Improbable. C'est le mot que j'emploierai pour tenter de définir au mieux ce split album entre ces deux groupes,
Wheels Within Wheels et
Panopticon. Le premier est un groupe tout jeune, tandis que le second jouît déjà d'une certaine popularité dans le milieu underground actuel. Les deux one-man band ont décidé, le temps d'une courte collaboration, d'unir leurs forces à travers de split-album, dont le titre est "
It's Later than You Think".
Déjà, en prenant l'objet dans nos mains, sentons nous que quelque chose ressort de cette collaboration, d'un point de vue physique : l'artwork, arborant une couleur bleue très prononcée, est magnifique, car à mille lieues des fixations habituelles des acteurs de ce milieu. Pressée à tirage très limitée (100 copies), la couverture est imprimée sur une sorte de voile, ce qui change des digipacks et boîtiers cristal actuels. Dépouillée et originale : une parfaite annonciation de la musique que porte ce split album.
C'est à
Panopticon que revient l'honneur de démarrer les hostilités, au moyen d'un Black
Metal racé, aux riffs particulièrement agressifs et typiques. On ne peut que saluer le talent du multi-instrumentiste, qui s'occupe, avec beaucoup de talent, à la fois de la batterie, de la guitare et du clavier. La production, qui en rebutera plus d'un, est grésillante et hésitante. Ce qui, parfois, dessert au mieux l'art de
Panopticon, mais le dénature le plus souvent. Honorant l'auditeur de dix-sept minutes d'art impur et mélancolique, le contrat est rempli. Petite préférence, pour ma part, pour le bien plus digeste "The Ghosts of Haymarket Square", ou le frontman se déchaîne derrière ses fûts et son micro.
Puis,
Wheels Within Wheels prend place, pour sa première apparition sur la scène musicale : c'est en effet le premier disque enregistré pour le groupe. une consécration ? Peut-être bien. Car
Wheels Within Wheels restera pour moi une très belle découverte, proposant un mélange de DSBM et d'effets électroniques divers. Le mélange entre
Exiled From Light et Merzbow, vous saisissez ? J'exagère peut-être, car WWW est bien plus accessible que le timbré japonais susmentionné. La production, bien plus profonde, met en relief les riffs mélancoliques au possible, en laissant malheureusement de côté la boîte à rythme, qui se retrouve proprement noyée dans ce maelström sonore. Dix-huit minutes plus tard, le split se termine, laissant cependant un certain goût d'inachevé.
Car certes, les deux groupes ont mis les petits plats dans les grands pour proposer un très bel objet. Cependant, on regrettera le manque (l'absence ?) d'efforts concernant la production, qui reste franchement exécrable, surtout dans le cas de
Panopticon. Il en reste que ce skeud fût pour moi l'occasion de découvrir
Wheels Within Wheels, un groupe à suivre de très, très près. Une belle réussite, un bel élan d'originalité et de sincérité dans le monde trop conservateur du Black
Metal.
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