Introspection

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18/20
Nom du groupe Abstrusa Unde
Nom de l'album Introspection
Type Album
Date de parution 18 Avril 2011
Style MusicalBlack Symphonique
Membres possèdant cet album11

Tracklist

1. Introspection
2. Hamsa Lonri
3. Al Aklorodan
4. Carrousel
5. The Gutter
6. Hastra Na
7. Lost for Life
8. Suune Kvalta
Bonustrack
9. 4.12.12.12.1

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Abstrusa Unde


Chronique @ Mr4444

26 Octobre 2013

Extrêmement prometteur comme premier album, la suite ne devrait que nous ravir

Sortir ses albums seuls est aujourd'hui autant simple qu'un âpre défi. L'imagerie collective associe malheureusement les sorties indépendantes à des artistes mineurs ne méritant pas vraiment d'attention. Souvent, c'est vrai. Mais parfois, ce serait une erreur de ne pas s'arrêter. Abstrusa Unde, formé en 2007 par Thibault Schwartz, fait parti de ces très belles surprises. Sous le manteau d'Apathia Records, le groupe peut enfin mettre son « Introspection » à la lumière, plusieurs mois après sa première sortie.

Le Black est toujours un genre assez frileux à être mis en lumière. Pour Abstrusa Unde, la facilité n'est pas choisie, le Black symphonique à dualité vocale growls/féminins soprano est aujourd'hui un style que l'on aperçoit beaucoup trop souvent à la même sauce pour au final sortir des albums vides d'émotions. Sauf qu'ici, le chant masculin Black de Thibault et le chant féminin de Perrine sont en adéquation parfaite, aidant facilement à donner encore plus de cachet à l'atmosphère théâtrale du disque (nul doute que l'expérience de certains membres de Wormfood ou Borgia ont pu aider à prendre), l'apport d'une langue inventé ne peut qu'aller dans ce sens. Pour tout vous dire, dès la magnifique « Instrospection » au piano, suivi directement de « Hamsa Lonri », la voix soprano sera la première à sortir.

L'ensemble ici est à la fois sombre, mais aussi très poétique, comme une histoire fantastique emmenée par ces deux protagonistes principaux, se répondant, chantant parfois en chœur (saisissant sur « Al Aklorodan »), s'échangeant des sentiments, racontant une histoire avec des pleurs de bébé ou des enfants jouant autour d'un manège (« Carrousel » à la dimension Black Symphonique extrêmement présente) couplé à de nombreux instruments symphoniques (une dizaine de musiciens auront participé à l'enregistrement) apportant une importante ambiance dramatique à l'œuvre. Mais à tout moment, le groupe maîtrise son sujet et ne tombera jamais dans la surenchère d'effets. Il est important de noter que la production, faite avec "les moyens du bord" selon Thibault, se révèle extrêmement complète et nette, sans être aseptisé justement.

Pour tout dire, le Black sera réduit à sa plus simple expression : lourdeur démente des riffs, batterie jouée en une double très agressive et un chant masculin oscillant entre growls offensifs et cris suraigus de haine (très présent par exemple sur « Al Aklorodan »). L'atmosphère baroque et symphonique sera maîtresse du rythme de l'album, bien que tout soit très bien agencée et ne ressemblant en rien aux délires symphoniques d'un Diablo Swing Orchestra, préférant devenir une réelle pièce de Black Metal Symphonique, même si quelques petits moments de flottement ne manqueront pas de se produire lors de certains moments plus assagis où l'atmosphère met du temps à sortir. Une certaine redondance provient aussi de quelques plans trop systématiquement utilisés, notamment dans les break ou les échanges vocaux, souvent emmenée de la même manière, réduisant l'effet de surprise, mais gardant au final une certaine cohérence dans son enchaînement de plan.

Avec tout ça, des pièces subjuguant nos oreilles sortent régulièrement, c'est le cas de la surprenante « Lost for Life », atmosphère noire, double de folie, hurlement de terreur et coupure soudaine pour un ensemble plus valsant avant de repartir de plus belle. À d'autre moments, le groupe se révèle touchant dans sa brutalité, en témoigne les bouleversants passages de double sur chant black, où bien les dualités du chant féminin sur des chœurs masculins, hallucinantes d'émotions.

À d'autres instants, Abstrusa Unde calme le jeu, « The Gutter » est une petite pièce dominée par une basse lourde et une symphonie inquiétante, alors que « Hastra Nä » apposera une atmosphère plus posée, musique épurée et chant lyrique. Dans sa prévisibilité, on sait déjà que les parties Black vont reprendre le pouvoir dans un registre extrêmement classique, même si rudement efficace. On notera tout de même la bonne incursion en chant clair/parlé masculin, très malsain.

Même si le groupe tend à faire une musique qui suit un schéma narratif bien élaboré, le groupe ne s'empêche pas de terminer sur une note de folie. Ainsi, après la suprême « Suune Kvalta », dans une veine opéra-Black extrêmement atmosphérique dans son extrême brutalité, le groupe termine pas une instrumentale en piste cachée, « 4.12.12.12.1 », petit bordel entre boucles de piano, électro débordant et guitare saturé. Étrange, mais ça détend...

Abstrusa Unde se bouscule pas vraiment les codes, même si le groupe appose déjà une patte surpuissante, notamment avec un nombre très important d'effets qui font mouche et qui mériteraient encore davantage d'attention. Extrêmement prometteur comme premier album, la suite ne devrait que nous ravir. Empreint d'une énergie débordante avec la volonté de bien faire, les Français nous servent un Black à mi-chemin entre les tournures progressives et les atmosphères les plus symphoniques. Idéalement inspiré des musiques extrême allant d'Arcturus à Dimmu Borgir, Abstrusa Unde ne verse pas dans les transitions écœurante ou facile et assume ses idées dans un ensemble extrêmement cohérent. Extrêmement encourageant, on attend la suite pour la confirmation !

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