’ailleurs son tout dernier concert en ouverture pour
Deep Purple. «
Kingdom Of Paranoïa » est sa deuxième réalisation, et je n’ai pour l’heure pas encore réussi à mettre la main sur leur premier album. Le groupe est signé chez Under One Flag, mais pas facile à cette époque de se faire connaître quand on est originaire de Pologne ! Et oui, la formation est polonaise, et bien que
Vader semble avoir enfoncé toutes les portes avec « The Ultimate
Incantation » en 1992, le métal existait bel et bien dans ces contrées, et ce dès les années 80. La batteur de
Wolf Spider a d’ailleurs joué pas mal de temps avec
Turbo, autre groupe plus ancien à la discographie longue comme mon bras.
L’album s’ouvre en douceur avec une belle intro acoustique, puis c’est parti pour dix titres de heavy / thrash absolument ébouriffant. Les musiciens parviennent à insuffler énormément d’énergie à leurs compos tout en restant extrêmement technique, ce qui rend cet album tout à fait passionnant. Les guitaristes balancent des riffs nerveux et alambiqués et utilisent une palette d’accords riches et originale, donnant tout de suite une personnalité très marquée à la musique du groupe. Chaque soli est d’ailleurs un pur moment de bonheur, d’autant que la production est très claire. Je dirais que l’on a à faire à une sorte d’accouplement entre
Coroner et Voivod, avec certains breaks riches en basse qui ne ferraient pas tache dans des morceaux de
Atheist. Un vrai vent de folie souffle sur cet album qui n’oublie pas la mélodie, loin de là (les magnifiques riffs de "Foxes", le très bon refrain de "
Survive"…).
Il faut replacer l’album dans son contexte, nous sommes en 1990, donc ce disque en rebutera beaucoup par son côté "métal de papys". Le chant est souvent haut perché, quelques cœurs guerriers sont disséminés ça et là, bref, il y a chez
Wolf Spider un côté heavy années 80 parfois assez prononcé, mais à mon goût jamais lourdingue. Les compos sont aventureuses, fouillées, le groupe ne fait pas dans la simplicité et propose au final une musique qui ne ressemble à aucune autre.
Album délicieux qui se savoure avec le même plaisir à chaque écoute, «
Kingdom Of Paranoïa » a fort bien vieilli (sauf la pochette !)mais, paraît-il, est un album assez dur à trouver aujourd’hui. C’est en tout cas une perle que je suis heureux de posséder dans mon armoire à cd. A redécouvrir…
J'ai réussi à le trouver sans trop de difficultés donc il doit toujours en être de même maintenant.
Wolf Spider a un son frais, qui procure un plaisir simple malgré l'évidente technicité dont ils font preuve. Le suivant, Drifting In The Sullen Sea, est dans la même veine.
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