Ezophagothomia est une formation ukrainienne qui distille de cette poésie
Brutal Slam Death à base de voix caverneuses et gutturales, de riffs qui s'égarent souvent dans les lancinantes lenteurs de rythmes pesants, de morceaux aux titres imaginatifs évocateurs de tortures salaces, mais aussi d'imagerie lyrique où d'ensanglantés attributs côtoient de putrescents restes parfois dévorées par d'effrayantes créatures en des paysages délabrés et cauchemardesques. Voilà, de manière caricaturale, comment nous pourrions définir le genre. Un résumé certes pas dénué de tout fondement mais qui serait néanmoins très sommaire et pas suffisamment précis pour rendre hommage aux travaux de ces musiciens natifs de Kiev. Attelons nous donc à être plus explicite et à peindre un tableau, fatalement, carmin pour détailler ce
Instinct of Inhuman Devourment, premier véritable album de Vitaliy Drozdov et de ses macabres complices.
Et d'emblée, force est de constater, au cœur palpitant de ce mouvement, tant décrié par les puristes adeptes d'un
Metal de la mort plus traditionnelle, qu'
Ezophagothomia distille son art meurtrier avec talent. Bien évidemment les poncifs stylistiques, déjà mentionnés précédemment, sont ici bien présents et le propos de ces musiciens s'alourdis donc d'une humeur délicieusement poisseuse, grasse et lourde souligné pour les grognements caverneux d'un chanteur à la voix sépulcral et par les coups de couteaux rouillés s'enfonçant tantôt posément et tantôt plus frénétiquement de guitaristes aux instruments aiguisé.
Toutefois, au delà de ces lenteurs propre au genre,
Ezophagothomia n'oublie jamais l'essence brutale de son Death (le terrible
Instinct of Inhuman Devourment, When
Earth Will Be Tired Of Us, mais aussi, par exemple, Parasitic Vivisection).
En outres de ces caractéristiques, somme toute, relativement classique, et inhérente à la mouvance
Brutal Slam Death
Metal, nos désosseurs de Kiev se permettent quelques rares nuances qui si elles n'apportent pas grand chose à l'ensemble ont, tout au moins, le mérite d'exister (When
Earth Will Be Tired Of Us et son final agrémenté de quelques guitares acoustiques légèrement hispanisantes).
Cette ode à la bestialité lourde et superbement insidieuse comporte aussi une reprise. Ce Rejoice In
Moribund apparaissant initialement sur une démo (Grisly
Aftermath (1993)) puis sur un premier album (
Sickening Erotic Fanaticism (1997)) est l'œuvre, à l'origine, des américains de
Mortal Decay. La version des ukrainiens, eu égard au genre qu'ils pratiquent, s'évertue, quant à elle, à se complaire en des ambiances nettement plus pesantes et en des éructations aux rythme nettement plus lancinants.
De plus, aussi paradoxale que cela puisses paraître à l'aune des caractéristiques du style pratiqué ici, ce
Instinct of Inhuman Devourment est intense et fichtrement attrayant. Un album qui, en définitive, ne convaincra donc que très modérément les adeptes traditionalistes d'un Death
Metal pur et immaculé, mais qui, assurément, saura satisfaire les autres, fort de qualités certes pas bouleversantes mais agréables.
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