Il existe des projets qui sortent de l'ordinaire. Parfois éphémères, ils ne mettent pas en valeur toutes les qualités de ses créateurs mais se suffisent à eux-mêmes. Simples et directs ou au contraire, expérimentaux et subtils, ils permettent d'offrir à l'auditeur quelque chose de relativement différent, même si certains ne survivent pas au temps.
Grobyc fait partie de ses expérimentations hasardeuses qui débouchent sur quelque chose de concret. En 2009, le duo ukrainien Jacek/
Apophis décide de créer des compositions pour le fun, histoire de s'entraîner avec leur nouveaux appareils musicaux et électroniques...jusqu'à ce que des mélodies synthétiques et robotiques en découlent. Mélangés aux guitares et à des influences grindcore, le résultat reste très particulier. C'est ainsi que, dans un désir d'archive, les deux musiciens décident d'offrir l'ensemble de ces titres au label en ligne
Torn Flesh Records afin d'en faire un mini-cd digital.
Ce mini-cd sera totalement passé inaperçu et pour cause. Il s'agit d'expérimentations plus ou moins assumées par un duo qui se sera vite reconverti dans le drum'n'bass/indus/math un an plus tard sous le nom de
Return To Base, faisant même des apparitions sur des morceaux de
Tyrant Of Death. Grobyc est donc une sorte d'erreur, mais une erreur mécanique au goût très prononcé d'acier. Les Ukrainiens basent tout leur concept sur les robots et leur emprise sur les humains, ces derniers travaillant pour leur anciennes machines. Rien n'est humain dans ce « Inverse of a Cyborg » car tout est régit par des ordinateurs et non de réels instruments. Seules les guitares restent manipulées par ces humains ukrainiens, le reste étant totalement électronique et hors de contrôle.
Il y en a donc pour neuf minutes. Neuf minutes audacieuses de cyber/grind pour neuf titres on ne peut plus robotiques. N'espérez pas y trouver un soupçon d'humanité car Grobyc nous offre un metal des plus mécaniques, que ce soit au niveau du rythme que des guitares. Les claviers et la programmation apportent les touches électroniques nécessaires, ainsi que des samples et des bruits très futuristes. Les morceaux restent dans l'ensemble dynamiques, pris dans une ambiance très industrielle au sens propre du terme. L'auditeur se retrouve dans une usine, face à des machines et des humains travaillant d'arrache pied. La moindre erreur, et c'est le découpage voire l'interruption de tout circuit électrique (« You Are Terminated »). Les tyrans d'acier s'expriment beaucoup et à leur façon, au sein de ce mini-cd, certaines sonorités font irrémédiablement penser à un langage. Mieux encore, « Mega
Drive » mélange l'ère du 8-bit avec de la musique électronique plus moderne et du metal, ce qui donne un résultat aussi kitsch qu'original.
Nul besoin d'en décrire davantage. Les Ukrainiens auront créé une entité musicale très cybernétique hors du commun. Les non initiés auront du mal avec cet univers très spécial, froid et non humain. A noter aussi la petite subtilité du projet : « grobyc » est l'inverse du terme « cyborg », d'où le titre « Inverse of a Cyborg ». Ce qui vous donne une bonne idée de la musique du duo...
Pour commencer et se faire une petite idée, y'a pas vraiment de "groupes" à recommander puisqu'ils ont tous plus ou moins leur propre identité. Les plus gros du moment sont Sybreed (influences Fear Factory, Meshuggah), Illidiance (pas mal d'électro) et Neurotech (touchant à l'atmo voire au sympho).
Après si tu veux toucher aux trucs plus underground dans le genre, tu as Synaptic Fracture qui sort de l'ordinaire ainsi que FutureRealm (que je te conseille, si tu veux la définition du mot cyber avec un grand C).
Après tu as la vague djent qui a atteint le cyber donc tu as un paquet de groupes qui officie dans le domaine, genre Synthetic Breed, Tyrant Of Death, Kreepmaster, The Interbeing.
Après si tu découvrir le genre, c'est en fonction de tes goûts, si tu es plus djent, plus black, plus death, plus electro dansant, plus expérimentations barrées...
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