Ivory Dune

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13/20
Nom du groupe Omnerod
Nom de l'album Ivory Dune
Type Album
Date de parution 09 Mars 2014
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1. Fingerprint 05:05
2. Plastic 08:43
3. Vatnajökull 03:44
4. Dry feet 08:16
5. Etheric Drifting | Datura 02:24
6. Etheric Drifting | Ascension 09:04
7. 40 Seconds 04:23
8. Apeirophobia 07:44
9. Eye of Koala 10:58
10. Panspermia 15:50
Total playing time 1:16:11

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Omnerod


Chronique @ LeLoupArctique

24 Avril 2014

D'importants atouts pour réussir malgré une grosse erreur classique.

Quand un groupe débute, plusieurs choix s'offrent à lui. L'un des chemins les plus courants (et qui marche le mieux) est de produire une ou deux démos, voire un EP, et enfin se lancer dans le full-lenght. Sachant que le premier full-lenght est une expérience ardue pour tout débutant, ceux qui se lancent d'emblée dans cette tâche sont des ambitieux (ou des fous furieux - rayer la mention inutile). Alors quand en plus ce premier long format dure plus de soixante-seize minutes, là je ne sais plus quoi penser. Une grosse envie d'en découdre doublée d'une ambition démesurée ? Pas du tout, il semble d'ailleurs à l'écoute de l'album que peu de choses ont finalement été laissée au hasard, et que ces belges savent à peu près ce qu'ils font.

Ainsi, le visuel donne un aspect sérieux, mais qui fait rêver, avec ces douces couleurs sable et beige. C'est un premier bon point, en plus ça permet d'attirer l'œil de l'auditeur, qui peut se transformer en acheteur (même si c'est pas très important dans ce cas, puisque l'album est disponible en téléchargement gratuit). La difficulté sera ensuite de convaincre cet auditeur pendant plus d'une heure avec une musique entre progressif et atmosphérique, deux genres parmi les plus ambitieux car difficiles d'accès. Cependant on remarque que la tracklist a été pensée assez intelligemment, puisque les morceaux longs et courts sont alternés, et un titre est découpé en deux parties.

Ivory Dune s'ouvre par le très beau Fingerprint, bien plus atmosphérique que progressif. Le son est pour l'instant minimaliste, sur un rythme très lent, et on n'entend quasiment que la guitare. Ce début ferait plus penser aux néo-zélandais de Jakob qu'à n'importe quel autre groupe de musique atmosphérique. Toutefois, ce premier morceau n'est guère représentatif de la suite de l'opus, et les prochaines minutes s'annonceront tantôt plus agressives, tantôt plus progressives, ou alors complètement aériennes. Le second morceau d'ailleurs contraste totalement avec le premier. Si Fingerprint était lent et léger, Plastic est son parfait contraire, étant rapide et lourd en se dirigeant vers le metal extrême. La patte progressive restant néanmoins toujours là.
Les huit minutes que dure Plastic peuvent aussi illustrer toute la richesse de l'album. Le début se situe dans une mouvance death progressif, qui reviendra de temps en temps à travers les vocaux growlés. La suite du titre révèle de sympathiques mélodies aériennes, mais toujours ancrées dans cette atmosphère oppressante imposée au début.

Malheureusement, et c'était prévisible dès le début, Ivory Dune souffre de sa longueur. On ne s'ennuie jamais totalement, mais certains passages subissent leur manque d'intérêt flagrant de plein fouet. La première partie d'Etheric Drifting en est selon moi le meilleur exemple : ces deux minutes paraissent vides, et il manque une cohésion entre les (rares) notes distillées. Il en va de même pour l'introduction, clairement trop longue. On comprend l'intention d'Omnerod de vouloir s'éloigner des contrées connues en créant un contraste fort entre les parties plus extrêmes et les passages atmosphériques. Toutefois, la cohésion est mal assurée entre ces deux tendances, et l'oreille a des difficultés à s'habituer aux changements brusques de niveau sonore d'un titre à l'autre.

C'est dommage, car Omnerod ne s'en sort finalement pas si mal sur les contrastes voulus. En effet, les belges jouent aussi sur une opposition metal progressif mélodique (en chant clair) et metal extrême (en chant growlé). La deuxième partie d'Etheric Drifting, nommée Ascension, l'illustre d'ailleurs parfaitement. Dans le même genre d'idée on retrouve un très bon Dry Feet, où règne une ambiance pesante, comme sur le reste du disque, mais on y ajoute cette fois un climat malsain presque glauque. Les vocaux de Daniel Vornicu y sont pour quelque chose, avec ce chant growlé toujours puissant, mais surtout avec ces quelques paroles en chant clair (mais sombre) mis sur le même plan sonore que la guitare. On obtient une atmosphère presque plus proche du Doom que du metal progressif. Mais c'est ça aussi le metal progressif : savoir mélanger les genres.

Le très beau 40 Seconds - qui, comme son nom l'indique, dure 4 minutes - servira d'intermède avant la dernière partie de l'album, composée de trois longs titres. Les belges évitent très bien sur ce titre l'écueil signalé plus haut à propos des passages plus lents, puisque de la guitare découle un joli flot de notes propice aux rêveries.

La dernière ligne droite dévoilera donc un Apeirophobia (non, ça ne signifie la peur de prendre l'apéro !) assez anecdotique quand on le compare à ses semblables (l'excellent Dry Feet). On aura ensuite un très joli Eye of Koala, pour ceux qui, comme moi, auront apprécié 40 Seconds. Le chant est très bon, plein de sensibilité, doux et envoûtant, mais avec toujours un étrange dynamisme. Panspermia clôturera le disque du haut de ses quinze minutes. La première partie du morceau joue sur le classique prog-extrême, très bien mis en valeur par une production correcte, qui a l'immense qualité de faire ressortir le son de la basse ainsi que la frappe bien nette de la batterie. Même si évidemment il n'y a pas de parties prédéfinies dans le morceau (c'est juste une invention du chroniqueur pour se faciliter la tâche) on peut remarquer à partir de 10 minutes un basculement complet vers un metal progressif mélodique de haute volée. Deux élégants soli de guitares ponctueront la fin de Panspermia, afin de mettre une dernière fois en valeur le talent du guitariste.

Omnerod a d'importants atouts pour réussir, malgré une grosse erreur classique. C'est pas parce qu'on peut tasser 80 minutes de musique sur un disque qu'il faut les remplir. Ça c'est dit, et ça vaut pour d'autres. Mais là où nos belges se démarquent des autres justement, c'est par un sens inné de l'atmosphère et de l'ambiance. Sans les quelques erreurs de composition (ils sont encore jeunes, après tout), le trio aurait très bien pu remplir le contrat d'un long opus. Le chroniqueur ici présent incite donc fortement nos chers amis d'Omnerod à continuer leur route, mais si possible qu'avec des albums remplis de Dry Feet, Panspermia et 40 Seconds. ;-)

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