Le moins que l’on puisse dire, c’est que nous avons assisté à un retour en force du
Death Metal à l’ancienne ces dix dernières années dans l’UG, au point que certains qui ne juraient que par le
Death technique ou le Black
Metal quelques années auparavant se sont soudain transformés en fanatiques de
Death à l’ancienne près à épurer la scène des combos qu’ils considéraient comme impurs car trop modernes : les modes ça va ça vient et le
Metal extrême n’est pas épargné.
Un groupe comme
Incantation symbolise parfaitement ce renouveau : longtemps culte pour certains (dont votre serviteur) mais jouissant d’une notoriété modérée, la bande de John mc Entee a vu sa côte de popularité exploser et une multitude de clones suivre ses traces sans jamais parvenir à faire aussi bien, exception faite du
Disma de Craig Pillard, il n’y a pas de hasard.
Kåabalh débarque donc en pleine saturation et le timing pour cet album éponyme ne tombe pas au mieux puisque l’auditeur est déjà sollicité de toutes parts sur ce créneau par des labels comme
Dark Descent, Iron Bonehead ou
Memento Mori, heureusement les musiciens du groupe ne sont pas des lapins de six semaines puisque le batteur Fabrice et le guitariste / chanteur Damien ont déjà fait leurs armes au sein de
Torture Throne.
Cabal le titre d’introduction abyssal est parfait pour entrer dans le disque et la lourdeur d’
Acheron déroule parfaitement l’ambiance avec les grognements sépulcraux de Damien,
Necros Christos n’est pas loin, surtout sur le riff principal bien entêtant.
Le début de
Dark Wrath of a New
God est dans un registre plus direct et rappelle justement
Incantation évoqué plus haut, avant de vite reprendre le rythme de croisière mid-tempo qu’on retrouve tout au long de la galette.
Cette manie d’user et abuser des tempos moyens s’avère tout de même pénible à la longue, on s’attend à tout moment à ce que le titre se lance sans que ça n’arrive jamais : c’est intéressant sur quelques morceaux, mais frustrant sur un disque entier.
Heavy Boredom
Death avec un côté
Doom /
Death plus prononcé, davantage de variations et des guitares plus inspirées est en revanche le titre le plus intéressant de l’album, même le petit solo est mieux senti, c’est par là que les havrais doivent creuser à mon sens pour se doter d’un style personnel.
Le pavé final
Death’s Ovation se laisse même aller à une accélération à 4 : 50, et ça fait du bien quand ça lâche la bride ! Je pense qu’avec davantage de compositions de cet acabit, mon appréciation finale aurait été tout autre, ces deux derniers morceaux relèvent bien le niveau me concernant.
Concernant l’artwork du digipak il est plutôt chouette, dommage toutefois de ne pas y avoir joint un livret avec les paroles et quelques photos.
Ce disque éponyme de
Kåabalh est donc une très belle pièce de viande brute, mais qui n’a pas été suffisamment cuisinée ni découpée par un professionnel : il manque du sel, du poivre, des condiments, de la sauce, une bonne cuisson, etc, ça sonne un peu comme
Necros Christos sans le côté rituel, un peu comme
Incantation /
Disma sans un riffing aussi impitoyable,
Incantation en moins chaotique,
Funebrarum en moins violent,
Evoken en moins
Doom… Le potentiel est là, reste à l’exploiter en trouvant une voie plus personnelle et capitaliser sur les bonnes choses entrevues, et
Kåabalh ça devrait devenir de la balle (pardon, j’ai mangé un Laurent Ruquier aujourd’hui).
BG
Miam
Moi je l'aime bien ce Kaabalh, pour un premier jet il y a pas mal de bonne chose. Et quitte à avoir un énième groupe dans le style autant acheter Normand
Merci pour la chro lolo
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