Décidément, le label Anticulture ne cesse de m'étonner... J'ai beaucoup aimé le dernier album de SLIT et l'incroyable album de TANGAROA, "Day", m'a mis par terre, c'est au tour de cet album de THE SENSELESS de m'exploser la tête avec bonheur. Ne vous fiez surtout pas à la pochette digne d'un album de beach rock, ni à la tête du bonhomme, au dos du boitier, qui regarde l'horizon, écharpe dans le vent et regard de cocker triste. Le bonhomme en question, c'est le bassiste de THE BERZERKER...
Sam Bean a enregistré les idées qu"il a amassé depuis près de deux ans et le résultat est totalement original, dur de mettre un nom sur ce style musical. Contrairement à ce que pourrait laisser penser la pochette de l'album, pas question ici d'une musique fun à écouter autour d'un feu de plage, guitare acoustique à la main. J'ai plutôt eu l'impression de me ramasser un tsunami sur la tronche, une déferlante de haine d'une violence profonde. Car il s'agit bien de grind, mais à mon sens, beaucoup plus riche et original que celui de THE BERZERKER. Les morceaux ne se limitent pas à du bastonnage primaire, le travail sur les ambiances et les structures est réel. Sam bean parvient, sur des titres assez courts, a développer des idées totalement originales. Pour cela, notre homme ne se fixe pas de limites et assemble des parties purement brutales à les lignes mélodiques, voir carrément planantes, pour accoucher au final de titres captivants comme les délicieux "
Vacation" ou "Evilicious".
Pas mal de samples sont égalment présents, mais ils sont utilisés de façon très habiles, sans alourdir les compos. Au contraire, ceux-ci rendent les morceaux encore plus percutants et personnels. Les riffs, quand à eux, sont souvent chaotiques et alambiqués et s'accouplent très bien aux vocaux saturés qui me rappellent ceux du groupe DEFECATION, le projet solo de Mitch Harris. Sam Bean ne rechigne pas non plus à ajouter de temps en temps une petite touche catchy ou hardcore à certains riffs et nous balance des morceaux plus directs comme "Crippled
Trash".
Il faut savoir que l'album est tout de même produit par Russ Russell (NAPALM DEATH, DIMMU BORGIR...) et que Matt Wilcock (THE BERZERKER) apporte sa contribution dans l'enregistrement des parties de grattes.
La grosse surprise vient principalement du dernier titre, "After Happy
Ever", qui risque d'en faire fuire plus d'un. Sam Bean prend d'ailleurs soin d'ajouter en mise en garde à côté du titre, la mention "Unmetal". En effet, ce morceau démarre dans une veine techno/dance digne des années 90, avec beats organiques et ligne de synthé répetitive, mais s'enrichit progressivement avec de très bonnes mélodies de guitare. Quand je vous disais que ce musicien ne s'est pas fixé de limite ! Je vous l'avoue, moi qui exècre la techno ou la dance (ça vous étonne ?), j'ai été litéralement emporté par ce morceau incroyable qui dépasse les 6 minutes, quand les autres atteignent en moyenne les 2 minutes 30.
Je n'en doute pas, "In the
Realm of the
Senseless" est un album tonitruant qui ne s'adresse pas à un public très large. C'est l'oeuvre d'un musicien bourré de talent et sans oeillères, capable de mélanger émotion et brutalité sans jamais être simpliste. Personnelement, j'ai adoré, d'autres trouveront ça abominable, en tout cas, le résultat ne peut pas laisser indifférent !
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