Groupe originaire de Kalamazoo, dans le Michigan,
Winterus s’est d’abord fait connaitre sous le nom de
The Ancient. Le groupe officiait alors dans du death/black aussi mélodique que résolument bourrin et, à travers leur EP A
Frozen Path, rejoignait la vague des neo-suiveurs de
Behemoth. C’était le bon temps, c’était il y a un an… Désormais labelisé Lifeforce Records, le groupe a décidé de changer de nom, de style, de musique. Bien mal leur a pris.
Tout commence par une intro entièrement instrumentale, mélodique, torturée, d’une durée équivoque de presque quatre minutes ; de quoi mettre en appétit quant à la suite. Débute alors le premier vrai morceau d’
In Carbon Mysticism, "
Reborn". Ca blaste sec, les allers-retours mélodiques se succèdent, le chant tourmenté s’élève, l’influence des grands comme
Dissection et
Immortal se fait grandement sentir. Finies les mélodies « brutales », finies les saccades destructrices et le chant ravageur qui faisaient de
The Ancient un groupe certes peu original en soi mais bien efficace. Place désormais à du pur black metal ordinaire, maintes fois écouté, oubliable et ennuyeux.
Non pas que ce premier album soit dépourvu de qualités, c’est juste que celles-ci sont très mal organisées. La disposition des morceaux est aussi originale qu’alarmante à la première écoute : une longue introduction mélodique qui s’enchaîne avec un morceau chanté… et ainsi de suite ! En effet, l’album est constitué de neuf morceaux : trois « normaux » enregistrés en studio alternant tour à tour avec trois instrumentaux et trois dits live (c’est-à-dire enregistrés pour l’album en concert). Plutôt flemmards pour un premier album, non ? Ou bien est-ce tout simplement un concept original instauré par la formation ? Dans tous les cas, la pilule passe plutôt mal…
On pourrait effectivement considérer les trois derniers morceaux comme du pur remplissage afin de faire de leur première galette un full-lenght. Ils ne sont de toute façon pas très mémorables, les morceaux étant plutôt plats, sans réelle saveur (notamment "
Dusk Unveils") et peu attractifs malgré le très bon son live qui rajoute un léger côté raw (sûrement souhaité par le groupe). En fait,
In Carbon Mysticism ne vaut concrètement que pour ses trois morceaux instrumentaux, véritables efforts de composition peut-être (trop) fortement inspiré par
Dissection mais indéniablement magnifiques, en particulier "Moonlust", prenant du début à la fin grâce à son rythme changeant et ses mélodies envolées. Le titre introductif "Lone Wolves" est également monstrueux, servant à la fois de prélude à l’album tout en étant un titre complet à part entière.
Ainsi, nous découvrons un album très original en soi mais aussi très inégal, le groupe alternant entre titres instrumentaux mélodiques et morceaux typés black metal d’un classicisme effarant, ennuyeux et aux sonorités mille fois entendues. En signant avec un gros label,
Winterus a donc confondu vitesse et précipitation, pondant par conséquent un album quasi-raté qui aurait pu cependant être réussi avec moins d’hésitation quant à l’orientation musicale sélectionnée par le groupe. En attendant un deuxième opus plus personnel…
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