In Death We Meet

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17/20
Nom du groupe Derkéta
Nom de l'album In Death We Meet
Type Album
Date de parution 24 Mai 2012
Labels Self-Produced
Style MusicalDoom Death
Membres possèdant cet album19

Tracklist

Re-Issue in 2015 by Ibex Moon Records.
1.
 Goddess of Death
 10:13
2.
 Obscurities of Darkness
 06:28
3.
 Rest in Peace
 05:14
4.
 Until Our Death
 04:39
5.
 Shadows of the Past
 06:07
6.
 Last Rites
 06:16
7.
 Witchburned
 05:03
8.
 In Death We Meet
 05:21

Durée totale : 49:21

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Derkéta


Chronique @ Fabien

16 Août 2012

The culmination of 24 years of existence.

Déesse de la mort dans le royaume de Koush, Derkéta est aussi l’entité deathdoom de Sharon Bascovski (guitare, basse, growls), fondée fin 1988 à Pittsburgh en Pennsylvanie avec son amie Terri Hegen à la batterie, et connue pour être la première formation deathmetal entièrement féminine. Sans bassiste permanent, le duo enregistre dès 1989 sa première rehearsal-tape, suivie de la démo The Unholy Ground, qui forge plus précisément le son du groupe jusqu’à aujourd’hui. Durant l’été 1990, le duo est alors contacté pour la sortie d’un EP chez le label nord-américain Seraphic Decay, auteur durant cette période d’une flopée de réalisations équivalentes d’Incantation, Mortician ou Goreaphobia. Sans nouveau matériel, Sharon et Terri réenregistrent dans les mêmes studios deux morceaux de leur précédente démo, bien que les sessions de Premature Burial s’avèrent cette fois-ci bien plus stressantes. Tandis que Mary Bielich rejoint le groupe en 1991 au poste de bassiste et que Robin Mazen s’apprête à en faire de même en tant que seconde guitariste, Sharon et Terri se brouillent alors définitivement, entrainant l’arrêt prématuré de la formation en fin d’année.

Si Terri et Mary rejoignent pour un temps Dana Duffey au sein de Mythic, second groupe deathdoom entièrement féminin et auteur du mémorable EP Mourning in the Winter Solstice en 1993, Derkéta vivote quant à lui grâce à Sharon Bascovsky, ponctuellement épaulée par le batteur Jim Sadist de Nunslaughter. Ces longues années de faible activité sont marquées par quelques petits enregistrements, pour citer notamment les deux morceaux de Begotten Son en split-EP avec Nunslaughter en 1999. C’est plus précisément en 2002, lorsque Roy de Necroharmonic Records contacte Sharon pour la sortie de Goddess of Death, la compilation de tous les vieux enregistrements, que cette dernière décide de renouer avec Terri Hegen, sa condition sine qua none pour retrouver l’alchimie particulière des meilleures années. Certaine et motivée, Sharon s’emploie alors activement à l’écriture de nouveaux morceaux, composant autour de 2002 toute l’ossature de son futur premier album. Si le contact passe de nouveau bien entre les deux amies, il faudra toutefois de nombreuses années avant que Terri rejoigne Derkéta de façon permanente, Sharon ayant déjà récupéré en 2006 ses anciennes collègues Mary Bielich et Robin Mazen, ayant échangé leurs instruments entre temps. Le quatuor de nouveau réuni donne dès lors plusieurs concerts jusqu’à 2011, année où il rentre enfin en studio pour la capture de In Death We Meet, entièrement pensé par Sharon dix années auparavant !

Inutile ainsi de préciser combien In Death We Meet est empreint de cette aura de la fin des eighties et du début des nineties, et combien nos interprètes parviennent à retrouver cette saveur deathdoom si proche de leurs premières années, non loin de l’atmosphère glauque d’un Autopsy à l’époque de Retribution for the Dead et Mental Funeral, la viscosité en moins. A ce titre, la première piste Goddess of Death est une réussite, dix minutes calées entre saveurs doom funéraires et un deathmetal plus rugueux, s’enchainant sur le titre Obscurities of Darkness aux rythmes lents et aux riffs tout aussi immersifs. La notion de technicité est ici toute relative, puisque qu’il n’est question ni de démonstration, ni de superposition de riffs, ni de leads éclatantes, mais uniquement d’une osmose en quatre musiciennes, alchimie qui fonctionne parfaitement, Derkéta ayant pris le soin (et ressenti ce besoin) de répéter plusieurs années et d’effectuer plusieurs concerts avant de se lancer sans tricherie en studio. Ainsi, si le cœur de l’album ne renferme pas de surprise particulière, tant l’articulation de chaque morceau reste similaire, In Death We Meet conserve son intérêt au fil de son avancée jusqu’à son excellent titre éponyme en clôture, grâce à ce fil conducteur solide et cette ambiance doom & death parfaitement entretenue.

A l’image des growls de Sharon Bascovski, sans comparaison avec la puissance des terribles grunts de Corinne Van den Brand au sein du regretté Acrostichon, In Death We Meet est un disque qui respire l'authenticité de bout en bout. Attendu de nombreuses années, 24 ans après la formation du groupe exactement, il est ainsi celui que les deathsters espéraient au début des années 90 de la part de Derkéta, à l’heure où tant de formations se tournent par souci de mode vers le deathmetal old school sans en retrouver la saveur. Difficile en revanche de prévoir un futur successeur à ce premier album impeccablement autoproduit, sincère et sans artifice, la mission première de Sharon étant d’ores et déjà remplie, tandis que Terri a de nouveau dû quitter le groupe faute à son calendrier.

Fabien.

3 Commentaires

9 J'aime

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sijj - 16 Août 2012:
Superbe chronique! Perso je n'avais pas trop accroché à l'édition Necroharmonic Goddess of Death, mais là, exactement comme tu le décris si bien, et comme Rheindarst, c'est tout en équilibre et en maturité que cet album tourne très régulièrement dans mes oreilles.
Atmosfear - 10 Juillet 2016: Splendide album avec mine de rien des moments cultes comme le morceau titre qui rend hommage à une amie disparue, Daba A. Shimek. Last Rites est aussi un mes morceaux préférés avec Rest in Peace...Il en demeure quelque chose de "gentiment épique"....Hélas en effet je doute qu'il y est un successeur à ce disque mais j'en serais curieux et sans doute friand...
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