In the Woods

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16/20
Nom du groupe Masakabra
Nom de l'album In the Woods
Type EP
Date de parution 30 Septembre 2016
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 In the Woods
Ecouter01:58
2.
 Primal Rage
Ecouter04:44
3.
 Żartowniś
 03:45
4.
 167 i pół
 03:26
5.
 Our Land
Ecouter03:56
6.
 Luna
Ecouter07:18

Durée totale : 25:07

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Masakabra

  • ?artowni?
  • 167 i pó?


  • Chronique @ ericb4

    02 Mai 2017

    Une proposition plurielle et vibrante, mais encore prise dans son jus...

    Originaire de Lublin et formé en 2013, Masakabra est un talentueux mais discret septet de metal symphonique gothique polonais, flirtant avec le hard rock, le folk et le dark gothique. Dans cette mouvance, Krystian (guitare), Kamil (chant et guitare), Tomek (basse), Magda 'DarkBunny' (claviers), Marek (batterie et percussions), Agata (chant et instruments à vents) et Ania 'Ruda' (frontwoman) nous octroient, 3 ans plus tard, leur premier EP dénommé « In the Woods » ; laconique autoproduction de 6 titres égrainés sur un ruban auditif de 25 minutes plutôt vitaminées, souvent mélodieuses, parfois empreintes de noirceur, sans temps morts ni longueurs superflues. Une honnête qualité d'enregistrement, un mixage bien équilibré, des arrangements de bonne facture, confèrent à cette œuvre, cherchant ses sources du côté de ReVamp, Ela, Draconian, Blackmore's Night, une dimension professionnelle. Ce qui n'est pas le moindre de ses mérites, même si certaines notes résiduelles et quelques carences relatives aux finitions trahissent le jeune âge de ce projet.

    Comme souvent dans ce registre metal, l'album débute par un instrumental. Mais contrairement à ses homologues, c'est le titre éponyme de l'album, « In the Woods », qui fait office d'entame de l'opus. Il s'agit d'un bref et progressif instrumental, au demeurant peu convenu, où l'angoissant hululement d'une chouette sur fond de bruissement de feuilles d'arbres enchevêtrés contraste avec d'avenants mais répétitifs riffs gras et étirés ; ces derniers glissant au fil du déploiement de flûtes graciles et de nappes synthétiques enveloppantes. Une atmosphère mystérieuse, voire glaciale est ainsi savamment entretenue par les arrangements nightwishiens dispensés par nos acolytes.

    Dans l'ensemble, ce sont les mid tempi qui auraient le vent en poupe, s'imposant sur la moitié de l'effort, suivant deux orientations stylistiques différentes. D'une part, l'empreinte hard rock s'avère judicieusement harmonisée à la patte symphonique originelle. Aussi, des riffs saillants rugissent ainsi que des roulements de tambours abrupts et réguliers sur « Primal Rage », dynamique mid tempo symphonique gothique un zeste hard rock, dans la veine harmonique conjointe de ReVamp (en référence à « ReVamp », 1er opus du combo néerlandais) et d'Ela (dans la lignée de « Make My Day », 2nd album du groupe de hard rock allemand), dont la frontwoman emprunte le chatoyant et puissant grain de voix. Si la ligne mélodique s'avère peu oscillatoire et donnant une impression de déjà entendue, elle n'en demeure pas moins immersive, notamment sur un vivifiant refrain qu'on ne quittera qu'à regret.

    D'autre part, l'orientation dark gothique choisie par le combo révèle également sa capacité à nous faire frissonner. Ainsi, puissant et nourri de riffs cinglants et graveleux, l'énergisant et sombre « Żartowniś », dans la veine atmosphérique de Draconian, inquiète, désarçonne parfois mais, de par ses harmoniques, maintient l'attention constante de bout en bout de la piste. En outre, le morceau nous impose d'inaltérables growls caverneux et tranchants, évoluant en alternance avec un trio féminin en voix claires. Originale et troublante combinaison qui a pour corollaire un saisissant solo de guitare. Sur une rythmique syncopée et un riffing du même calibre, se calant sur un schéma oratoire similaire, les growls de Kamil apparaissant néanmoins plus coupants encore, le mid tempo « 167 i pół » s'illustre à son tour. Ce faisant, ce titre se montre cependant un poil plus agressif, voire saignant, libérant parfois les mustangs, sans toutefois y perdre en mélodicité.

    Pour varier son offre tout en conservant son identité propre, la bande s'est tournée, et avec succès, vers une ambiance plus festive. Ainsi, d'obédience folk rock, l'entraînant « Our Land » combine harmonieusement flûte et accordéon, voix masculine et féminines claires dans un climat jovial, et ce, non sans rappeler l'atmosphère de « The Village Lanterne » de Blackmore's Night. Bien cadencé et d'une énergie aisément communicative, cette plage endiablée se dote en prime d'une sente mélodique simple mais enivrante, susceptible de déclencher un headbang bien senti et de s'imprimer durablement dans les mémoires de ceux qui y auront goûté. Un style qui sied particulièrement bien à nos compères.

    Enfin, lorsqu'il touche aux moments tamisés, le combo les expose avec sensibilité et une certaine élégance. Et cela, à l'image d'une fresque de plus de 7 minutes intitulée « Luna ». Celle-ci s'offre telle une délicate et pénétrante ballade progressive enjolivée par les cristallines patines de la maîtresse de cérémonie et sous-tendue par des nappes synthétiques douces et feutrées. Dans le sillage de Tori Amos avec un soupçon d'Alanis Morissette, cet instant de félicité joue à plein sur l'émotion que le collectif polonais ne peine aucunement à communiquer et à générer chez l'auditeur. Malgré la longueur du moment intimiste, on reste sous l'emprise des touchants accords et de la fine et captatrice mélodicité prodiguée par la jeune et valeureuse troupe. En outre, un fondant refrain, mis en habits de lumière tant par les arrangements instrumentaux que par les limpides et vibrantes inflexions de la belle, contribue à nous rallier à sa cause. On regrettera peut-être une clôture plutôt abrupte, inappropriée dans ce registre.

    Pour un premier jet, le groupe polonais s'en sort honorablement, parvenant à maintenir constante l'attention de votre humble serviteur sur son œuvre. Tant le chant ensorceleur de la déesse que le potentiel technique et un sens inné de la mélodie qui fait mouche renseignent sur les intentions de la troupe d'en découdre face à une concurrence de plus en plus féroce. Si la production doit gagner en maturité sur le plan logistique et se lisser encore, elle témoigne cependant d'une inspiration féconde de ses auteurs, perceptible sur chacune de leurs compositions. Variée dans ses atmosphères et ses exercices de style, cristallisant déjà une signature artistique propre, cette offrande saura trouver un écho favorable auprès d'un auditoire déjà sensibilisé aux sources d'inspiration du combo. A l'aune de ce message musical encore pris dans son jus mais toutefois affirmé, on entrevoit déjà une carrière au long cours pour nos sept mercenaires...


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