Kicked & Klawed

Paroles
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
19/20
Nom du groupe Cats In Boots
Nom de l'album Kicked & Klawed
Type Album
Date de parution 1989
Style MusicalHeavy Rock
Membres possèdant cet album25

Tracklist

Re-Issue in 2012 by Demon Doll Records.
1.
 Shot Gun Sally
 
2.
 Nine Lives (Save Me)
 
3.
 Her Monkey
 
4.
 Whip It Out
 
5.
 Long, Long Way from Home
 
6.
 Coast to Coast
 
7.
 Every Sunrise
 
8.
 Evil Angel
 
9.
 Bad Boys Are Back
 
10.
 Judas Kiss
 
11.
 Heaven on a Heartbeat
 

Bonus
12.
 Tokyo Screamin'
 

Acheter cet album

 $15.99  15,19 €  15,95 €  £11.75  $19.85  19,69 €  21,07 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Cats In Boots


Chronique @ adrien86fr

15 Juillet 2012

I’m a first class hot top struttin’ my stuff..

7 décembre 1941, baie de Pearl Harbor, Hawaï, USA : Dirigée par le général Hideki Tojo et suivant une logique d’expansion territoriale visant à établir une « sphère de coprospérité de la grande Asie orientale », une escadre de l’Armée Impériale Japonaise composée de 353 avions attaque au levé du jour la flotte de l’Océan Pacifique de l’US Navy. Bilan : 2467 morts de part et d’autres, entrée des Etats-Unis d’Amérique dans la Seconde Guerre mondiale.

6 août 1945, Hiroshima, Japon : le Boeing B-29 Superfortress « Enola Gay » piloté par le dénommé Paul Tibbets largue à 8h15 heure locale une bombe atomique à l’uranium 235 sur la capitale de la région de Chugoku. Equivalente à celle de 15 000 tonnes de TNT, l’explosion de « Little Boy » rase instantanément la cité nipponne et tue environ 75 000 personnes sur le coup et 50 000 autres les semaines suivantes.

9 août 1945, Nagasaki, Japon : le Boeing B-29 Superfortress « Bockscar » piloté par un certain Charles Sweeney largue à 11h02 heure locale une bombe de plutonium de 17 kilotonnes sur la ville portuaire de l’île de Kyushu. Explosant à 580 mètres du sol, « Fat Boy » décime environ 75 000 des 240 000 habitants que comptent Nagasaki et entraine l’inéluctable capitulation du Japon dans le conflit de la Seconde Guerre mondiale.

Et pourtant..

Cats In Boots se forme en 1988 à Hollywood sur les cendres du groupe originaire de Cleveland Merri Hoaxx. Fronté par le vocaliste Joel Ellis et pratiquant un hard rock d’obédience plutôt heavy influencé autant par Led Zeppelin que par les premiers jours de Mötley Crüe notamment, le combo de l’Ohio part tenter sa chance à Los Angeles et se voit offrir après seulement quelques gigs réussis l’opportunité de signer sur Atlantic Records. Malgré un précieux pacte scellé et après plusieurs mois d’un atroce silence radio de la part du label qui verront Merri Hoaxx finalement imploser sous le coup de la crise de nerfs, Joel Ellis se résout à battre le fer tant qu’il est encore chaud et décide manu militari de remonter un groupe avec des musiciens locaux. Cats In Boots nait donc de la rencontre du chanteur natif de Cleveland avec le guitariste japonais Takashi « Jam » O’Hashi du groupe Seiki Matsu, venu spécialement aux States avec son pote bassiste Yasuhiro « Butch » Hatae dans le but de collaborer musicalement parlant avec des musiciens de la scène sleaze/glam californienne. Après avoir accueilli l’ex batteur de Merri Hoaxx Randy Meers dans ses rangs, Cats In Boots devient un véritable combo de pure fucking sleaze rock n’ roll avec la ferme intention d’éclater la baraque comme jamais des deux côtés du Pacifique. Valeur montante au pays du Soleil Levant où il sort quelques mois après sa formation un premier EP à succès répondant au nom de « Demonstration : East Meets West », Cats In Boots signe ensuite un deal avec EMI USA qui édite en 1989 un debut album intitulé « Kicked & Klawed ».

Au vu de la particularité éthique américano-nipponne du groupe sans parler de sa cité d’origine, du style pratiqué et de l’année de sortie de ce premier release officiel, Cats In Boots et ce « Kicked & Klawed » ne peuvent qu’amener le fanatique de la scène sleaze/glam hollywoodienne de la seconde moitié des 80’s à un degré de fascination tel qu’il n’hésitera pas une seconde à écouter cette galette de bout en bout au volume sonore maximal autorisé par les caractéristiques techniques de sa chaîne hi-fi de salon tout en vidant allègrement un balthazar de vodka. En effet, le véritable sleaze rock s’apprécie déraisonnablement fort et quiconque tenterait de remettre en question cet indéniable précepte on ne peut plus sacré se verra infliger le supplice infernal d’écouter du Nirvana jusqu’à la fin de ses jours et sans aucune seconde de répit si ce n’est celle de pouvoir vomir son compréhensible dégout de temps à autres selon les limites naturelles de sa paire de tympans. Les chats bottés inter-pacifiques de Los Angeles s’engagent dans le conflit armé de la Troisième guerre mondiale du sleaze bitchfucking rock n’ roll via le missile « Shot Gun Sally » qui narrant l’histoire vraie d’une jeune femme du New Jersey inculpée du meurtre au fusil de chasse de son compagnon au motif d’un cycle menstruel douloureux, constitue une décharge efficace de rock n’ roll brut et énergique rappelant notamment le premier album éponyme de Faster Pussycat et peut être le « Theatre of Pain » de Mötley Crüe notamment dans sa rudimentarité et ses accents roots bien sentis. Inutile effectivement de rechercher délicatesse et raffinement dans le hard rock de Cats In Boots, ce dernier étant d’ailleurs doué d’une production qualifiable de « raw » signée le dénommé Mark Opitz, le tout seyant néanmoins à merveille aux compositions très rentre-dedans de ce « Kicked & Klawed » catchy et primitif à souhaits, tiré vers le haut charismatiquement parlant par les puissants vocaux du nasillard Joel Ellis dont la ressemblance de timbre avec l’ex Accept Udo Dirkschneider s’avère être assez déconcertante. Dans une veine comparable, nous nous laisserons aller à quelques frasques judiciairement répréhensibles sur les très bons et particulièrement survoltés « Nine Lives (Save Me) », « Coast to Coast » et son solo de maitre émanant de la patte pleine de feelings de Takashi « Jam » O’Hashi prouvant que l’on peut être japonais et avoir une autre dégaine que celle d’un bureaucrate à lunettes coincé de l’anus, l’enthousiaste et communicative « Evil Angel » ou encore la bad ass « Bad Boys are Back ».

S’il se veut être d’un point de vue global un brûlot de rock n’ roll sans concession aucune, « Kicked & Klawed » permet également à l’auditeur de découvrir un groupe ayant le souci de la variété bien que cette dernière ne transparaisse que trop subtilement à l’écoute de ce premier effort enregistré entre les murs des studios hollywoodiens Amigo, Summa et Ameraycan. Marquant une rupture somme toute relative avec les titres énoncés précédemment, l’auditeur appréciera surement la très classieuse et groovy « Her Monkey » s’avérant être incontestablement l’un des morceaux les plus prolifiques et aboutis de l’opus, la sympathique « Whip it Out » et son rythme saccadé ou encore la relativement posé « Judas Kiss » agrémentée s’il vous plait d’un solo d’harmonica exécuté dans les règles de l’art faisant encore et toujours dans un hard rock n’ roll orthodoxe, celui qui vient du blues prolétaire et qui fait transpirer à grosses gouttes ses protagonistes passionnés jusqu’à se rapprocher dangereusement et inéluctablement de la transcendance divine. Malgré que l’on eut pu imaginer le contraire au vu de la facture omnipotente et quasiment invincible de ce « Kicked & Klawed » des plus attrayants et valables, soulignons la présence dans la tracklisting de l’album de la ballade « Every Sunrise » qui remarquablement singulière et désarçonnante même, prend le visage d’une complainte marquée par le sceau de la classe et de la tempérance se détachant avec dédain des pleurnicheries niaises et formatées saturant alors la bande FM et le tube cathodique en cette fin de décennie 80 où la névrose vomitive ne tardera pas à suppléer la naïveté et la spontanéité salvatrice d’une adolescence hédoniste et colorée. A ce titre, inutile de nier que le costume du bad ass motherfucker sied bien plus au magnétique Joel Ellis que celui de la pucelle pleureuse. Epilogue inattendu et mal nommé d’un premier full length frappant de puissance brute et de feeling rock n’ roll, « Heaven on a Heartbeat » malgré son titre ne constitue absolument pas une seconde ballade qui tenterait d’avoir la peau cher payée de notre virilité sacrée, mais une petite bombe survoltée de speed hard rock rappelant sans peine dans l’esprit le vigoureux et saccadé « Live Wire » de l’anthologique Mötley Crüe.

A défaut de constituer un réel chef d’œuvre intemporel du style auquel on le rattache, « Kicked & Klawed » des nippo-américains de Cats In Boots s’avère être un disque intéressant et relativement inspiré frappant l’auditeur de par sa délicieuse et indubitable identité de concentré de pur rock n’ roll brut et énergique à même de posséder intensément qui prendra le soin justifié d’acquérir cette galette valant mine de rien son petit pesant d’or. Servi par une production assez primaire et perfectible à première vue mais qui au final s’avère seoir de façon optimale le sleaze rock catchy d’obédience roots du quartette californien, ce premier opus estampillé 1989 ravira sans aucun doute les amateurs de hard rock classieux et efficace émanant du paradis artificiel et sans véritable retour possible du West Hollywood de la bonne époque. Cats In Boots, un groupe à l’historique fascinant qui aujourd’hui mérite incontestablement de sortir de l’ombre et d’être réhabilité au Panthéon des toujours trop nombreuses gloires déchues de notre unique raison de vivre et de croire à tous : le noble, sacro saint et vénérable Rock n’ Roll que nous aimons tant et qui justifie tous les jours les plus grands des sacrifices.

10 Commentaires

5 J'aime

Partager

adrien86fr - 18 Juillet 2012: La différence entre la bonne et la mauvaise ballade.. lol

"Every Sunrise" se détache à mon sens de la ballade stéréotypée des 80's, comment dirais-je ; elle est assez "pudique" et pas ultra démonstrative dans les émotions dégagées. Enfin je me comprends lol
ZazPanzer - 24 Juillet 2012: Le titre proposé en vidéo est une tuerie, rappelant d'ailleurs les grandes heures de Great White et d'XYZ; j'adore le jeu du guitariste. Un disque de plus dans mon panier; mon banquier ne te remercie pas ;-) Et bravo comme toujours pour ton superbe texte.
samolice - 22 Octobre 2020:

Putain il est terrible ce disque, j'adore le chanteur! Il était temps que je mette la main dessus.

Merci encore Adrien pour cette superbe chro.

adrien86fr - 22 Octobre 2020:

De rien Sam, merci à toi pour ton retour. A réecouter me concernant, pourquoi pas ce soir avec un bon beuvrage houblonné ;)

    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Commentaire @ angus107

31 Juillet 2008
Deux Ricains et deux Japonais, cela pourrait sembler un curieux mélange, mais il s'avère ici détonnant.

On peut le définir comme un killer album, une véritable explosion métallique.

Ce sont des rebelles et cela se sent à travers leur musique et au timbre de voix de Joe Ellis, qui n'est pas sans rappeller Mötley Crue et leurs compositons qui viennent flirter du coté d'Aérosmith.

Une certaine maturité ressort donc à travers les onze morceaux de cet album en fusion.

J'ai un petit faible pour "Her Monkey", avec un refrain qui a l'art de s'incruster au plus profond de vous-même, ainsi que la superbe ballade "Every Sunrise".

En résumé, c'est pas dans mes préférences musicales, mais trois ou quatre morceaux qui me plaisent bien.

0 Commentaire

0 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire