Originaire de Genk, en Belgique,
Disinterred est composé de Sven au chant, de
Kurt à la basse, de Steven à la batterie et, de Dwight et Koen aux guitares, et, officiant dans un « death-metal old –school ». Après une démo et un split, les belges voit leur Ep «
Incantation » dépoussiéré et réédité par les passionnés de Dolorem Records, en une édition strictement limitée à 100 exemplaires et numérotées.
L’artwork est sans équivoque, orné de deux couleurs principales (le noir et le gris), d’un pentagramme central, il fait penser aux vieilles cassettes que les plus âgés d’entre nous pouvaient s’échanger « sous le manteau » (ça nous rajeunit pas tout ça…), avec ce doux parfum de « do it yourself » de l’underground le plus profond.
«
Incantation » s’ouvre avec «
Sacrifice » et nous nous rendons vite compte qu’il n’y a pas tromperie sur la marchandise, le contenant reflétant parfaitement le contenu. Après un commencement lourd et massif, rehaussé d’une mélodie sous-jacente qui renvoie aux toutes premières heures de ParadiseLost, la déflagration se fait entendre sur l’accélération très ancrée vieille école, qui va suivre.
Pas de doutes non plus sur les influences, les bougres ont dû biberonner du
Entombed,
Dismember, Grave et consort à haute dose.
Les autres morceaux sont tous du même acabit (à une exception près),
Disinterred a décidé de tout écraser sur son passage et les compositions de bravoures se succèdent avec « Boundless Cruelty », « The promise » et «
Incantation », la rythmique est appuyée, le riffing est simple, efficace, massif et direct, la formation belge ne s’embarrasse pas de fioritures et frappe directement là où ça fait mal. Mais le combo sait également varier quelque peu la cadence, en proposant des parties blastées comme sur « Boundless cruelty » ou le début de « The promise », des rythmiques soutenues dont la frontière entre « thrash » et « death » est très mince, mais surtout des breaks pachydermiques, ultra massifs comme le final du morceau titre ou « Boundless cruelty ».
Seul « Dies irae », sorte d'outro, dénote du reste du Ep, cette composition qui clôt l’opus, est très rampante et sinueuse, proche du « doom » et ajoute à l’ambiance poisseuse de l’ensemble. Aussi, la production est très typée suédoise « ancienne époque », avec un gros son gras et dégoulinant mais assez clair pour rendre l’ensemble percutant.
Et, c’est sans doute le principal défaut de ce disque. Il est vrai que ce son fait honneur aux influences de
Disinterred, mais il ne permet pas au groupe de se différencier des nombreuses formations qui y ont recours au nom du sacro-saint « revival » et, du coup, atténue grandement sa personnalité. De même que pratiquer ce type de « death » est devenu monnaie courante, conférant à un manque d’originalité et, le groupe ne déroge malheureusement pas à la règle. Enfin, même s’il fait montre de quelques variations rythmiques, celles-ci ne sont pas assez prononcées et enlève de la force impactante des accélérations.
Encore une fois, les ptits gars de Dolorem Records ont eu le nez creux, «
Incantation » est très plaisant et ne fait pas dans la dentelle,
Disinterred fonce dans le tas, sans se soucier des dommages collatéraux qu’il pourrait causer. Mais plus de nuances dans les rythmes augmenterait la percussion des compositions et, une émancipation de ses influences lui donnerait une plus grande identité, ce qui leur permettrait, peut-être, de s’extirper de la masse grouillante du « revival swedish death-metal ».
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