Kali

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18/20
Nom du groupe Eldrig
Nom de l'album Kali
Type Album
Date de parution 2007
Style MusicalBlack Metal
Membres possèdant cet album6

Tracklist

1. Shakti I
2. The Great Destroyer
3. Shakti II
4. The Intoxication
5. Shakti III
6. The Dance of Creation
7. Shakti IV
8. (untitled)

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Eldrig


Chronique @ enthwane

20 Mai 2011

Un superbe voyage mystique dans l'univers d'Eldrig.

Avant d'entrer dans le vif du sujet, il convient de présenter Eldrig, que peu de gens connaissent. Eldrig est avant tout le guitariste de Fanisk, duo américain que le bien-pensant Spirit of Metal a banni de sa base de données en raison d'idéaux sulfureux, ce qui est fort dommage étant donné la qualité incroyable des disques du combo. Fanisk reste l'un des groupes pour lesquels j'ai le plus d'affection : leur art est racé, solaire, élitiste, et mélancolique.

Eldrig, dans son projet musical personnel éponyme, reprend la recette de Fanisk en y rajoutant un côté mystique beaucoup plus prononcé, moins de claviers, disparition quasi-complète du côté martial et des riffs intenses, minimalistes et hypnotiques. Ayant déjà produit trois albums seul, je peux d'ores et déjà vous affirmer que "Kali", que je suis sur le point d'encenser, est le meilleur de la discographie du bonhomme, et va rejoindre "Noontide" de Fanisk aux plus hautes marches de mon panthéon personnel. Bref.

Eldrig est un guitariste extrêmement véloce, maniant l'aller-retour sur les cordes aigus comme peu de personnes savent le faire. Déjà dans Fanisk, c'était impressionnant. Dans son projet solo, c'en est hallucinant. Les différentes boucles de guitare se complétent admirablement bien pour donner un résultat massif et aérien qui en fera frissonner plus d'un. Guitariste, mais également manipulateur de sons et claviériste, comme en témoignent les "Shakti", ces interludes ambiantes et atmosphériques qui ponctuent les longues véritables pistes du disque et étaient nécessaires pour permettre à l'auditeur de reprendre son souffle.

Prenez un titre comme "The Intoxication", peut-être le meilleur du disque : Les riffs sont indescriptibles de beauté, et le clavier, très en retrait, apporte la touche ambiante nécessaire. Et tout "Kali" brille par cette sincérité et cette recherche artistique indéniables, même si tout se retrouve parfois noyé par l'agaçante boîte à rythme à la caisse claire beaucoup trop mise en avant, qui cogne rapidement sur les nerfs étant donné la longueurs des titres (dix minutes en moyenne, sans compter les interludes atmosphériques).

A savoir que toutes les pistes qui composent ce disque sont instrumentales : pas de voix fantomatique et déchirante comme chez Fanisk. Simplement une guitare possédant une distorsion qui me rappelle parfois les maîtres de chez Darkspace, engendrant un mur de son assez massif que vous percuterez avec bonheur, pour découvrir des paysages dorés, abstraits, d'ou vous ne voudrez plus partir.

A savoir que ce n'est pas non plus un disque facile d'accès. Eldrig est un libre penseur orienté à l'extrême que tout le monde conspue, et son état d'esprit élitiste se ressent dans chaque piste de "Kali", ce qui ne fait que donner plus de force encore à son art. On y retrouve ce feeling de triomphe, de grandeur empirique, d'emphase encore plus accentué que chez Fanisk.

Je parle beaucoup de Fanisk, je sais. Mais la comparaison des deux groupes est absolument inévitable : même son de guitare, même drumbox, même musicien... Il en reste que les deux entités sont effectivement bien distinctes, tant par les idéaux véhiculés que par le ressenti de l'auditeur. Et également au niveau de l'imagerie : Eldrig a beaucoup plus travaillé les couvertures de ses disques personnels que celles de Fanisk (et je dois reconnaître que la chose n'est pas difficile). Ce minimalisme visuel était presque nécessaire pour que l'auditeur se concentre pleinement sur la musique et non l'imagerie, qui existe uniquement pour donner le ton général de "Kali".

En résumé, il vous faudra de la patience, et du temps pour décortiquer chaque piste de cet opus. L'auditeur pressé s'ennuiera à mourir s'il ne se concentre pas, tandis que l'auditeur patient découvrira, au fil des écoutes, de nouvelles atmosphères, de nouveaux paysages sonores, et ressortira de cette écoute grandi, gagné par une sensation jusqu'ici inconnue : celle d'avoir touché du doigt une autre vérité.

Les deux autres albums solos d'Eldrig sont moins bons. D'une part, car le son des guitares est beaucoup moins massif, et surtout parce que le chant est réapparu, ce qui est franchement dommageable : la musique d'Eldrig en elle-même est tellement suggestive que nul mot n'était nécessaire. "Everlasting War Divinity" et "Mysterion" ne sont pas des mauvais disques, loin de là. Mais ils n'arrivent pas à la cheville du monument qu'est Kali.

Je vous le donne en mille : ce disque est magistral de bout en bout, et indispensable pour les amateurs de musique racée et majestueuse.

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