Actif depuis 2003, le groupe
In the Guise of Men a cependant mis un peu de temps pour faire parler de lui. L’EP cinq titres sorti en 2005 a eu du mal à attirer l’attention, faute de distribution. Pourtant, le combo proposait déjà une musique éclectique et originale, sortant carrément des carcans. Il remet le couvert sept ans plus tard mais cette fois-ci avec de meilleurs moyens de diffusion : une production et un mastering au Ltpstudio et une signature chez Send The Wood Music.
Dans quelques jours sort le second EP de
In the Guise of Men nommé « Ink ». La musique est de nouveau difficile à classer tant le groupe s’amuse avec les styles, les humeurs et les ambiances. Il s’agit d’un metal résolument tranchant dans lequel les musiciens diversifient les rythmes, apportant une certaine intensité. On passe autant du mid tempo au rapide (« Dog to Man Transpositions ») sans oublier de faire un tour du côté du plus lent avec le pesant « Blue
Lethe ». On découvre aussi quelque chose de plus axé sur la polyrythmie, en témoignent ces riffs saccadés et mathématiques. Nous ne parlerons cependant pas de djent dans la mesure où
In the Guise of Men n’intègre pas cette tonalité. Il s’agit donc d’une polyrythmie dense qui se mélange à des riffs moins carrés, plus naturels voire plus sombres comme sur «
Suicide Shop ».
La bande ne prive pas pour autant sa musique d’émotion. On découvre autant de colère que de mélancolie avec des titres alternant moments plus aériens et moments plus destructeurs. Les chants se mélangent, que ce soit le chant rageur, le chant clair ou les cris. On passe de l’un à l’autre avec cohésion et on a l’impression d’assister à des conflits dans le cerveau d’un homme comme sur un « Drowner » très mélancolique. La désillusion d’un « Sale
Paradise » peut aussi être intéressante même si la justesse du chant peut parfois titiller. Ce détail fait partie des petits défauts de l’EP, le chant étant assez particulier et pas toujours bien en place. Il n’empêche qu’il est indispensable à la musique d’
In the Guise of Men mais aurait gagné en intensité s’il avait été plus juste. Autre petit défaut, la ressemblance de certaines structures (liée, sans aucun doute, à la polyrythmie).
Il n’empêche qu’
In the Guise of Men améliore son jeu par rapport à l’EP précédent et jouit d’un meilleur son. Sa musique éclectique est un atout majeur puisque cela permet à l’auditeur de découvrir ses diverses facettes. Il est de ce fait sûr et certains que le groupe pourra, à l’avenir, nous montrer de nouvelles sonorités et de nouvelles émotions, histoire d’expérimenter un peu plus. On espère alors en découvrir davantage (en particulier parce que « Drowner » et « Dog to Man Transpositions » figuraient déjà sur l’EP de 2005).
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