Kingdom

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16/20
Nom du groupe Ocean Wake
Nom de l'album Kingdom
Type Album
Date de parution Avril 2013
Style MusicalDoom Death
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1. Carries I - ...And Kingdom Came, Chaos Ensued
2. Carries II - Luminous Waves
3. Carries III - Obsidian Tide
4. The Words of Gods Lie Among Us
5. Aeom Trail
6. Come Forth, a Breaking Light

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Ocean Wake


Chronique @ AlonewithL

04 Juillet 2013

Royaume perché dans les nuages au milieu de nulle part.

Regarder le ciel, c’est un spectacle offert au plus misérable des hommes. D’observer cette immensité en perpétuel changement, en éternel beauté, cela peut aussi rappeler au plus aisé sa fragilité, la petitesse de chacun dans un espace infiniment grand. « Oceanwake » a voulu recréer cette impression d’évasion en signant chez le proéminent russe Stygian Crypt Productions. Ce groupe de cinq finlandais créé en 2009 nous délivre un premier album complexe, tentant d’illustrer au mieux une nature que l’on voudrait dompter, mais qui a en permanence le dessus, et fini par avoir le dernier mot sur l’humanité. Nous ne pouvons en réalité pas décerner les intentions de « Kingdom » ni son côté humain, ou alors difficilement. Sa musique aborde de nombreux styles, en priorité le doom/death, mais également le metal progressif et le post rock. La formation n’a pas hésité à appeler cela du « arctic experimental metal ». De vous à moi, le ciel n’est pas encore à la portée d’ « Oceanwake ». Le voir la lueur aux yeux, une main tendue la paume vers le haut, nous voudrions en fait qu’il s’en rapproche.

Ce n’est pas le ciel bleu azur qui revient à l’esprit en écoutant le premier morceau de l’album « Carriers I : … And Kingdom Came, Chaos Ensued ». Ses dissonances en provenance des abîmes signaleraient plutôt l’arrivée de trombes d’eau. L’approche est d’abord progressive, saccadée. Le doom death va assez rapidement s’inviter, laissant le champ au growl et aux mélodies abrasives. Il arrivera par vagues, balloté par des vibrations planantes. Après l’étape de l’explosion, nous passerons à celle de l’évaporation. Les sons se diffusent, comme propagés par la lumière d’un phare, montrant au loin l’horizon. Ces passages aérés seront moins courants à travers « Carries III : Obsidian Tide ». Il est plus question ici du chaos. La rythmique affalée, le ton lourd, nous plongent dans un milieu souterrain, liquide si on en croit ces quelques moments éthérés. N’hésitons pas à employer le mot « éthéré » pour qualifier les mélodies candides qui font face au doom death utilisé par « Oceanwake ». Dans cette subtilité renvoyant une image effacée, on songera notamment au compatriote « The Man-Eating Tree ». Ce serait plus évident à l’écoute de « Carries II : Luminous Waves », bien que l’on dénote un petit côté répétitif pas forcément des plus captivants.

Le travail des finlandais se révèle à la fois ambitieux et friable. Il n’est pas à la portée du premier venu. L’auditeur devra faire preuve de patience et d’un peu de compréhension. Le minimalisme soumis en entame de « Come Forth, a Breaking Light » pourra paraître assez déconcertant. Rassurez-vous, des notes chaleureuses vous feront partager leur compassion. Ces sonorités donnent à rêver. Elles nous remettent en confiance après les hésitations du début de piste. « Aeon Trail » usera lui aussi d’un raffinement exemplaire. Quelques beaux accords sont mis sous le tapis et nous permettront de mieux nous concentrer sur la suite. Aucun instrument ne souhaite là céder sa place à l’autre. Tout n’est que harmonie, jusqu’à ce que des dissonances hostiles nous parviennent, perturbant cette paix radieuse. Quelques visions du paradis perdu nous seront données avant que cela ne se consume littéralement en milieu de piste. Le groupe a le don fâcheux de nous faire attendre. Les quelques instants plus relâchés se laissent anticiper. Une certaine frustration va donc naître à l’attention de ce titre qui finira de manière très prononcée. Tout le contraire de la placidité sombre affiché par un « The Words of Gods Lie Among Us » dans la pure veine du metal progressif à influence gothique. C’est un écho en provenance de nulle part, un morceau obsédant qui du haut de ses moins de 5 minutes parvient pratiquement à disqualifier les autres titres figurant dans l’opus.

Royaume perché dans les nuages au milieu de nulle part, petite formation perdue entre « My Dying Bride », « Cult Of Luna », « The Man-Eating Tree ». « Oceanwake » multiplie les références à ne plus trop savoir où donner de la tête, parfois à ne pas connaître le parfait maniement. C’est un risque auquel il est soumis. « Kingdom » explore différents styles, mais souffre quelque fois de longueurs et de répétitions. Pour le reste, c’est un beau ciel couvert, le plus souvent gris, mais transpercé par des rayons de soleil. Longtemps on a cru que le paradis était situé sur ces nuages. Laissez-nous au moins une fois la possibilité d’y croire encore.

14/20

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