La scène black symphonique russe est si variée et si disparate qu'il est difficile pour une grande majorité des groupes de s'exporter, notamment en Occident. Et pourtant, la Russie n'est pas avare depuis quelques années en matière de black symphonique, les combos sont de plus en plus fréquents, mais le soucis réside dans l'originalité de chacun : en effet, le soucis principal réside dans le manque de personnalité et le pompage d'ambiances chez les pointures du genre. Ce qui ne va pas en faveur de cette scène qui ne manque pourtant pas de talents...
En 2009 par exemple,
Arcanorum Astrum avait fait bonne impression avec la sortie d'un EP très bien exécuté, mêlant ambiance, agressivité, mélodie et efficacité. La même année,
Astel Oscora sort son premier album, arrivant à faire de l'atmo et du symphonique quelque chose de particulier et majestueux.
Les sorties du genre ne sont pas si courantes en Russie mais il arrive parfois qu'un groupe en particulier sorte du lot, évitant pour le coup de s'intégrer dans tout le panel de formations officiant dans quelque chose de moyen.
Veliar par exemple, fait partie de ces révélations russes dont on aimerait entendre parler plus souvent. Faisant dans un black death symphonique, le quintette de Taganrog arrive à faire de son style quelque chose de moins bateau, sans tomber dans les gros clichés du style.
Avant d'obtenir l'aide de
Demether Grail de Grailight Productions pour une signature et une distribution plus avantageuses,
Veliar a sorti deux productions, à savoir une démo et un album, passées totalement inaperçues. Par contre l'arrivée de « In
Reflection of the
Decayed World » pourrait changer la donne, en Russie et ailleurs, étant donné la qualité du travail effectué sur cet opus : la production a été confiée à Sergey « Lazar » d'
Arkona et de
Rossomahaar tandis que la pochette a été réalisée par Vladimir Gulevskiy. Cette dernière représente tout ce qu'il y a de plus morbide et pessimiste, à savoir les conséquences sinistres de l'homme ainsi que quelques « catastrophes » naturelles : les bâtiments ne sont plus que carcasses, le ciel est en feu, le sol s'effondre, une supernova éclate et une éclipse intervient.
« In
Reflection of the
Decayed World » met bien en valeur cette vision sombre et chaotique, notamment dans les thématiques de l'oeuvre, mettant en relief le déclin, le grief, la contemplation philosophique vis-à-vis du cous naturel des choses pris au piège à l'intérieur d'un prisme d'oppression urbaine, ainsi que la mauvaise nature humaine et ses tendances suicidaires et/ou meurtrières.
L'album se compose de quatorze titres dont quatre sont des versions anglaises des tous premiers titres. Grâce à cela, nous pouvons en déduire que tout est chanté en russe, chose que l'on retrouve chez la majeure partie des groupes du coin. « Belly of Barkhans » ouvre l'opus avec un soupçon de sonorités orientales, le mot « belly » en lui-même rappelant le terme anglophone pour désigner une danse du Moyen-Orient. La suite se corse pour nous offrir un black death symphonique plutôt rentre-dedans et assez efficace, les notes de piano s’intègrent bien dans ce paysage sombre et ambiancé où les riffs et les soli restent plutôt bien exécutés. Des parties posées font leur apparition, ainsi qu'un break où l'on peut entendre une mélodie électronique et presque arabisante, à la manière d'un
Thyrane sur «
Heretic Hunt » (« Hypnotic » - 2003), sous couvert d'une double pédale et de riffs entraînants.
Veliar étonne par la précision des riffs et la maîtrise de la voix, tout en sachant incorporé des éléments légèrement improbables aux moments les plus opportuns. Les parties thrashisantes par exemple apportent une touche plus groovy tandis que les passages mettant en valeur des claviers symphoniques impériaux renforcent les ambiances («
Abyss of
Dimension », «
Crusader »). De plus, un « Like a Mercury » cache des surprises, tant par le côté expérimental des claviers et des riffs que par le côté inattendu de certains passages : à 03:26, nous aurons droit à un ensemble mécanique et industriel, où l'on peut entendre une respiration saturée comme dans un masque à gaz et un son électronique allant et venant comme un réacteur. Puis, le final se révèle dynamique et entraînant, afin de nous laisser sur une très bonne impression. Enfin, « Mistful
Dictator » nous gratifie d'un solo de basse.
Même si certains passages rappellent la scène black/death symphonique polonaise,
Veliar arrive tout de même à imposer une certaine personnalité et un dynamisme qui lui colle parfaitement à la peau. Soutenu par une production solide, « In
Reflection of the
Decayed World » arrive à imposer un style russe, même si tout n'est pas à retenir non plus (la faiblesse de « New
Night », le côté trop basique de « In the
Veil of Oblivion », ou les quatre bonus qui ne servent qu'à intégrer un chant anglais, sans plus).
Veliar ne fait pas non plus un black/death symphonique ultra original mais il arrive tout de même à nous caler le temps d'une cinquantaine de minutes.
Pas mal, non ?
Sinon, tu les découvres ou tous ces albums? Je te vois en chroniquer pleins.
Des ambiances arabisantes sur des morceaux, et d'autres mécaniques, hum...tu as dû beaucoup apprécier ces passages te connaissant =p
Merci en tout cas pour vos commentaires ;)
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