Ê est le nom du groupe.
Kherubîm le nom de l’album. Né de l'imagination de quatre Nantais férus de civilisation sumérienne, ce disque qui suit leur toute première démo intitulée Igisis sortie en 2010, s’adresse tout particulièrement à celles et ceux qui sont friands d'expérimentations.
Alors qu’eux-mêmes se qualifient de Death
Doom, le groupe ne s'en rapproche pourtant que très peu et bon nombre de riffs, jusqu'au son des grattes, font très Black
Metal avec un accordage relativement haut. Les growls sont eux aussi relativement caractéristiques pour une formation Death
Metal et certaines vocalises plutôt criardes viennent encore un peu plus semer le doute.
Même si un titre comme Where
Dust is My Susteinance peut facilement tomber sous le giron du
Doom Death, les autres laissent pantois et ne souffrent guère de classification intempestive. A vrai dire, le propos du groupe n’est pas de proposer une musique formatée, facilement identifiable, bien au contraire.
Comme dit plus haut, s'inspirant de la mythologie/civilisation sumérienne, le groupe fera un peu penser à
Necros Christos en mêlant à leurs compositions toutes sortes de sonorités orientales (cithare, mandoline, flutes, tar, zarb , darbuka, etc.) sauf que eux (Ê, haha) ne font pas que des interludes mais les mêlent sans pudeur à leurs morceaux qui sont souvent parsemés de passages mystiques avec des chants tribaux et rituels.
Morceaux qui souvent n’ont ni queue ni tête et qui dans le manque de construction (voulu ?) font un peu penser aux Suédois de Pan.Thy.Monium même si Ê n’a pas encore tout le talent qui était dispensé sur
Dawn of Dreams. Certains passages sont toutefois assez grandioses mais la trop grande richesse et la volonté d'avoir voulu faire un disque trop original met la barrière assez haute et peut vite lasser l'auditeur. Auditeur qui ne doit pas être un auditeur lambda, un « casual listener » car il faut vivre ce disque pour s’en imprégner. Il s’agit surtout d’un voyage initiatique plus que d'une simple succession de morceaux et toute votre attention est requise pour tenter d'apprécier
Kherubîm à sa juste valeur.
Néanmoins, les défauts (de jeunesse certainement) viennent souvent gâcher ce plaisir notamment avec des riffs un peu trop simplistes qui s’opposent à la richesse des autres instruments. Un peu comme si, l’enveloppe «
Metal » du groupe n’était qu’un prétexte pour laisser libre cours à l’expérimentation. Il reste donc du travail aux membres de Ê pour mêler avec justesse utilisation d'instruments atypiques et structures
Metal pour que l’ensemble soit parfaitement digeste. Cependant, qu’on ne s’y trompe pas, il y a un potentiel énorme qui ne demande qu’à être révélé.
En attendant, faites vous votre idée mais quitte a faire dans le sumérien et/ou l'oriental, on restera volontiers sur
Necros Christos justement ou encore
Blood of Kingu, qui sont autrement plus aboutis musicalement.
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