Ce sempiternel et maudit exercice consistant à estampiller objectivement un art subjectif, et ce afin d'en détailler toutes les subtiles subtilités, est un carcan souvent désespérément réducteur, et parfois même sacrément imbécile, pour les analystes patentés tels votre humble serviteur. D'autant plus d'ailleurs lorsque ce même critique aura été déconcerté par les aspects d'une œuvre aussi complexe à définir que ce deuxième album éponyme des ultramontains d'
Infinita Symphonia. Toutefois puisque quiconque oserais ne pas s'y plier dans le cadre d'une chronique, de quelques manières que ce soit d'ailleurs, serait aussitôt mis au banc des accusés et finalement affublé de l'insultant sobriquet d'incompétent, ne faisons pas fi de ce travail obligatoire et tentons d'expliquer par les mots la nature exacte du contenu de ce disque.
Reconnaissons tout de même que l'affaire n'est pas simple. Elle est même sacrément complexe puisque si, bien évidemment, il y aura effectivement ici un fond familier dont la créativité est assurément d'ordre
Power Metal, Heavy
Metal et Prog
Metal (
Edguy,
Symphony X,
Stratovarius...), il y aura aussi quelques velléités chez ces transalpins promptes à s'égarer dans les affres d'une verve, toutes proportions gardées, plus extrêmes (
Death Mélodique) ou plus mélodique (
Hard Rock). Un grand écart au résultat dans lequel il ne sera pas toujours simple de s'immerger pour le quidam mais dont l'objectif premier sera de s'exprimer en dehors d'un conformisme ambiant d'un genre de plus en plus codifié. A ce titre notons aussi, de surcroit, l'excellent initiative de l'entame de ce plaidoyer qui démarre directement sur un morceau Heavy, dans lequel planent l'ombre de Tobias Sammet, sans passer par l'immuable, et pénible, case de l'intro épico-mélodico-instrumentale.
A ce stade de la chronique, d'aucuns, connaissant l'aversion de votre modeste obligé pour toute ces musiques aux approches trop ardues et aux constructions arides pourraient dès lors en conclure que ce disque n'aura que peu de chance de trouver quelques grâce aux yeux d'un entêtés intransigeants adeptes invétérés de cette sacro-sainte simplicité.
Et bien non. Non, car il règne dans les compositions constituant ce manifeste un sens de la mesure, ainsi qu'un souci de la fluidité et de la lisibilité tout à fait remarquable.
Infinita Symphonia aura donc beau être un opus ambitieux et recherché, il demeurera souvent accessible aux plus réfractaires. Pour preuve les excellents If I Could Go Back, The
Last Breath ou encore, par exemple, les sombres et torturés Welcome To My World et Limbo (ce dernier étant somptueusement introduit par le très étrange instrumental X IV). Citons également la jolie ballade Waiting for a Day of Happiness.
S'agissant de cet aspect Symphonique dans lequel certains rangèrent autrefois les travaux de ce groupe, il est ici encore présent mais de manière si succincte qu'on ne pourra décemment qualifier ce disque ainsi. Du moins pas dans l'acception actuelle de ce terme. En effet, ne vous attendez pas à y trouver la grandiloquence de ces chorales célestes et angéliques. Ni même l'empilement stupide de ces instruments classiques en une surenchère inepte.
Parlons enfin, pour clore cet article, de la présence du chanteur vétéran
Michael Kiske qui, sur un sympathique Fly qu'il n'aurait sans doute pas totalement renié du temps où il fréquentait les mêmes préaux que ces camarades d'
Helloween, vient soutenir Luca Micioni. Par ailleurs il serait impardonnable de ne pas souligner les talents de ce dernier tant son travail d'interprétation est séduisant tout au long de ce manifeste. Tout comme il serait proprement inexcusable de ne pas souligner les similitudes qui parfois rapproche ce chant de celui de Tobias Sammet.
Ce second album éponyme des italiens d'
Infinita Symphonia sera donc, en définitive, un effort très convaincant et très réussi dans lequel, en revanche, il ne sera pas toujours simple de s'immerger immédiatement.
En fait je rejoins complètement Eternalis, j'ai trouvé la production molle, et aussi pas mal de musiques peu inspirées.
Il y a juste le duo avec Michael Kiske qui sort du lot sinon je trouve le tout très compact... Dommage...
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