Nous venant d’Italie,
Into Darkness viennent juste de sortir leur démo éponyme et font d’ores et déjà parler d’eux. Pressée en trois formats différents, tape, vynil et CD (la version CD est distribuée par Hellthrasher Productions), la plupart des groupes ne peuvent pas se targuer d’avoir signé avec trois labels au stade de la seule démo.
Evidemment, et parlons en maintenant pour ensuite l’oublier, le fait que trois femmes constituent le gros du line-up est peut-être la bonne raison pour expliquer ces signatures dans le monde macho du
Metal extrême. Mais, hormis cette info dont l’importance est toute relative, je me plais à penser que c’est plus la qualité de leur musique qui les propulse si vite. En jouant du Death
Doom à l’ancienne,
Into Darkness se placent directement dans un monde bien à eux et ce dès le début. Citant diverses influences pour étayer la vision de leur musique,
Into Darkness se réfèrent à
Asphyx, Derketa,
Delirium et – oui, vous y pensiez… – à
Winter. Le logo façon «
Incantation » montre aussi encore une fois autre direction que le groupe a prise cependant, en dépit de toutes les influences dont ils peuvent faire mention (qui comprennent d’ailleurs
Rippikoulu, hails !) et le fait que, oui, sur les parties les plus rapides on entend bien la patte à la
Asphyx, leur son semble néanmoins bien plus proche de celui de
Runemagick. Certes, pas le
Runemagick des débuts, mais plutôt celui plus récent coincé entre
Envenom et
Dawn of the
End. La raison majeure étant que je perçois une certaine progression rituelle dans le son d’
Into Darkness que la plupart des groupes précités ne possèdent pas.
En combinant des parties plus
Doom avec des parties plus pêchues, on sent cette volonté de régression chez
Into Darkness. Alors que de nos jours, les groupes se sont compartimentés à l’extrême jouant soit un genre mais pas l’autre, l’approche d’
Into Darkness s’apparente plus à celle des pères fondateurs du genre. Des groupes comme
Sempiternal Deathreign,
Beyond Belief ou
Lord of
Putrefaction (pour ne citer qu’eux) étaient bien plus brutaux qu’on serait enclin à le penser et même
Paradise Lost ou encore
My Dying Bride avaient eux aussi leurs moments de pure violence à leurs débuts. En revenant donc à ce proto-Death
Doom, ce n’est pas selon moi un effort marketing puisque la réalisation montre que si l’hommage aux fondateurs est rendu, ce dernier bénéficie néanmoins d’une production à la hauteur, ce qui, malheureusement, ne fut pas toujours le cas à cette époque.
Mais, que diable, ce ne sont que quatre morceaux et aussi bien foutus qu’ils puissent sonner, cela ne fait guère que quatre morceaux et pour pouvoir prétendre à gravir l’Olympe du genre, on demandera donc volontiers à
Into Darkness de venir confirmer leur potentiel. J’ai bon espoir cependant qu’ils y arrivent et, en attendant, vous avez l’embarras du choix pour vous procurer cette démo.
Doom on!
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