Liste des groupes Metal Progressif Inner Chaos Instant Replay

« Instant Replay » est le troisième opus des parisiens d'Innerchaos, mais attention, ce n'est pas réellement un nouvel album car, comme son titre le laisse présager, la plupart des morceaux sont déjà bien connus des fans : ils ont juste subit un « relookage » et sont tous présentés sous un nouveau jour.

C'est avec ce CD que je découvre la musique d'INNERCHAOS. De ce fait, je ne pourrais hélas pas vous faire part des aménagements apportés aux chansons, ne connaissant pas les versions originales...
Déjà, pourquoi éditer un album contenant principalement des morceaux revisités ? Selon le groupe, 2006 a été une année de changements conséquents : nouveau line-up et retour à une formule power-trio suite au départ de Marc Bienfait (claviers) et à l'arrivée d'Olivier Stephanelli derrière les fûts et aménagement du style musical, dorénavant plus axé sur le groove, l'énergie et les harmonies vocales.
Cette galette propose 13 titres : 7 de « Neopolis » et 3 de « Different Stories » remaniés à la nouvelle sauce, ainsi que 3 nouvelles moutures. Pour fêter l'événement, les membres d'Innerchaos ont invité pas moins de 18 potes musiciens pour participer à son élaboration : si ça ce n’est pas de la fiesta !
Les festivités débutent avec un inédit qui promet de bien belles choses : « Addiction » propose une rythmique costaude, de bons breaks bien punchy, alliant mélodie et sauvagerie. Le chant clair de Bertrand Drecourt, exécuté en français, est d'abord surprenant, mais finalement, on s'y fait bien. Pas de répit pour les oreilles avec « The Tomb », constitué de riffs heavy, de relents rappelant quelque peu Testament et de moments calmes, permettant au chanteur de poser des mélodies plus travaillées. Cette même chanson se retrouve plus tard dans une version remix super techno : c'est curieux mais pas désagréable. La guitare acoustique trouve aussi sa place (« Post », « New Sun », « Wings of Death » & « The Way Things Should Be »), donnant une couleur plus soft aux compositions et dévoilant ainsi un petit côté intimiste à Innerchaos. « World in a Dead End » et son tempo funcky à souhait termine de conforter mon idée sur le fait qu'il est impossible de coller une étiquette pour décrire simplement cet opus et par la même occasion, le style propre au groupe. En fait le résultat est du « tecpopfuncktrashprog », issu de la fusion entre la techno, la pop, le funck, le heavy/trashy et le progressif (en espérant n'avoir oublié personne). Une chose est sûre, c'est qu'avec tout ça, l'écoute n'est nullement ennuyeuse car l'auditeur ne sait jamais où va l'entraîner la prochaine piste, ce qui demeure un sacré atout.
Si les compositions et la mise en place sont vraiment de bonne facture, il en est de même pour tous les petits arrangements modernes par-ci par-là qui terminent d'embellir le rendu. Dommage que la production ne soit pas celle d'un grand groupe. Sans dire qu'elle soit mauvaise, elle aurait pu être bien meilleure, surtout pour la batterie qui sonne un peu fadasse, ce qui diminue forcément le côté punchy du combo.
Les trois inédits « Addiction », « Them » et « The Way Things Should Be » sont plutôt prometteurs. Ils représentent 3 styles assez différents, ce qui amène donc à se poser la question suivante : le groupe cherche-t-il encore une identité musicale ou est-ce volontaire de leur part de ne fermer aucune porte et de conserver ce côté éclectique ? Pour ma part, j'opterais plutôt pour la seconde proposition.

Un petit mot quand même sur le savoir-faire des musiciens qui dévoilent au fil des morceaux la maîtrise de leur instrument. Il est clair que le style musical choisi par Innerchaos impose l'exécution de grandes prouesses, chose qui ne pose aucun problème à nos trois larrons. Seul petit reproche : il manquerait un tantinet de soli à mon goût : il est vrai que « My Dark Side » et sa superbe partie instrumentale n'en compte pas moins de 12 collés à la queue leu leu, mais le jour où les invités ne seront plus là, comment on va faire ?
Malgré tout, il y a quand même un big problème qui coince franchement : le chant de Bertand Drecourt. Déjà, il n'a pas vraiment le timbre pour le style : il faudrait une voix plus charnue qui sache soutenir, voir amplifier la puissance des morceaux. Côté mélodie, ce n’est pas ça non plus : même si certaines sont réussies (« Addiction », « The Way Things Should Be »), pour le reste on tourne un peu en rond et cela donne l'impression d'entendre toujours plus ou moins la même chose. Ma dernière remontrance concerne l'accent anglais de Bertrand : pour être honnête, c'est tout simplement catastrophique... si jamais Innerchaos trouvait un chanteur digne de ce nom, capable de s'adapter et de maîtriser le style éclectique du groupe, il est sûr et certain que le résultat serait au-delà de toute attente !

« Instant Replay » ressemble plus à une mise au point, une sorte d'aiguillage aidant le combo à se positionner sur la nouvelle voie à suivre pour leurs prochaines compositions. Le résultat est curieux et intéressant car très diversifié. Maintenant, espérons que toute cette fusion sonore ne soit pas le simple résultat d'un album « fiesta » où 18 potes s’en sont donné à cœur joie ! A suivre donc !
Si un chanteur fan de Phil Anselmo (PANTERA) passait par-là et, par le plus grand des hasards, prenait la place de Bertrand au chant, je serais très curieux d'entendre le résultat...