Insomnium

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15/20
Nom du groupe Ergus
Nom de l'album Insomnium
Type Album
Date de parution 02 Juin 2020
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Ride into Darkness
Ecouter01:06
2.
 Sleep Paralysis
Ecouter03:55
3.
 Something to Believe (The Awakening)
Ecouter04:26
4.
 Doubts
Ecouter05:16
5.
 Last Lullaby
Ecouter04:56
6.
 One Way Path
Ecouter04:14
7.
 Lapse of Time
Ecouter03:52
8.
 Insomnium (A Fall into Deep Thought)
Ecouter04:32
9.
 Within Consummation
Ecouter05:38
10.
 All Against You
Ecouter06:17

Durée totale : 44:12

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Ergus



Chronique @ ericb4

17 Juillet 2020

Fringant et trépidant mais emprunté, c'est un premier jet en dents de scie que nous réserve le combo brésilien...

Grand pourvoyeur en formations metal symphonique à chant féminin depuis près de deux décennies déjà, le Brésil poursuit sa pharaonesque entreprise, portant aujourd'hui le regard sur ce quartet originaire de Rio de Janeiro, cofondé par le guitariste Erick Schnaider, le bassiste/vocaliste Elvis Rodrigues (ex-Urantia) et la chanteuse Thuany Schnaider en 2013. Encore inconnu hors des frontières par trop limitatives de sa terre sud-américaine natale, le combo s'illustra pourtant rapidement lors de concerts et festivals locaux tout en réalisant son introductive et discrète démo « Within Consummation ». C'est là le point de départ de leur aventure, nos acolytes ayant alors laissé le temps à leur projet de gagner en maturité compositionnelle, revenant quelque sept années plus tard dans la course, plus déterminés que jamais à en découdre...

Démarche pour le moins prudente pour un ambitieux dessein, qui n'est pas allée sans quelques remaniements de son line-up, le groupe se stabilisant finalement autour des talents de ses trois maîtres d'oeuvre auxquels s'adjoignit le claviériste Nicacio Jeremias (dit ''Nicacio'' (ex-Urantia)). De cette étroite collaboration naît leur premier album studio « Insomnium » ; une auto-production d'obédience metal symphonique pur où s'enchaînent 10 titres intégralement composés par les trois concepteurs, et ce, sur un ruban auditif de 44 optimales minutes. Pourtant finement mixé et enregistré par Erick Schnaider, l'opus concède de lacunaires finitions, de gênants effets de distorsion et un manque cruel de profondeur de champ acoustique. On appréciera cependant l'artwork au trait délicat émanant de la palette graphique de Carlos Fides (ArtSide) dont se pare la pochette d'inspiration néo-romantique. Mais entrons plutôt dans la soute du navire en quête de quelques gemmes profondément enfouis...

C'est à l'aune de ses passages les plus enfiévrés que la troupe marque ses premiers points, non sans headbangantes séries de notes ni quelques irrégularités au programme. Ainsi, passé la brève et dispensable entame cinématique « Ride into Darkness », on se trouve prestement projeté sur un terrain de lave en fusion, à l'instar de « Sleep Paralysis », galvanisant up tempo aux riffs épais adossés à une rythmique sanguine, à la confluence entre Epica et After Forever. Octroyant un refrain immersif à souhait mais convenu, mis en exergue par la sirène, dont les puissantes inflexions s'apparenteraient à celles de Floor Jansen (Nightwish, Raskasta Joulua, ex-After Forever...), l'offensif méfait accuse, par ailleurs, tout comme l'énergisant « One Way Path », un manque de relief de l'espace sonore ainsi qu'une chute brutale en fin de parcours. Dans cette mouvance, ne relâchant que rarement la pression tout en se calant sur une invitante ligne mélodique, abondant en effets de surprise, mais dénotant un refrain éminemment répétitif, « Insomnium (A Fall into Deep Thought) » ne sortira vainqueur de la bataille que de justesse.

Quand il ralentit un tantinet le rythme de ses frappes, affichant à nouveau d'avenants mais prévisibles schémas d'accords et une ingénierie du son sujette à caution, le collectif sud-américain peinera à générer une inconditionnelle adhésion. Ce qu'illustre, d'une part, « Something to Believe (The Awakening) », invitant et ''xandrien'' mid/up tempo aux enveloppantes nappes synthétiques, réservant d'insoupçonnées montées en régime du corps orchestral et voguant sur une sente mélodique des plus enivrantes. On regrettera cependant la tenace répétibilité de ses arpèges d'accords, des enchaînements intra-piste peu loquaces et la persistance de sonorités résiduelles. D'autre part, dans le sillage d'Epica, « Doubts » et « Lapse of Time » se posent tels de félins et bien classiques efforts aux riffs crochetés et aux poussives accélérations, où les graciles impulsions de la belle font face aux serpes oratoires de son acolyte de growler, pour un rendu certes agréable mais des plus prévisibles et sans supplément d'âme à la clé.

Lorsqu'ils nous immergent dans un bain orchestral aux doux remous, sans pour autant se muer en de cruels bourreaux des cœurs, nos gladiateurs témoignent d'un bel élan d'inspiration mélodique. Ainsi, c'est sans ambages que l'aficionado du genre intimiste pourra se laisser porter par les vibes enchanteresses exhalant de « Last Lullaby » ; frissonnante ballade a-rythmique nourrie d'un vibrant échange entre un piano pétri d'élégance et un violon au bord des larmes, et mise en habits de soie par les fluides et câlinantes patines de la maîtresse de cérémonie. Plus encore, enjolivée d'un grisant slide à la guitare acoustique, générant une inattendue et bienvenue gradation du corps instrumental, « Within Consummation » revêt l'aspect d'une ballade progressive et romantique jusqu'au bout des ongles. Un instant privilégié pourvu d'un infiltrant cheminement d'harmoniques, mis à l'honneur par les chatoyantes volutes de la princesse, que n'aurait nullement renié Epica, Sans doute l'un des gemmes de la rondelle.

Comme souvent, dans ce registre, la troupe nous octroie une plantureuse pièce en acte symphonico-progressive en outro, exercice de style souvent requis par le chaland, redouté par ses pairs, et dans lequel elle affiche un allant et un potentiel technique difficiles à prendre en défaut. Ainsi, à la façon d'Epica, l'épique et violoneuse fresque « All Against You » déverse ses 6:17 minutes d'un spectacle aux multiples péripéties, mêlant inlassablement ses riffs acérés à d'ondulantes rampes synthétiques. Recelant un léger tapping, des choeurs aux abois et bien amenés, doublée des magnétiques modulations de la déesse, la luxuriante et chevaleresque offrande laisse parallèlement entrevoir un saisissant embrasement du convoi orchestral ; effet hélas atténué par la soudaine et prématurée clôture du dernier acte.

Au final, le combo brésilien nous plonge au cœur d'une œuvre à la fois volontiers énergisante, souvent fringante, parfois épique, un brin romantique, et diversifiée quant aux exercices de style dispensés. Celle-ci recèle, en outre, une agréable mélodicité et une technicité instrumentale éprouvée, n'ayant alors à déplorer que de rares baisses de régime mais ne livrant que de menus coups d'éclat, in fine. Un propos certes avenant mais desservi par une ingénierie du son en proie à de tenaces irrégularités et par de fréquents emprunts d'harmoniques, cristallisant ainsi une identité artistique encore en friche de leurs auteurs. Aussi cet opus souffre-t-il de schèmes d'accords déjà battus et rebattus, et qui tendent peu ou prou à se répéter inlassablement, au risque, sans doute, de lasser un auditorat déjà sensibilisé aux travaux de leurs maîtres inspirateurs. Il en faudra donc plus, bien plus à nos acolytes pour espérer détrôner les Beyond The Black, Elvellon, Walk In Darkness, Ad Infinitum et autres jeunes loups aux dents longues. La balle est désormais dans leur camp...

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