Globalement très peu connu en nos contrées,
Wyruz est un quatuor norvégien qui pratique un death metal mélodique assez classique. Bénéficiant d'une signature chez Battlegod Productions, et avec un clip vidéo à l'appui - visible à la fin de ces quelques lignes -
Wyruz dispose d'atouts pour convaincre le chaland à jeter une ou deux oreilles à son album, et ce n'est pas sa pochette quelque peu passe-partout qui constitue son premier avantage.
Sans réellement rattacher
Wyruz à une scène en particulier, le groupe propose un death mélodique à l'assise rythmique certaine, et éclairé par des soli très réussis ("
The Final Sigh", "No
Serenity", "Limitations", "
Desolation" ou "
Judge and Jury"), à la fois démonstratifs et lumineux, réel point marquant de l'album. Ajoutons une diction variée, un timbre vocal variable du chanteur, et quelques plans Voïvodiens (le début de "Not The Enemy" n'aurait pas dépareillé sur la période Forrest des Québecois) à un death metal mélodique loin d'être désagréable.
Wyruz fait l'effort de ne pas proposer deux titres identiques, et l'album, aéré malgré ces treize morceaux et une durée supérieure à 51 minutes, est agréable à l'écoute.
Sans renverser les montagnes ni réinventer la roue, l'auditeur trouvera de quoi se satisfaire à l'écoute de ce
Judge and Jury. La mélodie, omniprésente sur le plaintif "
Wither", par exemple, pourra aller au-delà du public concerné de prime abord par ce groupe, apparu en 2002 avec sa première démo. Les fans de metal made in Göteborg se régaleront du plus brutal "
In Hell", à renforts de blast beats, qui décape en rythmique tout en restant varié vocalement. Parfois un peu machinal dans ses arrangements, les morceaux de ce
Wyruz auront toutefois du mal à être contagieux. Ainsi, toute la dualité et la qualité de l'album se situe dans ce mix plutôt réussi à cheval entre agression mesurée et mélodies présentes, au service d'un album qui pourra plaire aux fans d'un
Arch Enemy, par exemple, sans pour autant être assimilé à cette scène spécifiquement.
Loin d'être mauvais en soi, mais manquant quelque peu d'identité malgré de réels points positifs (les soli, les titres courts et agréables dotés de belles mélodies), ce deuxième album de
Wyruz est à découvrir pour les fans de deathmetal mélodique au sens large. Ils auront entre les mains un album suffisamment riche pour ne pas être rangé après deux écoutes, et agréable à défaut de marquer réellement les esprits.
Judge and Jury n'est ni coupable, ni responsable, et demandera à être revu après une période de probation destinée à affiner quelque peu son identité, ce que le très bon chapitre final (l'entraînant "Scars", placé au terme de l'album) laisse augurer.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire