Liste des groupes Sludge Metal Iron Monkey Iron Monkey - Our Problem

Iron Monkey, groupe ô combien méconnu, mais également ô combien culte!
Voici ce qui justifie cette re-édition Eearache dans un joli coffret carton comprenant leurs deux albums (Iron Monkey et Our Problem) avec en plus un livret supplémentaire incluant notes et photos concernant le groupe.
Le but de cette chronique étant de faire découvrir Iron Monkey, il est temps de les présenter un peu...

Formé en Angleterre durant les années 90, ce groupe officiant dans un Sludgecore aux accents Southern, Punk, et Stoner (un peu comme un certain Eyehategod) est toujours resté cloîtré dans l'underground. Les principales différences avec la formation précitée viennent de la voix (Mais qui est ce malade? On dirait vraiment un singe à qui on arrache les "burnes") et de l'héritage punk: et bien ouais quoi, ils sont Anglais, c'est pas le même PUNK qu'aux US!
Voilà donc les atouts d'Iron Monkey: ajoutez un chant de malade mental possédé et une énergie bien punk à un Sludge/Stoner déjà inspiré et vous obtiendrez un groupe culte, mais aussi maudit.
En effet, à peine après avoir sortit Our Problem, le groupe se sépare, en 1999 en raison de problèmes personnels et de label.
Passons maintenant à l'analyse du contenu musical: les deux albums.
Déjà l'on peut constater que les pochettes annoncent la couleur! Drogue, dépression, comme l'autre groupe de taré dont on a parlé un peu plus haut.

Leur premier essai, Iron Monkey (et sa pochette de junkie), paru pour le première fois 1995 et réédité 2 fois, est un album typque de Sludgecore: la production est boueuse (le son de guitare est ultra gras,la basse pachydermique, la batterie se voulant quand à elle plutôt sèche), ça larsen à tout va, et les structures alternent bien évidemment entre Punk-hardcore (mid-tempo) et Doom sabbathien (les meilleures démonstrations étant certainement "Web of Piss", "Big Loader" ou encore "666 Pack" avec leur break écrasants et leur groove hérité de Black Sabbath). Le chant reste le gros point fort du disque, et c'est ce qui permet à Iron Monkey (en plus de la qualité de son propos musical) de sortir du lot.
Haineux à souhait, John Morrow crache son (impressionnant) dégoût pendant 43 minutes, les textes se focalisant toujours sur les thèmes fondamentaux du Sludge: drogue, dépression, rejet... Iron Monkey est un peu la bande originale d'un intense drame social où se mêlent drogue, violence, pauvreté et sadisme.

Our Problem (et sa pochette horrible mettant en scène le dessin d'un singe crucifié affreusement maltraité) affine le tir avec une puissance de feu qui a tout du bon compromis entre lourdeur et agressivité (les morceaux ont une approche plus directe, plus Punk, avec un tempo plus rapide). La production s'est légèrement éclaircie, les guitares sont mises en avant, et on remarque que les breaks sont plus travaillés que le précèdent opus. Là ou Iron Monkey privilégiait une atmosphère crasseuse, Our Problem mise lui sur l'expérience acquise en 3 ans: les structures gagnent en complexité et en intelligence (les breaks arrivent au bon moment, les rythmiques et riffs s'enchainent très bien...). Les morceaux sont variés et l'on prend toujours autant plaisir à se faire écraser sous ces riffs Stoner/Punk, et à devenir sourd (ou taré) à cause des hurlement du "singe" John Morrow, les pièces les plus marquantes étant l'écrasante ouverture "Bad Year", le sabbathien "Supergorginizer" ou encore le très Punk "Boss Keloid". Comme sur le précèdent on pense souvent une sorte de compris entre Down, Black Sabbath, Eyehategod ou encore Grief, mais avec une identité propre. En un mot: énorme, une VRAI tuerie Sludgecore, et un album salué à l'unanimité par la presse, et à posséder pour tout fan du genre...ou de curiosité musicale.
Our Problem résume parfaitement Iron Monkey, qui signe ici un disque équilibré (mais toujours aussi sadique), bien produit et bien écrit, une espèce de synthèse de ce qu'ils savent faire de mieux et de catharsis où ils vident leur sac et exposent justement leur problème...
Pour finir, on constate que 3 morceaux bonus on été ajouté à cette édition. Il s'agit en fait de la (très bonne) partie Iron Monkey du split avec Church of Misery (Doom, Japon).

Dernière remarque concernant le coffret Earache, les étiquettes des disques sont inversés! Ce groupe est vraiment maudit, d'autant plus que John Morrow a été retrouvé mort sur le sol de son appartement le 22 juin 2002. Rien ne semble pouvoir expliquer son décès...