Innocence

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14/20
Nom du groupe Nyame
Nom de l'album Innocence
Type EP
Date de parution Avril 2013
Style MusicalHeavy Symphonique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1. Awake 01:09
2. Máscara 04:41
3. Innocence 04:24
4. The Storyteller 04:36
5. I Will Be 04:24
Total playing time 19:14

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Nyame


Chronique @ ericb4

19 Janvier 2015

Des premiers pas annonciateurs d'une prometteuse carrière.



L'Espagne continue à marquer des points sur la scène heavy symphonique européenne. En effet, les formations de tous poils affluent des quatre coins du pays et cherchent bien souvent à impacter leur auditorat au-delà de leurs frontières. S'il s'avère difficile de s'illustrer après Diabulus In Musica ou Forever Slave pour les jeunes recrues, l'expérience a prouvé que rien n'est définitivement acquis. Aussi, dans cette arène musicale torride, le jeune combo n'a pas hésité à se lancer pour venir taquiner les cadors du genre.

Avec humilité, le septuor ibérique nous livre un premier EP auto-produit de cinq titres s'étalant sur moins de vingt minutes à peine. Le propos musical se veut diversifié dans sa rythmique tout en suivant les codes d'un heavy symphonique pur: Riffs lourds, basse plombante, batterie roborative et arrangements aux claviers font partie de la panoplie usitée par le combo.

Ainsi équipé, le groupe délivre un son qui lui est propre, dans un climat ensoleillé par sa dynamique et par la fluidité de ses parties techniques. Ainsi, soli de guitare, breaks, reprises rythmiques, arpèges immersifs au piano et jolis passages à la flûte nous environnent agréablement suivant des lignes mélodiques épurées. Par ailleurs, les finitions ont aussi été soignées ainsi que les enchaînements instrumentaux et les transitions inter-pistes. Bref, pas de mauvaise surprise en vue sur l'ensemble des compositions du groupe.

Quant au chant, les envolées lyriques de Paula M Murciano peuvent rappeler celles d'Heidi Parviainen (Dark Sarah, ex-Amberian Dawn), avec autant de finesse mais avec moins d'emphase. Parfois, la jeune chanteuse échange sereinement quelques gammes avec le growler Pablo Ibanez. Précisons que les paroles, aux lignes finement composées, ont été coécrites par Paula et par le claviériste Pilar Urios.

A l'instar de l'artwork de la pochette, oeuvre du guitariste Carlos Bueno où une pâle lumière nous éveille en douceur, le groupe n'a pas oublié une entame instrumentale à l'aune du très bref et bien nommé "Awake". Une ambiance pluvieuse nous inonde rapidement avant que n'émerge progressivement des profondeurs abyssales une grandiose et lumineuse orchestration. Dommage qu'il faille aussi promptement quitter les lieux. Mais, il ne s'agit-là que d'un hors d'oeuvre. A l'image du sceau affiché sur la pochette, le groupe ne manquera pas d'imprimer sa marque sur les quatre autres pistes. Celles-ci s'organisent en deux groupes distincts selon qu'elles se font énergiques ou nuancées, les premières encadrant les secondes dans le dispatching des titres.

Le groupe a opté, en premier lieu, pour une rythmique soutenue et lourde à la fois, conformément à la tradition heavy dont il se prévaut. Aussi, c'est sous l'impulsion de riffs rageurs que nous parviennent "Mascara" et l'outro "I Will Be". Le tonitruant premier titre s'offre aisément à l'écoute au regard de sa charismatique ligne mélodique, surtout sur les refrains. Sachant ménager des effets de surprise, le combo a veillé à y inclure cassures et reprises vocales, rythme syncopé par moments, le tout prolongé par un beau solo de guitare. D'autre part, à l'image d'Heidi, c'est sur une tonalité lyrique qu'évoluent les notes de la "belle", celle-ci se faisant rattraper par la "bête" aux growls caverneux, rôle bien assuré par le grunter Pablo Ibanez. Non moins véloce, "I Will Be" se pare de beaux arpèges au piano d'entrée de jeu, avant de céder la place à des riffs fougueux, comme ceux de Diabulus In Musica. Tout aussi limpide, le timbre de voix de la demoiselle finit par nous toucher en plein coeur, même si les harmonies sont moins évidentes d'accès que sur "Mascara". Par ailleurs, un beau break sur fond d'orgue nous mène à une stupéfiante reprise et à un solo de guitare plutôt efficace. On pourra néanmoins regretter quelques passages instrumentaux répétitifs qui, parfois, font lâcher prise. Cette relative faiblesse est toutefois compensée par un original dégradé sonore sur fond de vinyle craquelant en bout de piste.

Changement d'atmosphère maintenant, pour d'autres instants plus typés progressifs. On se rapproche d'une orchestration de la trempe d'Escapist, notamment sur le fondant "The Storyteller". L'entrée en matière s'effectue en toute décontraction au son d'une flûte virevoltante avant que les riffs roulants adossés à une rythmique entraînante et légère ne prennent la parole. Rien ne semble dès lors pouvoir les arrêter. Et ce, d'autant plus que les inflexions distillées par Paula contribuent à l'embrasement général. Apparaissent alors, sans crier gare, des ruptures de rythme, le groupe cultivant ainsi un intéressant effet de surprise. Morceau un peu déroutant mais, au final, la sauce finit par prendre. Dans cette mouvance, le titre éponyme de l'album nous propulse dans une ballade progressive des plus immersives. L'empreinte vocale, aérienne et cristalline, renvoie ici également à Escapist. Les couplets se font envoûtants et les refrains gracieux, le tout accompagné de suites de notes invitantes au piano. A mi-morceau, la rythmique décolle, nous aspire dans son sillage et ne nous lâche plus jusqu'à la dernière note en voix de tête. Là, on comprend qu'on est face à la reine de l'échiquier.

On ressort de cette oeuvre introductive avec le doux sentiment d'avoir dégoté les prémisses d'une aventure musicale au long cours pour ce jeune combo. Il faudra toutefois nous rassurer encore par quelques titres supplémentaires, voire un album longue durée qu'on espère produit à plus ou moins court terme. A reconsidérer aussi, le calibrage des pistes. Cela, afin d'offrir des plages instrumentales significatives d'une part, et au moins une fresque musicale susceptible de pouvoir bien dépasser les quatre minutes que compte chacune des pistes de cet EP.

Le potentiel aidant, arguons que nos acolytes sauront se frayer un chemin dans ce dédale musical pour rencontrer un public plus largement acquis à leur cause, pouvant même dépasser les frontières du heavy symphonique. Encore convient-il de ne pas mettre la communication audio-visuelle au second plan, en nous octroyant des clips et des vidéos en live de qualité convenable qui, pour l'instant, font cruellement défaut. Détail important à ne pas sous-estimer si le groupe souhaite faire de l'ombre à ses pairs !







2 Commentaires

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ericb4 - 24 Juin 2015: Merci à toi. Effectivement, on va le suivre à la trace celui-là...
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