Brigther
Death Now. Un nom à lui tout seul dans le monde de l'Industriel-Ambiant puisque son géniteur n'est autre que Roger Karmanik, responsable d'un des label les plus prolifiques du genre,
Cold Meat Industry.
Innerwar est sûrement l'un des albums les plus violents qu'il m'ait été donné d'entendre, auditivement et visuellement. Car si les premiers méfaits du Suédois s'ancraient encore dans un
Dark Ambiant des plus malsains avec l'horreur qu'était
The Slaughterhouse ou un
Necrose Evangelicum plus sombre et lourd, le père Roger s'est progressivement orienté vers un concept purement bruitiste et industriel à base de distorsions lourdes et répétitives, mais gardant ses thèmes joyeux dérivant des pulsions les plus violentes des Hommes.
Jamais la Musique n'aura été si puissante, si aliénante,
Innerwar est une machine à terreur, une ode à hurlements de sadiques et de psychopathes en tout genre qui crache une épaisse couche bruitiste sans aucun répit. Mais quand je vous dis aucun, tout s'enchaîne, s'entremêle dans un fracas de sons et de cris bestiaux et tellement humains (
Innerwar, No
Pain,
War) d'une saturation d'un niveau d'intensité n'ayant strictement rien à envier à Merzbow (l'une des figures de proues de la
Power-Electronic) et Co, tout y est effroyablement distordu afin de maintenir cet état de terreur et de dégoût. Oui, de dégoût, de honte. Regardez-les, ces bêtes pitoyables qu'on appelle des être humains se tordre dans tous les sens, regardez-là, cette
Nation Heureuse, fruit de longues années d'un consumérisme abruti qui ne sert qu'à nous transformer en bovins hallucinés et dénués d'intelligence. Regardez, cet amoncellement des pires émotions que cette race est capable d'engendrer. Et ça se dit supérieure...Et doublé d'un cynisme et d'un humour noir avec ça, non,
Brighter Death Now explose ici tous les codes en matière de haine pure par une répétition hachée de samples et grincements d'une froideur et d'une saturation parfois à la limite du supportable. Ne reste que des résidus de cette couche ambiante basée sur ses thèmes d'inceste, de sadisme et de meurtres insufflés avec une précision chirurgicale.
Sex or Violence? Les deux mon général,
Innerwar ne fait, de toutes façons, pas la différence....
Encore plus loin, toujours plus loin dans l'extrême, il faut voir les images du livret, d'un gore absolu ou cette petite fille de quatre ans dont on peut entendre son témoignage au début de Little Baby ayant subi les pires choses que l'on peut imaginer de la part de son père. Peut-on y voir de la censure, quand ce travail est fait dans un but absolu de recherche esthétique et de provocation (dixit Roger Karmanik dans une interview datant de 95, aussi froid et distant que la monstruosité qu'il a créée)?
Ne reste au final que la Haine. Dense. Noire. Absolue.
Innerwar est une œuvre de musique Industrielle intense et ultime, dont la violence extrême n'est pas à mettre en toutes les mains. Dur à comprendre l'état dans lequel peut bien être Roger Karmanik, mais quoi de plus logique que de finir cette chronique par ses propre explications, résumant à elles seules toute l’œuvre qu'entreprend le Suédois depuis ses débuts: “Je suis dans ce milieu depuis que j’ai quinze-seize ans, j’en ai presque trente trois aujourd’hui : pour moi, ce n’est pas d’une nature étrange, c’est ce que j’aime, c’est de la Musique, de l’Art, c’est extrême, c’est une façon de vivre.”
Effectivement, on ne trouve plus beaucoup d'albums de BDN sur Cold Meat
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