S'il y a bien un pays qui peine à faire parler de lui en matière de metal, c'est bien la Serbie. Manque de
Promotion et de moyen oblige, les groupes ont beaucoup de mal à s'exporter à l'étranger, bien que dans leur terre natale, le problème soit moins important, étant donné qu'un bon panel de formations arrivent malgré tout à avoir une bonne réputation et un lot certain de fans.
De ce fait, on a peut-être déjà entendu d'
Amentes en matière de doom mélodique, de
Draconic pour le modern metal, ainsi que d'autres petits groupes pour leur heavy metal. Mais dans le domaine du death metal, mélodique qui plus est, il y a bien un petit groupe,
Through Art, qui a réussi à trouver une ouverture afin de s'y infiltrer. Le quintette, originaire de Belgrade et découvert en 2006, aura sorti quelques démos avant de s'attaquer à un premier opus « Kamaswami » signé chez les Grecs de Sleaszy Rider Records (
Odious,
The Elysian Fields).
Through Art a le mérite d'apporter à son death metal mélodique des éléments modernes sans non plus l'en abreuver, si bien que leur musique se veut direct et réactive mais pas niaise ni mielleuse. Dans ce sens, disons que les Serbes se rapprochent plus du death metal tout court lors de certains passages lourds et furieux que du melo death lancinant de
Disarmonia Mundi, entre autres. Bien sûr, nous ne sommes pas à l'abri des chants clairs, que
Through Art utilise parfois à trop haute dose (« Sharp Edge Embrace », « Neuron ») sans non plus tomber dans les clichés qui sont: refrain = chant clair. Ainsi on se retrouve avec une sorte de progression au sein des morceaux, qui ne suivent pas toujours le fameux schéma couplet/refrain, mais partant plutôt dans une histoire particulière mélangeant donc le growl grave et maîtrisé et le chant clair mélancolique et assez puissant de David Milosevic.
Par dessus le marché, les riffs sont lourds et dynamiques, bien melo death dans l'esprit parfois, mais ils savent se faire plus saccadés par moment, proche de certaines polyrythmies, ou plus heavy. Les soli sont simples mais efficaces, comme dans « The Grind », on n'est pas dans la démonstration, mais il est vrai que l'ensemble, que ce soit les soli ou les rythmiques, manquent de prise de risque. Par contre, il y a l'exception qui confirme la règle avec « Eons to Come », montrant une facette plus diversifiée, avec un growl plus rageur et expressif, des passages plus atmosphériques, et surtout ce riff catchy, entraînant l'auditeur dans l'univers des Serbes.
Dommage que la pochette de Dusko Bjeljac, représentant une multitude d'animaux à la fois, ne soit pas totalement à l'image de la musique de
Through Art, qui si elle avait été plus variée, aurait parfaitement collé à cet artwork atypique (lion, serpent, papillon, etc). Mais il n'empêche que le quintette livre un album correct et agréable, malgré encore quelques approximations et un manque de « folie ». Il faut consolider le tout.
Amateur de Death Mélo, je connais pas ce groupe mais j'irais y jeter un coup d'oeil mais le seul truc qui m'inquiète, c'est le chant clair: j'aime ça, mais si y en a trop, ça peut devenir lassant, donc je verrais!!
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