Formé au début des 90’s par trois amis latinos,
Malignancy tente dès ses premières réalisations de repousser la limite de la brutalité et de la lourdeur dans le Death
Metal, proposant dès 1993 une démo repoussant les limites de la lourdeur et de la brutalité dans le Death
Metal. Rejoint en 1996 par Ron Kachnik, Desmond Tolhurst et Roger Beaujard (dont l’autre groupe
Mortician a pris chez Relapse une dimension internationale grâce au monstrueux House by the
Cemetary),
Malignancy se voit offrir un deal par le jeune et bien nommé label Ultra Guttural Records.
En Février, le quatuor new-yorkais investit donc le home studio de Roger Beaujard pour y mettre en boite le monstre
Intrauterine Cannibalism (1999). Il arrive qu’une signature sur un label tourne la tête à certains groupes et les fasse soudain se pencher vers un côté plus vendeur pour appâter le chaland. Ici ce n’est vraiment pas le style de la maison car premier album n’est rien d’autre qu’une ode à la férocité. Idéalement illustré par Juha Vuorma, cette pochette d’un fœtus suçant la chair et le sang de son jumeau à l’aide de son « cordon ombilicale sangsue », met bien dans le bain de l’horreur qui nous attend à l’écoute.
Impitoyable dès le premier titre
Rotten Seed,
Malignancy crache un brutal Death impitoyable, soutenu par le martèlement intensif de Roger et le riffing incisif de Ron. Le guttural de Danny
Nelson est aussi un atout précieux, proposant aussi bien du growl ultra profond et des hurlements inhumains, on y décèle d’ailleurs des embryons de rythmiques vocales qu’on appellera quelques années plus tard « Slam Death ».
Pour situer la musique de
Intrauterine Cannibalism, elle se situe entre la lourdeur et la crasse d’un
Mortician (sans les célèbres introductions horror movies qui n'en finissent plus cependant), la maîtrise instrumentale d’un
Deeds Of Flesh et la fureur fracassante d’un old
Cryptopsy. Les parties les plus pesantes peuvent aussi faire penser à du
Internal Bleeding, c’est notamment le cas sur Your
Life is
Shit.
Il est ardu de citer un morceau plus qu’un autre tellement ils sont tous bien ficelés et dévastateurs, mais on peut toutefois conseiller l’imparable
Rotten Seed, le très technique Ignorance of Bliss, le catchy Internal
Corruption ou l’écrasant Waterlogged
Corpse. Bien que ce disque soit surtout un déferlement de brutalité, on peut y observer parfois quelques subtilités (toutes relatives), particulièrement sur Profitable
Extinction où Ron Kachnik fait étalage de tout son talent : riffs complexes enchaînés de passages plombés à headbang, accélérations décapantes, et même un certain groove sur les rythmiques finales.
Garder un dessert succulent pour la fin est la marque des grands cuisiniers, et même après un gueuleton comme
Intrauterine Cannibalism, un petit dessert bien gras pour finir est appréciable, Bag et ses rythmiques épidermiques arrivent donc à point nommé et finiront de repaître le plus insatiable des deathsters.
Si l’apport historique n’était pas forcément flagrant sur le coup, force est de constater que
Malignancy a fait partie des précurseurs du Death
Metal à la mode ultra brutal, ou Slam Death comme on le nomme aujourd’hui, d’ailleurs la plupart des morceaux de
Intrauterine Cannibalism ont été réenregistrés, mais figuraient déjà sur leur démo de 1997.
Je veux qui bien que soit disant
Devourment ait inventé le "Slam Death", mais on peut se demander sérieusement si
Mortician et
Malignancy ne lui ont pas mâché le travail…
BG
Un album qui m'a l'air terrible il va faloir que je creuse ce groupe dont je suis passer légèrement à coté...
merci pour la chro toujours bien écrite et qui nous incite à chaque fois.
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