Incantations Inciting Demise

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Nom du groupe Thy Sepulchral Moon
Nom de l'album Incantations Inciting Demise
Type EP
Date de parution 01 Décembre 2016
Labels Signal Rex
Style MusicalBlack Death
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1. Spell I - Rain As Funerary Attendants 02:54
2. Spell II - Translocate Misstep 01:24
3. Spell III - Banishment 01:37
4. Spell IV - Murk 02:31
5. Spell V - Curses, Foul and True 01:40
Total playing time 10:06

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Thy Sepulchral Moon


Chronique @ valentheris

14 Janvier 2017

Un Black/Death d’une noirceur totale, possédé et jusqu’au-boutiste dans sa démarche

Tandis que l’année 2016 touchait tranquillement à sa fin et que les principales productions de Metal extrême finissaient de se faire une place dans les esprits les plus dérangés, une chose sombre et malsaine était en train de prendre forme. Un groupe obscur né d’une alliance improbable entre trois acteurs de la scène underground, opérant chacun à des postes et dans des milieux différents, voit le jour et annonce sans perdre de temps qu’un premier méfait musical va être perpétré et que celui-ci aura des répercussions dans les années qui viennent. Si la bête est jeune elle n’en demeure pas moins sauvage. Thy Sepulchral Moon est son nom et « Incantations Inciting Demise », sa première démo, voit le jour officiellement sous l’étendard de Signal Rex, label du controversé Flavio Gamboa. Si son contenu ne sera apprécié que par une catégorie de personnes aimant plonger leurs esprits dans la violence et la malsanité sous leur forme la plus brut, les origines de cette démo ont de quoi rendre curieux même les plus sensibles afin qu’ils y jettent une oreille.

C’est avant tout sous l’impulsion du très prolifique artiste sud-coréen Vhan (officiant majoritairement aujourd’hui au travers d’Aek Gwi, son projet de Black Metal Raw/Ambient, et aussi connu récemment pour son label Misanthopic Art (Rituals of a Blasphemer, K.F.R., Dodsferd, Sargeist…) et ses illustrations), qu’est née l’idée d’un tel groupe. Bien qu’étant le principal compositeur il fut rapidement rejoint par un collègue guitariste jouant au sein de Nocturnal Cremation (Black/Thrash) ainsi que par un de ses très nombreux correspondants au poste de chanteur en la personne de Lord Mazigkeitus du groupe canadien Idolatry. Cette alliance internationale est d’ordinaire peu commune, mais alors là que peuvent bien donner les compositions d’un touche à tout cantonné majoritairement dans des sphères très orientées sur l’ambiant et l’atmosphérique et habitué à jouer avec les sonorités, un chanteur qui, certes, est le seul point fort d’un groupe lambda et peu intéressant avec son chant atypique et un guitariste dont le talent est aujourd’hui à découvrir mais semblant plus enclin aux riffs tranchants et rapides ?

Pour faire simple, Thy Sepulchral Moon est l’ensemble de toutes les qualités que l’on peut tirer de musiciens comme ceux sus-cités au service d’un Black/Death d’une noirceur totale, possédé et jusqu’au-boutiste dans sa démarche. Le caractère de la bête n’est pas difficile à cerner. Dix minutes d’écoute pour cinq morceaux, une intro formée de bruits inhumains, un premier riff très simple mais extrêmement bien rythmé suivi d’une basse chaotique et d’une boîte à rythme sonnant juste comme il faut pour ne rien entacher et même quelque part rajouter au côté inhumain de la chose. Le tout est supplanté par ce chant démentiel alternant avec un brio certain entre un chant Black Metal déchirant et agressif et des growls caverneux à l’image de l’ambiance troglodyte des morceaux concoctés par l’esprit de Vhan et sa maîtrise du son qu’il met au service de ses compositions redoutables de par leur simplicité et leur efficacité. On sent à certains moments que le groupe se cherche encore un peu dans la forme des compositions comme lors de la quatrième piste qui, loin d’être mauvaise, amène un changement dans le rythme de l’écoute en ralentissant complètement le tempo, transformant l’effet « courir pour survivre » qui émanait d’un titre comme « Banishment » en une expérience plus occulte et torturée. De la même manière, le deuxième titre poussera un peu plus les limites de la folie inhérente au groupe en poussant le concept dans ses derniers retranchements, ce qui, à la différence de « Curses, Foul and True », le titre final, fonctionne moins bien car la brutalité très jouissive est légèrement gâchée par un certain manque d’inspiration au niveau des riffs qui prennent de force aux tripes habituellement.

Le côté très cru et brut de décoffrage de cette demo rebutera les amateurs de mélodies faciles ou ceux qui aiment leur Black Metal avec une production clinique et millimétrée. Ici, tout est bien maîtrisé, bien exécuté et bien réfléchi mais prend immédiatement la forme d’un maelstrom de ténèbres et de haine, transpirant la folie et la dévotion qui saura ravir et emporter sans difficulté les amateurs de tels exutoires, surtout quand ils sortent du lot avec une personnalité certaine comme ici et surtout une réelle authenticité dans la forme et la démarche. Un projet à suivre de très près, qui fera beaucoup de bruit s’ils arrivent à maintenir ce cap tout en se forgeant des compositions encore plus matures et maîtrisées.

« Chaotic Spell of Black Terror Ritual ».

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