Le monde arabe se montre obstinément discret dans l’univers
Metal. Une culture considérée là bas comme trop occidentale, voir même comme satanique. Une accusation qui pourrait marcher concernant le black metal, mais poreuse pour les autres styles englobant cette musique plus riche et plus variée que l’on ose prétendre. Parmi les pays d’Afrique du Nord, un d’entre eux s’illustre particulièrement, il s’agit de la Tunisie portée quasiment à elle toute seule par l’illustre «
Myrath ». Le Maroc peine encore à trouver sa perle qui lui ferait franchir les frontières et pourrait l’emmener de l’autre côté de la méditerranée. On pourrait peut être compter à l’avenir sur une formation originaire de la ville d’Agadir, à la production encore très embryonnaire. Ils nous proposent à ce jour qu’une petite démo instrumentale de deux titres intitulée « In a
Journey to the East ». Ce groupe amateur de power progressif n’a pourtant pas vocation à ne réaliser que du metal instrumental. On compte un chanteur en son sein. « In a
Journey to the East » serait donc qu’une simple esquisse musicale, un pied à l’étrier avant une hypothétique course. Un moyen de se tester en premier lieu uniquement sur le plan de la musique. On aurait donc ainsi un petit effort timide qui laisserait présager quelque chose de plus fort par la suite. Tel serait le souhait provisoire de « Chimiraz », faisant preuve de la plus grande prudence.
« Ouverture » sera sans doute présenté comme futur introduction d’un prochaine album. Il est vrai que l’idée d’un album reste vague, c’est néanmoins ainsi qu’on le ressent. D’ailleurs le titre le laisse d’autant plus présager. On y remarque une forte présence du clavier de Nawfal Taleb, prenant l’enveloppe d’airs de clavecin. Dans cet élan, cet environnement mélodique la guitare effectuera quelques approches discrètes. Une discrétion qui peut se comprendre comme un certain manque de technicité et de maîtrise. Ce qui pourra se vérifier sur « Scandalous
Fact », titre qui semble conçu de sorte à y ajouter un futur chant. La musique y est plus volontairement orientale, comblant notablement notre intérêt, malgré un penchant vers «
Symphony X » décelable. Contrairement à « Ouverture » les claviers limpides font place à quelques parasites. De petits couacs que l’on perçoit aussi du côté de la guitare de Driss Ait Elkassi, n’enlevant cependant que très peu à la qualité globale de la prestation. Cela sonnerait parfois synthétique, mais on parvient à l’équilibre grâce à une composition suffisamment élaborée.
Il faudra se montrer indulgent vis-à-vis de cette première démo autoproduite, pas trop mal en somme. Peu de chose en conséquence pour réellement jauger le devenir de cette formation que l’on voudrait éclatant. « Chimiraz », nouvelle étoile metal du Maroc? Une question en suspens tant que la formation n’aura pas produit un véritable opus.
13/20
Faut voir, faut voir...
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