Journey into the Shades

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15/20
Nom du groupe Dystera
Nom de l'album Journey into the Shades
Type Album
Date de parution 30 Janvier 2009
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album9

Tracklist

1. Intro / The Tome
2. Voice of the Shadows
3. Task of the Sages
4. Judgement of the Wise
5. Traveling the Land
6. Plight of the Knights
7. Tunes of Holy War
8. Hopeless
9. A Traveler's Destination
10. The Tower / Outro

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Dystera


Chronique @ ericb4

01 Septembre 2014

Une dynamique et pénétrante introduction !



Une abondante pluie de perles vient de s'abattre sur les espaces étendus d'un champ musical qui n'en espérait plus. Abreuvés de frémissantes ou rugissantes formations expertes ou en devenir, à quoi devraient encore s'attendre les amateurs d'un metal symphonique en proie à une crise créative naissante ? Presque englouti par ces vagues successives d'artistes plus ou moins bien inspirés, ce registre particulier du metal tendrait à se fragiliser. Ce serait sans compter la fougue juvénile d'un quintet naissant de Power Symphonique suisse. Bardé du talent de chacun de ses musiciens et des magnétiques prouesses vocales de Tanja, Dystera manifeste une envie irrépressible d'exprimer ses idées, son âme, son coeur.

Les courants d'influence qui l'habitent sont nombreux et renvoient à des formations reconnues telles que Nightwish, Amberian Dawn ou Visions of Atlantis. Sur le plan vocal, le timbre de Tanja se rapprocherait de celui de Melissa Ferlaak (ex-Visions of Atlantis). L'orchestration se fait virevoltante et scabreuse, sans pour autant tomber dans les clichés classiques du genre. Les percussions claquent, la basse se fait vrombissante, les guitares sonnent la charge, les claviers se déploient avec majesté et le chant vient arrondir les notes incisives de ces instruments en liesse. On croirait réentendre quelques arpèges de l'aérien "River of Tuoni", album culte d'Amberian Dawn.

Une première précision s'impose: l'opus nous tient en haleine de bout en bout, à condition de faire l'effort de dépasser nos premières impressions. Celui-ci exige de nous un sens aigu du rythme, une oreille rompue à l'exercice des riffs acérés et un goût prononcé pour les variations de tonalité et les contrastes acoustiques. Aussi, cet album se mérite plus qu'il ne se donne en pâture au tout venant. C'est dire que c'est au fil des écoutes qu'on finit par percevoir la fine fleur de l'excellence harmonique. Sa structure rythmique est en béton armé, ses qualités techniques s'avèrent redoutables d'efficacité et la cohésion d'ensemble est à la hauteur de l'implication de chacun, exemplaire ! Quant aux enchaînements, ils s'effectuent selon un schéma classique avec une introduction et une conclusion dédiés à l'instrumentation pure, un corps dynamique à l'armature vocale rutilante et une incontournable douceur en fin d'album. Enfin, l'atmosphère proposée peut faire penser à celle de "Trinity", riche album de Visions of Atlantis.

Que recèle au juste cet album et selon quelle logique ? Comme évoqué ci-dessus, on repère trois phases. La première concerne l'ambiance de fond, prodiguée par les passages instrumentaux. La seconde inclut la colonne vertébrale de l'oeuvre, à savoir les titres énergiques, ceux-ci se déployant en cascade. La dernière phase, plus courte, contraste par son climat apaisant.

Une fois n'est pas coutume, commençons par un aperçu des parties instrumentales. L'entame "The Tome" nous embarque dans un voyage épique qu'inspire une respectueuse orchestration empreinte de progressivité, et se clôt en apothéose. Par une symétrie parfaite, l'outro "Yhe Tower" est dégressive, se montre de plus en plus furtive, pour s'évanouir comme par magie. On a déjà là la signature d'un travail méthodique que vient renforcer le chapelet unifié de morceaux tonitruants contenus dans l'opus.

Parmi les moments les plus émouvants, j'ai retenu l'entraînant "Plight of the Knights". Et ce, pour sa puissance rythmique musclée, l'utilisation efficace du taping et des riffs de guitare effilés comme des lames de rasoir, Le tout reposant sur une ligne mélodique bien difficile à prendre en défaut. C'est dans ce magmatique espace instrumental qu'évolue l'angélisme vocal de la diva. Aussi, les refrains mêlent habilement ces contrastes pour nous solliciter, nous faire vibrer et fondre en finalité.

La plupart des titres se calent sur une même mouture rythmique, éminemment rapide, usant souvent du taping, et je n'en retiendrai que les plus significatifs. Remarquons tout d'abord le sémillant "Traveling the Land". Titre qui a soigné ses refrains, ses enchaînements harmoniques et qui propose même un solo de guitare en deux temps opportunément interrompu par un break. Sur le même principe, le puissant "Tunes of Holy War" stimule les sens sous l'impact de la voix aérienne de Tanja, celle-ci habillant les refrains de dentelle. Non moins affriolant, "Voice of the Shadows" par son rythme syncopé, toujours sur fond de taping, fait la part belle à une séduisante prestation vocale, à la fois limpide et tout en retenue. On comprend alors que le contraste entre une brûlante instrumentation et une troublante vocalisation est saisissant. On n'oubliera pas non plus les variations rythmiques et l'élasticité du champ vocal propres au mélodieux "Judgement of the Wise", ni la souriante ambiance du cinglant "A Travaler's Destination".

Dans un troisième temps, et pour ceux qui l'attendaient, voici la ballade "Hopeless". Prégnante et caressante à la fois, celle-ci se veut également nuancée, bien inspirée sur le plan des paroles et profonde de par son atmosphère éthérée. Le cheminement mélodique de l'ensemble est une réelle invitation au voyage pour nos oreilles alanguies. On est alors comme suspendu au fil de ce déferlement de notes qui vont chercher nos émotions les plus profondes.

Il y a bien quelques petits défauts de production au niveau des finitions de certains morceaux. On aurait souhaité également plus de diversité atmosphérique, moins de répétitions d'une rythmique similaire sur de nombreux morceaux. Par ailleurs, la présence de choeurs n'aurait pas entamé la qualité de l'album. Elle aurait même pu la renforcer par une mise en relief du champ vocal qu'elle autorise.

Toutefois, ce premier album est loin d'être sans mérite, ne serait-ce que par la qualité de ses compositions, celles-ci étant finement et minutieusement réalisées. De leur côté, les textes se révèlent plutôt immersifs, à la fois légers dans la forme et pleins de sens. Plus qu'une phase de rodage, cet opus se positionne déjà parmi les disques à ne pas mésestimer. Il toque frénétiquement aux portes de notre coeur comme pour nous demander de lui confier les clés de notre âme. Ne lui faisons pas l'affront de lui refuser cette invitation à le suivre dans ses pérégrinations.

Les amateurs de power symphonique et tous ceux qui, de près ou de loin empruntent les voies du metal symphonique en général, y trouveront matière à satisfaire leurs attentes. Ils pourront alors apprécier les qualités qui font l'apanage de ce combo, à commencer par les jouissives envolées lyriques de la diva. Offrons-nous à cette pluie de perles et savourons ces instants fragiles. Il y a de fortes chances qu'on y retourne un jour !






2 Commentaires

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LeLoupArctique - 01 Septembre 2014: En tout cas ça donne envie d'aller écouter. J'aime bien la pochette au passage, c'est original.
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