Derrière le
Sabbat de Gezol, père spirituel du Black
Metal au Japon, quelques groupes commencent à émerger au milieu des 90’s :
Sigh qui a signé chez Cacophonous Records pour son deuxième album, et
Abigail qui lui a trouvé un deal avec Modern
Invasion Music, le label australien qui a lancé Deströyer
666 et
Bestial Warlust, autant dire que la finesse n’est pas vraiment sa spécialité.
Cela tombe bien parce qu’
Abigail n’est pas du genre à enfiler des perles, son style destroy Black / Thrash alcoolo-satanique ne dépareille pas ici sur leur premier format long
Intercourse and Lust (1996).
A Witch Named Aspilcuetta (aucun lien de parenté connu avec le latéral de
Marseille et Chelsea) nous saute à la figure dès le début de l’album, une sorte de early
Kreator /
Venom / Sodom chaotique sous amphétamines.
Confound Eternal débute sur un linéaire plus nordique et des enchainements Speed / Black qui hormis le chant hargneux de Yasuyuki, pourraient figurer chez
Hellhammer, tout comme les typiques « Ouh ! » à la Thomas G.
Warrior sur
Attack with
Spell.
Sur le mid-tempo
The Crown Bearer la basse est vrombissante, les solos de guitares déstructurés et les riffs minimalistes sont Punk, c’est crade, basique et assumé, ambiance du local de répé, on les voit presque avec leur bière et leur clope. Même sur le long titre (7 minutes) Strenght of Other World le trio ne se départi jamais de son énergie et ça cogne dure.
De toutes façons c’est très clairement indiqué sur le livret : « This album is dedicated to Mirai (
Sigh) and early Euro German evil metallic foundations. » ce mantra suffirait presque à décrire la disque…
Sinon il est amusant de constater que le riff principal de
Mephistopheles ressemble beaucoup à la fin de This Was My
Life de
Megadeth, et au registre des anecdotes, c’est Chuck
Keller des tout aussi obscures et old-school Order from Chaos qui a écrit la moitié des paroles de cet album.
Parallèlement à un Black
Metal qui s’intellectualise, devient plus technique, plus raffiné, (et soyons clair, plus accessible et mou de genoux), des groupes comme
Satanic Slaughter,
Desaster,
Absu,
Nifelheim,
Aura Noir résistent et laissent libre cours à leurs racines Thrash / Speed,
Abigail est dans ce mouvement aussi, mais avec un surcroit de désordre, de minimalisme de « rien à foutre », et c’est assez jouissif.
BG 02/12/2025
Belle chro!, acheté à sa sortie, cela doit faire 28 ans et 10 mois que je ne l'ai pas écouté... j'y jette une oreille ce soir car ton analyse me fait penser que j'aurais dut approfondir en son temps!
THX
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