L’histoire commence en 2009 avec la rencontre de Luce (Chant) et de Daniel (Basse) lors du Doom Shall Rise festival en Allemagne. Le courant étant bien passé, le contact est maintenu entre le Chili et la Belgique (les pays de nos deux protagonistes du jour), jusqu’à ce que d’autres rencontres de l’autre côté de l’Atlantique amènent à la formation d’un vrai groupe. Une démo est enregistrée et envoyée en Belgique pour que Luce y pose sa voix. S’ensuit l’enregistrement d’un EP,
Horror Absoluto, que le groupe ira défendre sur scène, la encore dans divers endroits d’Amérique du Sud. L’osmose est parfaite car les quatre membres de
King Heavy ont déjà un certain passif dans le milieu musical (Noctus, Mourners
Lament,
Rusted,
Procession,
Hooded Priest).
2015 voit le
King Heavy signer sur le label Cruz Del Sur et l’enregistrement de l’album éponyme qui nous concerne aujourd’hui. Et comme pour la démo, les prises se sont déroulées pour la musique au DM6 Studio (Santiago), mixé et masterisé par Pablo Clares et pour le chant au Creative
Factory (Belgique) par Peter Meane.
L’artwork dans les tons gris étant plutôt quelconque, on passera directement à la musique. Bon, y'a quand même un rapport, on retrouve une couronne sur la bestiole de la pochette...
King Heavy oeuvre dans le Heavy/Doom à tendance épique. La voix de Luce est immédiatement reconnaissable à la façon de déclamer les textes en utilisant une palette très riche d’intonations diverses. On va sans soucis d’un chant aigu à un autre très grave limite audible en passant par des parties déclamées, plaintives, scandées, hypnotiques voire possédées, rendant le tout occulte à souhait.
Les rythmes sont souvent très lourds, puissants avec quelques accélérations et on peut y discerner du
Candlemass, un poil de Maiden ou de
Manowar dans certains riffs, ou bien sûr des morceaux des célébrissimes
Manilla Road dedans. Et même quand l’intro ou les couplets vous arrachent les poils des oreilles, la lourdeur du propos ne tarde pas à revenir vous hanter (
Wounds).
King Heavy utilise aussi quelques passages acoustiques ou sans distorsion (La Gargola, l’interlude The Crowning) ou la voix peut donner libre cours à toute la palette décrite plus haut avec encore plus de théâtralité. Voir aussi
Life AD pour cette description.
L’ensemble de l’album bénéficie d’un son et d’une production extrêmement propre, qui met tous les instruments en valeur, ce qui n’est pas donné à tout le monde (la basse sur As
Down Broke on the Day).
Pas de solo subsonique avec réacteur à énergie solaire ultra amplifiée, ici tout respire bon la mélodie simple mais efficace
Petit aparté pour les fans de jeu vidéo et de
Diablo en particulier, nul doute que la partie centrale de La Gargola leur rappellera les bons souvenirs de l’épisode 1, voix en plus.
On finira à l’ancienne avec un truc de 11 minutes (plus l’interlude The Crowning), pris en pleine gueule, qui représente bien toutes les composantes décrites plus haut. Lenteur, lourdeur, accélération, possession, hypnotisme du chant...
Vous l’aurez compris,
King Heavy c’est surtout une voix. Une voix sans laquelle le groupe ne serait peut être pas sorti de l’anonymat auquel il était promis malgré que la qualité de l’ensemble soit au rendez-vous. Ce premier opus est une véritable réussite et, comme d’habitude, on va attendre la confirmation avec l’opus suivant.
Le morceau dévoilé est vachement bon, et vu la chronique, je ne pense pas être déçu par l'album.
Par contre, Hells joueur de Diablo ? Vu qu'on te vois pas sur le forum des jeux, ça m'a étonné.
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