Une virée en mer(de) à la pêche au thon
En cette ère du numérique dans laquelle tout le monde peut enregistrer sa musique et la poster n’importe où et n’importe comment, on peut trouver des artistes tout à fait honorables avec un certain savoir-faire et un certain talent, mais aussi des artistes qui tentent de faire du metal comme ils peuvent, sans vraiment savoir s’ils ont les compétences nécessaires. C’est le cas de Tond, petit duo américain formé en juin dernier qui semble avoir l’ambition de faire des concepts albums et de raconter des histoires sur le long terme. Ce projet transpire d’optimisme car le résultat sur leur premier MCD “Key to the Watery
Gates” est loin d’être admirable…
Les deux Américains se disent influencés par le black symphonique (
Dimmu Borgir,
Stormlord) et le black folklorique/viking (
Bathory,
Windir) pour ce qui est de l’ambiance ou des parties acoustiques. Il ne faut cependant pas espérer avoir un ensemble proche de ces formations là. « Voyage on the Wandering Star » est très pénible à écouter. Le chant clair est mauvais, ainsi que la production qui ne met en avant que les grésillements des instruments. La batterie est mal programmée puisque des plans sont vides et sans efficacité. Les parties acoustiques sonnent parfois fausses, il y a des soucis dans le son (par exemple, ça saute).
On ne s’étalera pas non plus sur un « The Wrecking of a Nobel Vessel » complètement dégueulasse et affligeant (batterie horrible, riffs souvent à côté, et j’en passe) ou un « Alone and
Adrift » dont le seul atout réside dans la mélodie. Le bruit des vagues n’arrive même pas à nous emporter dans le concept marin de Tond.
En fait, rien est à sauver tant l’ensemble semble amateur. C’est comme si le duo avait superposé ses instruments sans vraiment penser au fond. L’ambiance est inexistante car les claviers ne relèvent rien si ce n’est quelque chose de très brouillon comme le début de «
Far Beyond This Mortal
Realm ». Je ne parlerais même pas des morceaux qui suivent à moins que vous soyez adeptes du viol auditif créé par une basse vrombissante et inaudible.
Rien à dire de plus concernant ce MCD raté qu’il faut éviter à tout prix, sauf si vous êtes du genre « amateur de souffrance » auquel cas vous serez ravis. Tond est loin de fournir un travail acceptable et ne fait pas partie des artistes en herbe au talent caché. S’il continue sur cette lancée, il lui sera très difficile de remonter le niveau…
En tout cas, c'est toujours bon à sortir lors des soirées "pire vidéo de Black".
Edit: @Headcrush Ouais mais le grind... Ca a au moins le mérite de défouler!
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