Les détracteurs qui s’étaient aventurés à annoncer la mort de notre style favori, le Heavy
Metal, s’étaient bien trompés… Bons nombres de nouvelles formations talentueuses sont là pour le renouveler constamment en ayant le choix des armes : soit dans l’invention de sonorités nouvelles, soit en allant toujours plus loin dans la maîtrise musicale, soit en se ressourçant dans son passé …
Nous allons donc prendre cette dernière option et voyager au pays des kangourous et de
Mortal Sin où bons nombres de formations de qualité voient le jour. Nous allons nous intéresser plus particulièrement à Johnny Touch,un quartet dont les musiciens ne semblent pas nés de la dernière pluie et qui possèdent de surcroît une certaine expérience sur la scène locale.
Soyons sûr de deux choses: le nom n’est pas vendeur pour un sou, et la seconde étant la quasi certitude de savoir ce qu’on va trouver à l’intérieur . Y’a juste à jeter un petit coup d’œil sur la pochette : ce «
Inner City Wolves » ressemble à une bonne vieille pochette d'un LP âgé d’au moins 25 ans… pari tout de même risqué.
Première écoute et déjà le Vietnam resurgit… de chers souvenirs d’une jeunesse résolument révolue me viennent froidement à l’esprit : les patchs brodés, l’acné, les feu
Hittman, City,
CJSS et pleins d’autres chers disparus ayant laissés une empreinte plus ou moins indélébile sur l’asphalte du
Metal … Bon, il convient de souligner une certaine différence en terme de compositions, mais trente ans plus tôt, cet album aurait probablement fait son petit effet… Je dois avouer que son authenticité et sa portée est assez troublante.
La production répond elle aussi à ce soucis d’authenticité, un son suranné chargé en bas médium, typique, son ayant d’ailleurs inspiré des groupes plus modernes qui avaient réussi à redonner à ce style ses lettres de noblesses au milieu des années 90, tels que
Nocturnal Rites pour n'en citer qu'un. Son suranné ne signifie pas « crade » (on est tout de même loin de
Darkthrone), mais différent. Le mixage reste perfectible, surtout en ce qui concerne la présence de la basse, difficilement perceptible, surtout si votre système d’écoute est de qualité moyenne.
Les membres de Johnny Touch semblent réellement à l'aise dans l'exécution de compositions mid tempo, souvent introduites par des arpèges calmes précédant une succession de riffs acérés, fougueux aux accents thrashy et ne manquant cependant pas d’originalité.
Comme pléthore de groupes des années 80, un titre est dédié à la bravoure guitaristique : Radiation Axeposure, un instrumental qui n’est pas sans nous rappeler la comète de Cincinnati D.
Chastain époque
CJSS. Ne vous inquiétez pas, notre homme s’illustre sur plus d’un titre.
Puisque nous parlions d’originalité, vous pourrez tendre une oreille sur
Lady Stutter,qui serait le fer de lance de ce "
Inner City Wolves", mid tempo, catchy et doté d’une bonne dose d'originalité qui ne plaira peut-être pas à tout le monde. Black Company semble inspiré par les premiers Judas, avec cette bonne trouvaille dans le riff amenant le chorus qui en devient alors imparable !!! Certaines structures nous évoque même les compostions des anglais
Chariot.
La vitesse n’est pas non plus en reste en écoutant les excellents "Dishonourable
Discharge" et "The
Metal Embrace" qui font de «
Inner City Wolves » un album défendant la plus pure tradition du heavy/speed.
Concernant le songwritting, rien de bien novateur, il répond totalement à l'esprit des lyrics des 80’s, qui, sans être péjoratif,vous éviteront tout risque de méningite.
Encore un album qu’il m’est difficile de noter, il ne s'agit pas de l'album de l'année et il ne présente rien de bien novateur. Toutefois, l’authenticité qu'il dégage reflète fidèlement l'esprit du heavy qui régnait sans partage dans les 80’s,le tout en évitant les pièges de l'inévitable plagiat. Il révèle des compositions à la fois variées et inspirées, avec un caractère qui leur est propre(et dont le son si particulier fait parti)… Tellement bluffant et si bien amené…
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