Liste des groupes Death Metal Ebola Infernal Revelation

« Quand il n’y en a plus, il y en a encore ». Cette expression irait à ravir à la scène polonaise actuellement. En effet un nombre incalculable de jeunes formations voient le jour ces dernières années. Et pourtant, il semblerait que l’on en découvre tous les jours … Pendant que Behemoth, Azarath, Vader ou Decapitated font les gros titres de la scène death metal polonaise, une multitude de formations issues de l’underground tentent d’apporter leur pierre à l’édifice. Et parmi eux se trouve Ebola, jeune groupe né en ce début de vingt et unième siècle. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le trio n’est pas feignant au vu de sa discographie. En effet, on leur doit déjà deux démos, une cassette ainsi qu’un split, et ce en l’espace de trois ans. Il faut pourtant attendre l’année 2007 pour voir nos trois sbires sortirent enfin leur premier full lenght au nom évocateur, Infernal Revelation, qui débarque dans les bacs grâce au soutien de Old Temple.

Underground un jour, underground toujours ! En effet, outre le livret contenant les paroles volant et le digipack au carton très très léger, le disque s’avère être numéroté à la main. Nous voilà donc dans le bain. Peu de moyens financiers, peut être … Pourtant je peux vous assurez que des capacités musicales, ils en ont !
Etant donné que les morceaux de ce Infernal Revelation ne s’encombrent d’aucun fioriture, je ne vais moi-même pas y aller par quatre chemins. Dépassant rarement les trois minutes, on peut clairement dire que le trio va directement à l’essentiel, et ce malgré la présence de quelques interludes plus que dispensables (« Hate », « Death With Us », …). Pour la petite histoire, ces samples inquiétants aux sonorités indus, ont été composés par leurs compatriotes d’Horologium. Mais je m’égare …

Ebola est polonais, et cela s’entend directement. On retrouve effectivement ce son si typique du pays, mêlé à cet amour du blasphème, de la brutalité et de Satan. Les titres sont courts, rapides et puissants. Nous avons ainsi droit à une avalanche de blasts, même si le batteur varie son jeu pour nous offrir des moments thrashy plus que bienvenus. Les riffs se veulent rapides, entrainants et naturellement blasphématoires, lorgnant tantôt vers le thrash (« Vomit On Crucifix »), tantôt vers le black (« Burn the Holy Bible ») même si la base reste incontestablement du death metal pur et dur.

Le trio ne fait pas dans l’originalité certes, mais sait très bien ce qu’il faut faire pour plaire et briser quelques nuques. Ainsi, que ce soit par l’intermédiaire de mid tempos basiques mais toujours aussi efficaces (« Unholy Prophet »), des passages lorgnant vers le thrash (« Death to All ») ou des breaks (« Desecrated Messiah »), Infernal Revelation regorge de passages marquant l’auditeur tout en évitant toute forme de lassitude. A cela s’ajoute un chant plus que conventionnel mais efficace, haineux et scotchant, complétant à merveille ces compositions evil et brutales, les rendant encore plus accrocheuses, ainsi qu’une basse bien audible et quelques solis comme celui issu du titre « Unholy Prophet ».
Aucune fioriture dans la musique, pas d’artifice non plus au niveau de la production. Claire, puissante et sans effets, les compositions gagnent ainsi en force de frappe.

La scène nationale polonaise étant en pleine effervescence, le trio ne s’en prive donc pas en invitant d’une part un des guitaristes d’Infernal War, Zyklon, posé quelques solos et Belial, le chanteur de Moontower poussé la chansonnette sur « Secular Order ».

Une fois de plus une entité démoniaque s’éveille donc pour tourmenter le pays le plus catholique d’Europe. En effet, Ebola parvient, sans être original pour un sous, à sortir un premier album de qualité, entremêlant efficacité, puissance et ambiance pour un résultat fort appréciable. Pourtant, outre son manque de personnalité, l’album souffre d’une trop courte durée (27 minutes) pour véritablement marquer les esprits.
A défaut d’être, comme le titre de son album, une révélation, Ebola s’inscrit pourtant de fort belle manière au sein de la liste déjà très garnie des outsiders en matière de death metal. Il suffira donc à l’avenir que la formation peaufine son style en se créant ainsi une véritable identité pour espérer gravir les échelons de la scène nationale, puis internationale. En attendant, régalez vous avec ce premier effort, sincère et puissant à la fois.

14/20