Et pourquoi donc que des petits Français ne s’attaqueraient pas à l’Amérique ?
Ras le bol des complexes, on enfile nos habits du dimanche et on fonce ! Voilà probablement ce qu’ont pensé les ex-
Attentat Rock Stéphane Bonneau (guitare), Fabrice Fourgeaud (guitare), Thierry Gaulme (batterie), Pierre Brémond (basse) et Marc Quee, chanteur suédois d’origine argentine (?).
Leur précédent album, «
Strike », avait déjà donné le ton d’une musique plus américanisée.
Pink Rose, qui était le nom prévu pour ce qui devait être le 4eme album d’
Attentat Rock, poursuit l’aventure de manière encore plus prononcée.
Honnêtement, même en acceptant l’idée que le
Attentat Rock heavy du «
Gang Des Seigneurs » ne soit plus qu’un lointain souvenir, rien qu’en matant la pochette, je pensais me coltiner une mauvaise copie des groupes de glam/Fm ricains. J’ai donc mis très longtemps avant de me décider à l’acheter, du style 25 ans. Une éternité quoi. Faut dire que
Pink Rose, alias la
Rose Rose, voilà une éclosion qui débutait mal. Elle se poursuit dans la douleur. A peine entré en studio, Stéphane Bonneau quitte le combo, l’orientation musicale n’étant apparemment pas trop à son goût.
Verdict, c’est pas si désagréable en fait. Certes la prod’ de Elie Benali, « responsable » du ralentissement de tempi de
Vulcain, grrr, n’est pas terrible, ce qui est dommageable dans ce style, certes les claviers sont parfois pénibles - voire risibles («
Just What You Needed », une reprise des Cars) -, certes le soliste n’est pas un tueur – Fourgeaud s’est débrouillé seul, ne l’oublions pas, si ce n’est pour quatre soli joués par un guest nommé Allien, qui peut me dire de qui il s’agit ? -, mais je trouve l’ensemble plutôt sympa.
Je préfère les chansons les plus « heavy » (« Longing for love », « Cheating lady », « Across the seven seas » et surtout le bon « Rocker » aux belles lignes de guitares) plutôt que fm (« Lay for Germany », «
Just What You Needed », «
Lonely in the street », « Our love », « Rocking child »). Je vais vous dire, c’est aussi délicieux que le plat de mamie du dimanche midi que l’on a détesté toute son enfance et que l’on se surprend à apprécier avec nostalgie en vieillissant.
Pour donner une idée aux personnes intéressées, à mon avis ça doit pas peser lourd, je classe
Pink Rose qualitativement derrière un autre groupe français officiant dans ce style musical, les Messins de
Fisc.
Seul le chanteur Marc Quee est ici réellement au niveau. Comme ce dernier se fait la belle rapidement après la sortie du disque, l’aventure
Pink Rose prend fin. La presse française avait pourtant été plutôt cool avec cet album (carrément numéro 3 dans le
Hard Rock Magazine de Juillet/aout 86, une bonne chro dans le Enfer Mag numéro 37).
Quand je vois la vie en rose qu’elle disait l’autre Piaf. Mon c-l !
À noter que le groupe Dirty Action, dans lequel officient plusieurs ex-Attentat Rock, a fait une reprise du titre "Longing for Love" sur son EP "Flesh, Blood & Bones" de 2017, avec justement Marc Quee en guest au chant.
Dirty Action tu dis? Connais pas. Merci pour l'info, je vais écouter ça sur YT si je le trouve.
Ils ont leur fiche sur SOM avec plusieurs vidéos.
Eh bien il faut croire qu'il ne faut jamais désespérer de rien (enfin, façon de parler), puisque l'album vient justement d'être réédité ces jours-ci, en version remasterisée et sous forme de CD bonus en marge du tout nouveau "Just What We Needed"… qui n'est autre que le réenregistrement complet de celui-ci !
Une occasion, peut-être, d'enfin réévaluer ce skeud à la destinée jusqu'ici peu glorieuse.
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