"
Into Darkness", voilà ce que mon copain m'a ramené pour mon anniversaire.
Je m'attendais à tout sauf au doom qui avait bercé mon adolescence. De plus, étant à ce moment beaucoup dans l'univers
Forgotten tomb,
Monolithe et autres maîtres de l'ambiant, ce CD me convenait parfaitement.
La première chose qui m'a surpris c'est la pochette qui est très très belle, représentant avec une image énigmatique tout ce que le CD allait contenir : du froid, de la solitude, du flou, et une sorte de vue en négatif, l'envers du décor.
Et dès le début, nous y sommes avec la majestueuse ouverture d'"
Oppression "
Freedom", et ses presque 6:00 minutes de lourdeur où la batterie, élément indispensable de
Winter nous déploie tous les moyens pour nous mettre mal à l'aise avec ces guitares lancinantes.
Nous continuons notre folle exploration avec "Servant of the Warsmen" qui nous plongera dans ce
Doom metal légendaire où les quelques timides accélérations agissent comme un souffle d'air pur avant de replonger dans le noir... Peu d'accélerations, donc, mais les gars de
Winter nous montrent qu'ils savent jouer, alternant ambiances lourdes et riffs gras, pour redonner un peu de pêche à tout ça.
Tout, dans cet album est fait pour nous mettre mal à l'aise : le tempo dépasse rarement le mid, les guitares grinçantes et les harmoniques étranges nous hypnotisent, cette basse si lourde, obsédante et la batterie qui changera ses combos un nombre infini de fois, rien ne permet de nous raccrocher, nous sommes perpétuellement pris au piège de l'hiver et pourtant nous sommes secoués comme si le monde s'écroulait sous nos pieds.
Heureusement, la voix vient nous rappeler que ceci n'est qu'un CD. Death, grasse, elle nous expose sans concessions ce que nous sommes et ce que nous risquons de devenir. Elle seule nous sort de cette transe instrumentale et nous ramène à la réalité.
Et pourtant le pire(le meilleur) n'est pas encore venu, avec les morceau de plus de 8 minutes que sont "Goden" et "destiny", plus de 8 minutes d'ambiant, de solitude, de froid, le bonheur n'est plus quand
Winter nous parle.
La décadence mondiale, l'hypocrisie de toutes les dogmes, rien n'est plus en ce monde. Que dire de plus sur ces deux titres hormis qu'ils sont simplement magistraux? Le seul défaut mais il n'est pas des moindres, c'est que la longueur des chansons est accentuée par cette impression d'immobilité. Je m'explique : le doom est basé sur la lourdeur et l'oppression de l'ambiance, je veux bien comprendre, mais dans des compos aussi longues, le temps de mise en place est beaucoup trop long!! Des passages qui auraient pu sauter aussi, je m'en rend compte à force d'écouter le CD. Cependant, force est de reconnaître que ces deux morceaux sont tout de même rondement bien menés, avec ces petites accélérations propres à
Winter qui ne servent qu'à nous réveiller en attendant que l'on replonge dans leur univers.
Winter est un groupe sur lequel j'ai définitivement accroché, il est d'ailleurs regrettable qu'ils n'aient pas eu plus de reconnaissance car EUX peuvent avoir la prétention d'accéder au rang de référence, voire de maîtres du DOOM.
Winter nous montre le terrible destin qui attend chacun, il nous montre un hiver froid, perpétuel, sans rien ni personne...
Une chape de plomb froide et mortelle...Excellente chronique . Merci. Glad.
A noter que la récente édition Svart Records propose le EP Eternal Frost en bonus. Ils ont bien pompé Celtic Frost, mais ça reste l'archétype du doom-death des origines. Un album à écouter avec un bon whisky un jour de confinement avec la pluie tapant sur les carreaux de la maison.
J avais 1 morceau sur 1 compilation de Nuclear Blast, le son "frostien" m avait conquis.
Puis la lecture de la chronique m a fait réécouter cette album. Vallenfyre a bien digéré cette offrande ....
Exactement le moustre....whisky par 1 journee maussade!
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