Inner Distortions

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16/20
Nom du groupe Teardown
Nom de l'album Inner Distortions
Type Album
Date de parution 22 Mars 2013
Style MusicalMetal Mélodique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1. My Cave 06:06
2. Dead Cry for the Sun 05:39
3. Glass Idol 04:16
4. Fire in Her Eyes 05:47
5. Horns 05:38
6. Blank Faces 05:29
7. The Deserted 03:53
8. Cold Room 05:59
9. Everything Ends Here 07:07
Total playing time 49:54

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Teardown


Chronique @ ericb4

11 Octobre 2016

Une œuvre élégante et prégnante d'une discrète formation finlandaise...

Groupe encore discret hors de sa terre finlandaise natale, Teardown entend précisément ne pas rester bien longtemps en retrait d'une scène metal mélodique à chant féminin au demeurant déjà largement pourvue en formations de tous poils. Fondé par le guitariste Sami ''Ahmis'' Ahmaoja (Malignus, Ydin) en 2001, le collectif originaire de Haapajärvi a longtemps cherché sa voie avant de faire partager la quintessence de son art, ayant au passage sorti trois timides démos (« Drowned in Your Tears » (2004) ; « Cold Rooms » (2006) ; « Cyanotic » (2008)) et un EP (« Signs of (In)humanity » (2011)), et souvent changé de line up.

Habité par une nouvelle énergie, inspiré par l'empreinte mélodique de For Selena And Sin, l'atmosphère de The Gathering, l'énergie et le riffing d'Evanescence, les accords d'Autumn, le combo revient, deux ans plus tard, et peut désormais compter sur le concours d'une fusion de talents, à savoir : Katja Pieksämäki en qualité de frontwoman ; Sami et Jari Kinnunen (Infernal Void, Lucidity) à la guitare ; Mika ''Laba'' Laine à la basse ; Pipsa Niemi aux claviers et Arto Pieksämäki à la batterie.

Dorénavant, les vertes auto-productions des débuts ne sont plus qu'un lointain souvenir, ayant ici fait place à une généreuse galette de 50 minutes, publiée par Grave New Music et distribuée par Inverse Records pas moins de deux ans suite aux premières esquisses. Enregistré aux Watercastle Studios, jouissant d'une qualité de production générale de bonne facture, signée Aapeli Kivimäki (Soulfallen), cet initial album longue durée transpirant un minutieux et opiniâtre travail en studio symbolise un véritable retour en force de la bande à Sami.

Dès les premiers arpèges au piano et les riffs écorchés vif, on se dit que l'on va finir par être rudoyé. Coup de théâtre : le combo ne tarde pas à ouvrir les porte d'accès à une superbe ballade progressive à l'instar du sulfureux et grisant « My Cave », dans l'ombre atmosphérique de The Gathering. On est alors caressé par les gracieuses et amples volutes de la déesse disséminées sur une sente mélodique des plus chatoyantes, non sans rappeler Autumn, avec quelques subtiles variations en substance. A mi-morceau, la rythmique prend de la hauteur et la double caisse gagne en corpulence, évoluant néanmoins tout en souplesse. Et on est happé par la sensibilité du romantique instant, notamment sur un refrain immersif à souhait. Dans ce registre, le low tempo atmosphérique gothique « Fire in Her Eyes », eu égard à sa lumière tamisée, octroie de saisissantes nuances de tonalité, au fil des pérégrinations de la belle. Un filet de voix aigre-doux dispensé par une vocaliste bien habitée vient à la rencontre d'un violon romantique, lui-même relayé par le maître instrument à touches, ce dernier fermant la marche par de jolies gammes, pianissimo.

Dans une dynamique rythmique un poil plus rapide, le collectif parvient également à recueillir l'adhésion, et ce, tout en parvenant à varier ses atmosphères. Tout d'abord, une ronde de saveurs se déverse dans nos tympans à l'aune de « Dead Cry for the Sun », captivant mid tempo aux allures d'une ballade éthérée qui, dans le sillage de For Selena And Sin, livre ses habiles accords et une princesse à son aise dans ce bain orchestral aux doux remous. Tant le refrain catchy que le fondant couplet ne nous laisseront émotionnellement pas indemnes sur une piste où une lead guitare décoche opportunément ses attaques célestes. Bref, un coup de maître signé par le collectif finlandais. On regrettera toutefois la brutale clôture d'un acte qui ne l'appelait pas nécessairement de ses vœux. Dans cette mouvance, avec davantage d'agressivité, l'incendiaire mid tempo « Glass Idol » lance sans ménagement ses riffs corrosifs sans jamais perdre le fil de sa délicate trame mélodique, enjolivée par les fines ondulations de la maîtresse de cérémonie, aux faux airs de Bif Naked. Puissant, voluptueux et harmonieux, ce brûlot à l'armature percussive solide glisse sans encombres dans nos pavillons alanguis, nous atteignant pas là-même en profondeur.

C'est dans une lumière plus opaque que se déroule le second volet de ces pièces au tempo mesuré. D'une part, des riffs en tirs en rafale escortent l'énigmatique « Horns », mid tempo metal gothique à l'ambiance gorgonesque et à la linéaire mélodicité. Schéma plutôt inattendu, mais pas inespéré, dans ce corpus de pistes. Si les montées en puissance de la sirène témoignent d'un bel élargissement de son spectre vocal, on aurait néanmoins souhaité davantage de variations atmosphériques et rythmiques pour nous extirper quelque peu du crépusculaire instant. D'autre part, l'atmosphérique gothique et troublant « Blank Faces », mid tempo aux riffs gras et au tapping martelant dans la veine de The Gathering, ne rate pas son effet. Sur un fondant refrain, mis en habits de lumière par le grain de voix acidulé et empreint de fêlures par la princesse, ce titre renferme quelques redoutables armes de séduction pour nous retenir sans mal. On aurait cependant souhaité éviter une conclusion instrumentale peu loquace tirant en longueur.

Ce serait oublier que nos acolytes ont également dispensé des passages plus enjoués susceptibles, eux aussi, de marquer les âmes de ceux qui se sont engagés à les fredonner. Ainsi, l'entraînant et magnétique « The Deserted », d'inspiration pop/metal mélodique, évolue dans une mouvance mélodique proche de For Selena And Sin doublée d'une assise rythmique empruntée à Evanescence. De savoureux et aériens couplets enchaînent prestement sur des refrains quasi imparables, avec de faux airs de Within Temptation, première période. Autant dire que l'on ne résistera pas bien longtemps à l'appel de la sirène sur un titre taillé pour les charts. Pour sa part, l'engageant et céleste « Cold Room », titre pop/rock metallisé aux airs de The Flaw, disperse ses riffs graveleux le long d'une sente mélodique des plus élégantes et dont les soyeuses nappes synthétiques, lentement, nous enveloppent pour mieux nous retenir. Efficace et délicatement patiné, ce suave instant, d'un battement de cils, nous cueille en plein vol au fil des angéliques et troublantes pérégrinations de la déesse. Suite à un petit break, la progressive reprise sur le refrain conforte cette sensation de plénitude ressentie à chaque seconde de ce moment privilégié.

Dernier exercice de style et non des moindres auquel s'est attaqué la troupe, à l'instar de l'outro de l'opus, qui ne lui a pas moins réussi. Planante fresque progressive, à la croisée des chemins entre Autumn, The Flaw et The Gathering, « Everything Ends Here » nous plonge dans un océan de félicité, entretenu aussi bien par un corps orchestral bien inspiré, alternant consciencieusement ses saisissantes accélérations et ses opportuns ralentissements, et une princesse magnifiant l'instant posé par d'amples sinuosités oratoires, quasi théâtrales, accolées à un timbre chatoyant et un tantinet rocailleux. Parallèlement, de somptueuses ondulations violoneuses et de discrets arpèges au piano s'assimilent à une limpide mer organique à la profonde agitation intérieure, l'ensemble témoignant d'une cohésion instrumentale sans failles. Nourri d'une kyrielle de fines nuances atmosphériques et de variations rythmiques, tout en sachant distribuer ses frappes et câliner nos tympans, ce monumental effort saura trouver un écho favorable auprès d'un public élargi.

On comprend que la formation finlandaise entend désormais intégrer le cercle fermé des valeurs montantes en voie de confirmation de son registre metal d'appartenance. Elle l'a prouvé, à sa manière, à l'aune de cette délectable galette que l'on se repasserait en boucle sans sourciller, même si quelques finitions seraient encore à reconsidérer pour en faire une œuvre quasi irréprochable. Quoiqu'il en soit, les amateurs des sources d'influence du groupe pourraient y trouver là matière à satisfaire les pavillons les plus exigeants. Ayant su diversifier son offre, varier les ambiances et les rythmes, témoigner d'une redoutable technicité, affiner ses mélodies, octroyer un supplément d'âme à ce propos, soigner la logistique de sa production, le combo se pose comme un sérieux espoir avec lequel il faudra compter. On attend dès lors son deuxième album full length, qui pourrait ne pas tarder à être mis sur les rails...

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