Implosion

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14/20
Nom du groupe Unlumination
Nom de l'album Implosion
Type Demo
Date de parution 17 Décembre 2010
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Blind Morality
Ecouter04:04
2.
 Blizzard
Ecouter04:17
3.
 Acquainted with the Night
Ecouter04:12
4.
 The Letter
Ecouter05:19
5.
 The Altar
Ecouter07:30
6.
 ...Inside My Madness
 00:39
7.
 Solipsism
Ecouter03:54
8.
 Follow the Shadow
Ecouter03:32
9.
 Wormwood
Ecouter04:08

Durée totale : 37:35

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Unlumination



Chronique @ ericb4

28 Novembre 2016

Pas encore un foudre de guerre mais un potentiel s'esquisse déjà...

Encore une énième formation metal symphonique à chanteuse, probablement sans lendemain, me direz-vous et vous auriez sans doute raison... Mais lorsqu'on sait que c'est à l'aune d'un savoureux patchwork mêlant savamment les empreintes d'Amberian Dawn à l'époque de « River of Tuoni », d'un Nightwish, à l'instar de « Angels Fall First » et d'un Within Temptation estampé « Mother Earth », accolées à une touche singulière slave, que ce jeune quartet polonais originaire de Cracovie place ses espoirs, une irrépressible curiosité risque alors de s'emparer de quelques tympans, y compris parmi les plus aguerris à un style au demeurant déjà galvaudé... Et, selon votre humble serviteur, on aurait tort de tourner le dos aux célestes et caressantes envolées de la soprano Angelika Bryla (à mi-chemin entre celles de Heidi Parviainen (Dark Sarah, ex-Amberian Dawn) et de Carina Haselmann (ex-Arven)), aux inspirées et enivrantes compositions du fin guitariste Malevolence, au toucher de basse de Thomas Stark autant qu'à la parfaite maîtrise du kit de batterie dont témoigne Szymon Kaminski. Et ce, d'autant plus que le collectif polonais dispose déjà d'une expérience efficiente de la scène metal locale préalablement et suite à cette offrande, s'étant déjà fait remarquer aussi bien par les critiques que par un auditoire de plus en plus sensibilisé à ses gammes et à ses arpèges.

Si un enregistrement dévoilant quelques lacunes et un mixage faisant la part belle aux aigus, au point de fatiguer l'écoute à long terme, ne peuvent encore rivaliser avec la qualité des productions majeures actuelles du registre metal symphonique, un solide potentiel technique et des qualités mélodiques indéniables transpirent par tous les pores de cette initiale offrande. Prudent dans sa démarche mais généreux dans son offre, le combo livre ici une démo de 38 minutes où s'enchaînent sereinement 9 pistes octroyant un spectacle tour à tour offensif, énergique, sensuel, intimiste, romantique, conjuguant avec habileté metal symphonique, gothique, progressif et dark. Pour sa part, l'artwork de la jaquette d'une extrême sobriété, à l'image de celle de « Cold Comfort » d'Autumn, contraste avec le solaire et avenant contenu de cette jeune auto-production.

Lorsque les attaques rythmiques se font le plus sensiblement sentir, nos acolytes livrent un message musical plus volontiers orienté dark gothique que mélodico-symphonique, exception faite du frondeur « Blizzard », nightwishien en l'âme, générant un riffing musclé adossé sur une section rythmique resserrée, avec moult modulations atmosphériques dans l'ombre d'Amberian Dawn, enjolivées par les jubilatoires ondulations vocales de la sirène. Dans cette veine stylistique, on retiendra notamment le fuligineux et mystérieux « Acquainted with the Night », titre sombre et glacial calé sur le schéma de la belle et la bête, qui tendrait à nous perdre dans de troubles marécages mélodiques. Rattrapé par la douce, ce morceau joue à plein sur les effets de contrastes oratoires et atmosphériques et nous assigne à résidence, in fine. Dans cette mouvance, le bref et dispensable interlude sous forme de récitatif, « ...Inside My Madness » embraye sur le mordant « Solipsism », lui aussi d'inspiration dark mélodique gothique, où des growls caverneux viennent donner le change aux claires inflexions de la belle. Un pont mélodique au piano bien amené confère à cette pièce toute sa majesté, avant de se faire assaillir par une dévastatrice reprise dominée par une bête colérique.

Par ailleurs, la sarabande a aussi joué sur les effets de clair-obscur rythmique, avec quelques belles pièces à la clé, pour certaines d'entre elles avec une progressivité marquée. Ainsi, de gracieux arpèges au maître instrument à touches nous ouvrent les portes de « The Altar », puissante, énigmatique et orientalisante fresque déroulant sans complexes ses 07:30, pour un périple recelant bien des surprises et quelques émois à celui qui y aura plongé. Plantureux acte polyrythmique, cet instant bouillonnant se libère de tous les codes pour venir nous secouer tout en préservant à sa ligne mélodique toute son aura. On regrettera néanmoins l'ultime et long passage technique, loin d'assurer une immersivité sur la durée. D'autre part, sur une basse vrombissante et des riffs écornés, le plombant et progressif mid tempo « Follow the Shadow », titre aux faux airs d'Epica, nous mène en des terres peu habitées qui se dévoilent au fur et à mesure des avancées du convoi orchestral. Enfin, frissonnant low/mid tempo, « Wormwood » recèle quelques armes de séduction vocale pour nous rallier à sa cause. Rompant un romantique guitare/voix, d'insoupçonnées accélérations donnent un caractère épique à une piste aux allures d'une tendre aubade, non sans évoquer Amberian Dawn. Avec originalité, le combo parvient à nous retenir.

L'empreinte mélodico-symphonique affecterait plus largement les moments intimistes, le groupe ayant alors savamment concocté ses ravissants mots bleus, l'effet émotionnel attendu ne manquant pas à l'appel. D'une part, une caressante onde vibratoire nous submerge sur la somptueuse et altière ballade progressive « Blind Morality », dans la veine d'Amberian Dawn, au temps où Heidi Parviainen officiait en qualité de frontwoman, qu'on croirait ici rescucitée eu égard aux fondantes volutes oratoires de la maîtresse de cérémonie. Non sans rappeler quelques harmoniques et arrangements de fond propres à « The Clouds of Northland Thunder », le brûlot encense le pavillon de bout en bout. Ce faisant, sous le joug des envoûtantes oscillations et d'une rayonnante instrumentation l'émotion nous étreint, le plus naturellement du monde. D'autre part, « The Letter », fondante ballade sous-tendue par de beaux arpèges au piano et d'enveloppantes nappes synthétiques que pourraient bien lui envier Within Temptation ou ses maîtres inspirateurs finlandais, s'impose comme une sulfureuse et voluptueuse plage qui ne manquera pas de nous happer, et ce, dès les premières mesures. Comment résister au magnétique vibrato que la déesse se plait à faire danser au gré de ses pérégrinations lyriques qui, plus est, inscrit sur un cheminement mélodique d'une précision d'orfèvre, qu'on entonnerait à tue-tête  ? Autre coup de maître, donc...

Au final, si l'architecture orchestrale et les lignes de chant s'avèrent classiques, répondant aux codes du metal symphonique à chant féminin, la touche dark inhérente à cette offrande autorise de s'en extirper pour faire de ce méfait une œuvre quelque peu originale, diversifiée, même si, par moments, celle-ci frise la caricature. Les prestations d'ensemble, quant à elles, témoignent de talents techniques éprouvés chez chacun de nos compères, à commencer par la maîtresse de ces lieux, éblouissante, voire émouvante, à chacune de ses interprétations. Toutefois, il faudra encore améliorer la logistique, notamment le mixage et les finitions, encore brut de décoffrage, pour faire de ce propos une œuvre irréprochable. Cela dit, il ne s'agit, pour l'heure, que d'une introductive démo, avec les défauts habituels inhérents à ce type d'exercice. Enfin, il leur sera nécessaire de digérer plus encore leurs sources d'influence en y apposant leur sceau sur leurs compositions pour rendre plus aisément identifiable leur future proposition. Un perfectible mais agréable effort à effeuiller, pour le plaisir de la découverte, susceptible de constituer un fer de lance pour la réalisation d'un premier album full length...


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