Comment admettre le peu d’intérêt que suscite cet album?
Peu de chroniques enthousiastes, peu de visibilité (peut-être un souhait de la part du groupe?!?), pour un album qui doit être, au moins, écouté par tout amateur de Black
Metal qui se respecte…
Déjà l’identité des deux membres devrait susciter la curiosité, ensuite les efforts déployés sur leur premier méfait, un ep, présagaient déjà de ce qu’ils pourraient nous offrir sur un full album.
Un peu plus de 37 minutes de haine et de brutalité s’offrent à nos oreilles qui vont en prendre pour leurs grades.
Les hostilités commencent avec The Sump Where The
Universe’s
Filth And Ephemera Collect, traduction: Le puisard où la crasse et les éphémères de l'univers s'accumulent…. Déjà, l’ambiance est posée, on a droit ici à un déferlement de brutalité pure avec rythmique violente, mélodies et riffs imparables, une batterie style
Panzer qui écrase tout sur son passage, notre ami INFERNO injecte çà et là des contretemps, des saccades en plus des blasts habituels et des rythmiques thrashisantes. 3,55’ minutes plus loin, s’offre à nous Please Accept My Most Sincere Condolences (je ne fais pas l’affront d’une traduction) mais on s’imagine bien qu’on ne va pas encore rigoler énormément, et ce n’est pas le but! Démarrage en trombe, blast, riffs et mélodies à la MGLA, envoutants et lancinants, l’ambiance glauque va grandissant.
Chaque titre détient son break malsain et surtout, une voix remplie de haine et de méprise envers ce monde terrestre.
Pyromaniac et ses textes de destruction totale :
Burn plants and water-
Burn holy temples -
Burn human and dog -
Burn yourself to death…
C’est une œuvre misanthropique que nous avons ici, qui nous rappellera par moment
Azarath pour la vitesse d’exécution,
Svartsyn pour les rythmiques lancinantes et répétitives (
Gang Raping The
Seven Virtues) et
Funeral Mist pour une folie contenue mais bien présente.
L’esprit de style true black des années 90 n’est pas si loin, on peut imaginer un
Darkthrone sous amphétamines qui rencontre un titre de
1349 genre
Hellfire. Cela parait peut être compliqué à réaliser pour certain, et la meilleure manière de juger cet album, c’est de l’écouter attentivement sous peine de passer à côté, non pas d’un énième disque moyen, mais d’une œuvre qui a sa place sur les podiums du genre. (Je suis surpris que notre Illustre Sakrifiss ne l’ai pas nominé dans ces albums de l ‘année 2021?!).
Déjà l’artwork devrait interpeller : on devine le christ en croix attaché à un missile style « Le Prieur », pochette noir et blanc, un champignon atomique central illustrant le nom de l’album:
Indian Summer Brought Mushroom Clouds.
Cet album est revigorant pour un style qui a tendance à se compliquer la tâche (trop de technique, son trop clean…).
Chronique parfaite, je rajouterai des influences Norvégiennes pour les trémolos sur le 1er titre, la mélodie d'introduction tournoyante sur le second (Urgheal),... Inferno est un grand batteur, technique et rapide mais pas question pour lui ici d'étaler tout cela: son jeu est au service des morceaux. J'apprécie beaucoup le traitement qu'il accorde aux cymbales; style à ce que fait Darside dans Mgla où chaque titre a droit à son traitement bien particulier. Le fait que Sakrifiss ne le prenne pas en compte dans son top?? C'est peut-être un titre de black trop rétrograde, avec moins d'âme et plus de tripes... faudrait lui poser la question. En tout cas il passe à côté d'un cd de choix!!! A écouter en se balladant en forêt, on ferme les yeux et quand on le ré-ouvre, ne s'offre plus qu'à nous qu'un paysage désolé ... en noir & blanc ...
Excellente chronique. Tout est dit.
Le morceau qui tue: "Gang Raping the Seven Virtues"
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