Développant un Stoner
Doom tirant légèrement vers le
Sludge pêchu et ambiancé,
Bretus est né en 2000 dans la ville italienne de Cataranzo sous l'impulsion de Ghenes, guitariste et bassiste de la formation. Après un EP sorti en 2010, les calabrais signent en
2012 pour un album chez Arx Production, qui dès le premier morceau sonne déjà comme un bon cru pour les amateurs.
Si en soi il n'y a rien de révolutionnaire puisque les habituelles influences du style jouent une fois de plus ici, Black Sab,
Cathedral voir
Candlemass en têtes, la qualité se retrouve néanmoins au rendez vous. On peut déjà remarquer un travail de composition très sérieux et efficace, les morceaux évitant grâce à divers changements de rythme et de riff toute répétitivité, écueil trop courant des formations de seconde zone du genre. Les Italiens savent ce qu'ils veulent jouer et le font avec talent, quittes à ne rien proposer de nouveau sur le fond. Du très bon "
Insomnia" à l'instrumental "The
Black Sheep", rien dans le cœur des morceaux ne déroutera véritablement l'amateur du genre, en terrain assez bien connu mais appréciable. Il en est de même pour le timbre du chanteur Zagarus, bien dans le ton de l'album et les canons du style. Efficace, privilégiant un relatif punch à une ambiance plus décadente, le chanteur tire son épingle du jeu et offre une prestation agréable, à l'exception partielle du refrain du titre "
Escape" et de ses cris pourtant très catchys typés Stoner
Sludge qui m'ont légèrement bloqué, de manière entièrement subjective toutefois.
Là où le groupe parvient à se forger une personnalité plus marquée, c'est dans la mise en place des éléments d'ambiance. Que ce soit la présence de claviers (très importante sur le dernier titre notamment), entre atmosphère mystique et sonorités psychédéliques sans doute moins surprenantes, les passages acoustiques comme sur l'interlude "Leaves of Grass" ou les divers sample naturels nocturnes (loups, chouettes..),
Bretus se veut porteur d'une atmosphère relativement personnelle. Si certains éléments auraient pût être approfondis ou améliorés, la formation italienne a du moins le mérite d'avoir su créer sa petite touche propre au groupe, d'autant que celle-ci s'avère très appréciable au final, à l'image de la très sympathique (mais relativement surprenante pour le genre) pochette..
Sorti chez les ukrainiens d'Arx Productions, cet "
In Onirica" dispose d'une production très solide et relativement propre, qui symbolise bien l'album dans son ensemble: efficace et racé, bien que pas fondamentalement révolutionnaire. Ceci dit, l'originalité n'est pas forcément ce que l'on attend en général du style en question et les aficionados devraient largement s'y retrouver...
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