Guitariste du groupe de deathcore progressif
Born Of Osiris depuis 2009, ce n’est que six ans plus tard que Lee McKinney démarre sa carrière solo. Cette même année, le musicien publiera son tout premier titre
Skylasher mais il faudra attendre quatre longues années avant que ce dernier annonce son premier album
Infinite Mind. Cette première toile fut le prémisse de l’évolution de BoO dans une musique plus progressive, parfois plus pop, ponctuée d’instants d’évasions généralement caractérisées par les prestations au synthétiseur et au saxophone. L’artiste n’en oubliera aucunement quelques attraits djent avec des sonorités agressives et des structures assez complexes.
A la différence des futures parutions de
Born Of Osiris, Lee McKinney affiche des travaux purement instrumentaux et surtout bien plus accessibles puisqu’il n’est ici pas du tout question de deathcore ou de metalcore mais bien de metal progressif. Pour une entrée en matière dans l’univers futuriste et effarouché de la formation de death/metalcore, le projet personnel du guitariste est un bon tremplin et est surtout nécessaire pour comprendre les nuances, les influences du groupe.
De l’avis de votre modeste chroniqueur, si vous connaissez bien l’histoire et la discographie du quintet américain, le premier opus de Sir McKinney est clairement dispensable. Bien que tout à fait correct et même apaisant, musicalement parlant, il ne possède pas de grands bouleversements ou de moments clés qui lui permettraient d’être intemporel. L’Américain devra donc faire ses preuves dans son second disque
In the Light of Knowledge, publié sous le label Sumerian Records.
Tout comme son prédécesseur, la tracklist est excessivement courte avec seulement huit titres et une durée d’écoute qui n’atteint même pas les trente minutes, très limite pour un long play. Une nouvelle fois, l’artwork est une somptueuse référence aux pochettes de
Born Of Osiris sur leur milieu de carrière. Le guitariste américain nous affiche directement l’étendu de sa technicité et de son sens de la mélodicité.
Le morceau d’ouverture Crystal Song est une initiation dans une ambiance enjoliveuse, groovy mais aussi très relaxante, un envol dans une mélodie aérienne principalement dû à un riffing poétique et élevé. La direction plus pop se fait directement ressentir dans la texture des claviers et rappellent les premières esquisses d’
Owl City. C’est d’ailleurs une Youtubeuse Misstiq qui s’occupe des compositions au piano sur cette toile. L’ajout de chœurs apporte sérénité et délicatesse.
La plupart des titres suivront cette tendance chilling et réconfortante. Bien que la production soit soignée et que les morceaux appellent à la liberté ainsi qu’à l’exaltation en ces périodes délicates, notre multi instrumentaliste tourne parfois en rond et à tendance à pousser jusqu’à l’extrême son concept. L’éponyme propose un fil conducteur qui aura bien du mal à se renouveler, si bien que les notes de guitare se verront être assez cycliques dans l’ensemble, même si l’on note quelques légères envolées. Mais c’est surtout le travail au synthétiseur qui est la preuve irréfutable de cette redondance et qui restera désagréablement en tête.
A côté de ces instrumentaux dénués d’intérêt et rapidement énervants, Lee McKinney est pourtant capable d’attiser notre curiosité et même à nous prendre de court. Prenons par exemple Stormrage : cette introduction avec cette guitare chunky, cette prise en agressivité, cette apparence plus chaotique et démentielle sont de véritables tournants, des changements qui perturbent un enthousiasme qui était omniprésent jusqu’à maintenant. Même si le milieu du morceau va reprendre une tournure plus délicate et sensuelle, elle est merveilleusement bien accompagnée par un saxophone aguicheur. L’outro de la mélodie reprendra les mêmes codes que l’intro, si ce n’est que l’instrument à vent nous suivra jusqu’à bout et deviendra même complètement loufoque pour une tendance jazzy bienvenue.
Une autre très bonne satisfaction vient du titre final The Maven (In The Sky). La mélodie manie parfaitement les normes de
Born Of Osiris : des breakdowns pour l’aspect percutant, un riffing acéré assez simple dans son exécution mais terriblement efficace, quelques slaps de basse pour l’apport de variété ainsi qu’un rythme lent et imposant pour accentuer un peu plus cette épaisseur. Ce que l’on regrettera sans aucun doute, c’est que la chanson soit un peu en contrecourant des autres puisqu’en comparaison avec Stromrage, le morceau n’affiche aucun penchant euphorique ou harmonieux.
Au final, il n’y aura pas eu tant de révolution dans la composition personnelle de Lee McKinney par rapport à ses précédentes expériences. On voit que l’Américain maîtrise son sujet et l’exécute sans grandes contraintes. Le rendu est tout à fait convenable et ne contient aucun temps faibles malgré des surcharges inutiles. Maintenant,
In the Light of Knowledge n’a pas tant d’atouts qui nous fait sauter au plafond même si l’on sent parfois une volonté de se montrer un peu plus authentique. Cette deuxième proposition se montre donc aussi dispensable que la première et questionne quant à l’intérêt de ce projet individuel.
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