Inner Voice

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12/20
Nom du groupe Mother And Pearl
Nom de l'album Inner Voice
Type Album
Date de parution 01 Mars 2013
Style MusicalMetal
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1. My Emptiness
2. Russian Roulette
3. Cruel World
4. Ugly
5. Remember the Silence
6. Dextermination
7. Skin and Life
8. Temptation
9. Far Beyond Pleasure
10. Dreadful Hunger

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Mother And Pearl


Chronique @ AlonewithL

03 Juin 2013

Une performance relative, bien que téméraire.

A trop vouloir en mettre, à trop vouloir en faire, on bâtit des choses assez méconnaissables, qui après avoir interloqué une poignée de curieux tombent dans l’ignorance. Il s’agit bien là de l’épée de Damoclès qui plane au-dessus de la formation lyonnaise « Mother & Pearl ». Créé en 2005 par les frères Coulon (Mathieu au chant et à la batterie ; Olivier à la guitare), le groupe sort deux démos plutôt classées en metal progressif, avant d’entamer un gros virage musical. Leur premier album est annoncé comme un mix de plusieurs genres, une expérimentation où on retrouverait pêle-mêle des références thrash, core et heavy. De la part de cette petite formation, le pari est osé, mais extrêmement risqué. Ils sont pour cela aidés par Thierry Lebourg (« Dyslesia ») et Sylvain De Nicola (« Vital Breath »), qui ont travaillé sur le mixage de ce « Inner Voice » aux studios Noisefirm. Mais la qualité sonore ne suffit pas à combler une performance relative, bien que téméraire.

On aura maintes occasions de jauger leur niveau au fil de cet album. En premier lieu on se rendra compte que le chant en anglais est une difficulté majeure, et cela dès « My Emptiness », un thrash moderne assez sage, qui intègre quelques riffs priestien. Du moins en première partie, car « Mother & Pearl » prépare toujours des surprises sur les secondes parties de piste. C’est leur gros point fort. On voit une réelle volonté d’enrichir les morceaux, de palier à une technique assez modeste par des soubresauts, des alternances de tons et des solos élaborés. Des alternances, il y en aura dans la musique, mais aussi dans le chant, tantôt clair, tantôt gueulé comme nous en conviendrons avec « Cruel World », misant le plus souvent sur un rythme syncopé. De la richesse, mais de la volatilité et un gros manque de puissance. « Ugly » tend à nous le démontrer, trop souvent entrecoupé, confus et avachi.

« Mother & Pearl » a voulu s’inspirer de « Machine Head » dans ses titres thrash moderne. Mais la référence américaine a le don de nous proposer des titres claquants, à l’effet direct. Nos français, eux, font pâle figure avec leur « Dreadful Hunger » pourtant volontaire et complexe. Il aurait mérité plus de relief et de puissance. L’horizon est décidément plat et déprimant chez eux. Pourtant la mélancolie opérerait plus efficacement sur « Temptation ». Là on doit admettre que le titre rempli les exigences. On se serait peut-être passé des gueulements au bénéfice de la seule voix claire. La voix claire aura également raison de l’ombrageux « Skin & Life ». Un morceau tempéré, avec des guitares repues, qui attire néanmoins notre sympathie essentiellement pour sa rigueur. Trop souvent « Mother & Pearl » cherche à nous perdre, et nous a perdu. Le groupe semble manier une force qu’il ne maîtrise pas.

Ce serait presque mission accomplie pour « Remember the Silence » et ses alternances entre mélodie posée et rythmique hachée. Presque, car très vite l’effort s’épuise, et la férocité affichée en toute fin n’y fera rien de plus. Quoi de plus féroce que le hardcore. Bien sûr, la troupe n’est pas très rodée en la matière. Elle en montre pourtant des bribes sur le virulent et constant « Russian Roulette », puis de manière plus diffuse sur un mécanique mais poreux « Dextermination » et sur « Far Beyond Pleasure ». Le dernier de ceux-là, au rythme particulièrement encaissé, laissera une petite ouverture avec chant clair et longue partie instrumentale, histoire d’aérer la matière.

Fruit d’un vrai travail de composition, « Inner Voice » n’est vraisemblablement pas suffisamment mûr pour être cueilli. Digérer et en développer des influences aussi variées demande un travail de longue haleine. « Mother & Pearl » peut afficher tous sa détermination et sa volonté, il n’est pas encore arrivé au but de ses recherches. Ce n’est pas faute d’avoir tenté la surprise, et on retiendra quelques solos de haute volée. Cette voix restera confinée à l’intérieur. Il suffirait d’ouvrir le caisson à grands coups et avec puissance pour la libérer.

12/20

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